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 L’utérus artificiel est né : bienvenue dans le monde de la Matrice

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L’utérus artificiel est né : bienvenue dans le monde de la Matrice  Empty
MessageSujet: L’utérus artificiel est né : bienvenue dans le monde de la Matrice    L’utérus artificiel est né : bienvenue dans le monde de la Matrice  Icon_minitimeLun 23 Mar 2015 - 13:07

L’utérus artificiel est né : bienvenue dans le monde de la Matrice  Ob_ac93fa_uterus-artificiel-1

À Tokyo, des chercheurs ont mis en place une technique appelée grossesse extracorporelle. Ils ont pris des fœtus de chèvres, ont enfilé des cathéters dans les gros vaisseaux du cordon ombilical et ont alimenté les fœtus avec du sang oxygéné tout en les suspendant dans des incubateurs qui contiennent du liquide amniotique artificiel chauffé à température du corps.
Pendant un moment, quand on contemple ces fœtus de chèvres, cela ressemble étrangement à l’imagination du couvoir central de Aldous Huxley. En fait, au cours des dernières décennies, la médecine s’est concentrée sur les phases de début et de fin de grossesse, le temps nécessaire à l’intérieur du corps a été réduit. Cependant, nous avons encore un long chemin à parcourir avant de créer une gestation totalement artificielle. Mais nous sommes à un moment où le fœtus, durant sa période obligatoire dans le ventre, n’est plus inaccessible, n’est plus hors de portée des interventions médicales.

L’utérus artificiel existe.

L’avenir de la médecine reproductive se trouve dans différentes technologies. Il y a la néonatologie, qui accomplit des miracles avec les prématurés. Il y a la chirurgie fœtale, qui intervient de façon spectaculaire pendant la grossesse pour prévenir les anomalies qui tuent et handicapent les nouveau-nés. Il y a la méthode de procréation médicalement assistée, connue sous le nom de fécondation in vitro. Et puis, forcément, il y a la génétique. Toutes ces technologies sont essentiellement nouvelles, et avec elles viennent des questions d’éthique tellement fortes que même les inventeurs de ces miracles semblent à moitié effrayés de la tournure que cela pourrait prendre.

Entre l’utérus et l’air

La néonatologie moderne est une histoire relativement récente : quelques décennies de progrès phénoménaux et les médecins qui réaniment les nourrissons nés avec 16 ou 17 semaines d’avance, les bébés pesant moins de 500 grammes. Ces bébés qui ont un très faible poids à la naissance, ont un taux de survie de 10 pour cent. Les néonatologistes expérimentés sont très réticents à l’idée de repousser les limites encore plus loin ; de nombreuses recherchent visent désormais à réduire la morbidité grave de ces prématurés extrêmes qui survivent.
« Le liquide préserve la structure et la fonction des poumons », explique Thomas Shaffer, professeur de physiologie et de pédiatrie à l’école de médecine de l’Université Temple située à Philadelphie. Il travaille sur la ventilation liquide depuis près de 30 ans. À la fin des années 1960, il a cherché un moyen d’utiliser la ventilation liquide pour prévenir l’accident de décompression qui survient notamment lors des plongées en eaux profondes. Sa technologie a été présentée dans le livre « Abysses ». En tant qu’étudiant postdoctoral en physiologie, il a commencé à travailler avec les enfants prématurés. Tout au long de la gestation, les poumons fœtaux sont remplis de  liquide pulmonaire. Il pensait sans doute qu’en ventilant ces bébés avec du liquide qui contient beaucoup d’oxygène, cela offrirait un moyen plus sûr, plus doux pour que ces poumons fragiles atteignent l’objectif nécessaire qui est de respirer l’air. Le barotraumatisme pulmonaire serait ainsi réduit ou éliminé.
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Aujourd’hui, dans les laboratoires quelque peu labyrinthiques de Shaffer à Philadelphie, vous pouvez trouver un ventilateur avec des réglages de pression qui semblent étonnamment bas ; cette machine est réglée à des pressions qui ne pourront jamais forcer l’air à entrer dans les poumons raides du nouveau-né. Et puis il y a le long cylindre bouillonnant où un liquide spécial par fluorocarbone peut être passé par l’oxygène, ramasser et absorber des quantités de molécules d’oxygène. Cette machine remplit les poumons avec un fluide qui s’écoule dans les minuscules passages et sacs d’air d’un poumon humain prématuré.
Shaffer se souvient, il n’y a pas longtemps, quand beaucoup de gens pensaient que l’idée était absurde, quand son équipe était la seule à remplir les poumons humains de liquide. Maintenant, la ventilation liquide est citée par de nombreux néonatologistes comme la prochaine étape importante pour le traitement des nouveau-nés prématurés. En 1989, on a réalisé les premières études sur l’homme, en offrant une ventilation liquide pour les nourrissons qui n’avaient aucune chance de survivre avec la thérapie conventionnelle. Les résultats étaient prometteurs, et de plus grands essais sont actuellement en cours. Une société pharmaceutique a développé un fluorocarbone liquide qui a la capacité de transporter une grande partie de l’oxygène dissous et du dioxyde de carbone, il y a 50 millilitres d’oxygène dans 100 millilitres de liquide. En mettant le liquide dans les poumons, Shaffer et ses collègues affirment que les sacs pulmonaires peuvent se développer à une pression beaucoup plus faible.
« Je ne voudrais pas repousser la limite d’âge gestationnel », déclare Shaffer. « Je veux éliminer les dommages. » Il dit qu’il croit que cette technologie peut devenir la norme. Depuis les années 2000, ces techniques peuvent être disponibles dans les grands centres. Pressé de spéculer sur un avenir plus lointain, il imagine un bébé prématuré dans un liquide amniotique artificiel et une respiration liquide à un stade intermédiaire entre l’utérus et l’air.

Le fœtus en tant que patient

L’idée qu’on pourrait effectuer une intervention chirurgicale sur un fœtus a été lancée par Michael Harrison de l’Université de Californie à San Francisco. Guidé par une technologie à ultrasons améliorée, c’est lui qui a rapporté, en 1981,que l’intervention chirurgicale pour soulager une obstruction des voies urinaires chez un fœtus était possible.
J’étais frustré de prendre soin des nouveau-nés », explique N. Scott Adzick, qui a travaillé avec Harrison et chirurgien en chef à l’Hôpital pour enfants de Philadelphie.
Lorsque les enfants naissent avec des malformations, les dommages sont souvent causés aux organes avant la naissance ; l’obstruction des valves dans le système urinaire provoque une destruction des reins, ou une ouverture dans le diaphragme peut permettre à une boucle de l’intestin de se déplacer vers le haut de la poitrine et de presser les poumons. « C’est comme beaucoup de choses en médecine », dit Adzick, « Si vous l’aviez vu plus tôt, vous auriez pu empêcher les dommages. J’ai pensé qu’il aurait pu être judicieux de traiter certaines malformations mortelles avant la naissance.

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Adzick et son équipe considèrent qu’ils ont deux patients, la mère et le fœtus. Ils sont pleinement conscients qu’une fois que le fœtus a atteint le statut d’un patient, il y a toutes sortes de dilemmes complexes qui en résultent. Leur travail, dit Lori Howell, coordinateur du Centre de diagnostic et de traitement fœtal, est d’aider les familles à faire des choix dans des situations difficiles. Interrompre un grossesse, parfois très tard ? Poursuivre une grossesse, sachant que le fœtus a de grandes chances de mourir ? Poursuivre une grossesse, alors que le bébé qui va naître nécessitera une intervention chirurgicale très importante ? Ou risquer de régler le problème in utero et laisser du temps pour qu’il se développe normalement?
La première chirurgie fœtale à l’Hôpital pour enfants a eu lieu il y a sept mois. Felicia Rodriguez, de West Palm Beach, en Floride, était enceinte de 22 semaines. Grâce à l’échographie, on a diagnostiqué que son fœtus avait une Malformation Congénitale Kystique Adénomatoïde, cela comprimerait le cœur, bloquant la circulation, tuant le fœtus et pouvant mettre la mère en insuffisance cardiaque congestive.
Quand la circulation foetale a commencé à se bloquer, Rodriguez s’est envolée pour Philadelphie. Les chirurgiens ont fait une césarienne. Ils ont réalisé une hystérectomie en ouvrant rapidement l’utérus et sans effusion de sang, puis ont ouvert le sac amniotique et ont fait sortir le bras du fœtus, exposant la partie concernée de la poitrine. Ils ont retiré la grosseur, refermé la poitrine du fœtus, fermé les membranes amniotiques avec des agrafes résorbables et de la colle, fermé l’utérus et suturé l’abdomen. Et la grossesse s’est poursuivie, avec un suivi particulier et une utilisation permanente de médicaments pour empêcher un accouchement prématuré. L’utérus, lorsqu’il n’est plus anesthésié, est sujet à des contractions. Rodriguez a donné naissance à 35 semaines de gestation, 13 semaines après la chirurgie, seulement 5 semaines avant la date prévue. Pendant ces 13 semaines, le cœur du fœtus a pompé normalement, et le tissu pulmonaire fœtal s’est développé correctement. Roberto Rodriguez est né au mois de mai, un bébé en bonne santé né d’une mère en bonne santé.
Cette nouvelle technologie est remarquable. L’Hôpital pour enfants de Philadelphie et l’Université de Californie à San Francisco sont les seuls centres à faire ces opérations, et ils en ont fait moins d’une centaine. Les chercheurs qui travaillent dans ces laboratoires et qui sont formés pour devenir la prochaine génération de chirurgiens spécialisés en chirurgie fœtale, transmettent leur enthousiasme pour leur domaine et leurs mentors dans tout ce qu’ils disent. Quand vous vous asseyez avec eux, il est impossible de ne pas être ébloui par l’idée de ce qui peuvent déjà faire et par ce qu’ils pourront faire. « Quand j’ose rêver », déclare Theresa Quinn, chercheur à l’Hôpital pour enfants, « Je pense à intervenir avant que le système immunitaire ait le temps de se développer, permettant des avancées qui pourraient être utilisées dans la transplantation d’organes pour remplacer des déficiences génétiques. »
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Mais que voulons-nous ?

Il y a dix-huit ans, la fécondation in vitro était dans les tabloïds : les bébés-éprouvettes ! Maintenant la FIV est un traitement standard, un terme médical compris par la plupart des laïcs. Pour les femmes, cela sert à ce que la génétique et la maternité gestationnelle ne soient qu’une seule et même chose. Il est maintenant possible d’avoir votre propre ovule fécondé porté par une mère porteuse ou, beaucoup plus communément, de passer par une grossesse en portant un embryon formé à partir d’un ovule de quelqu’un d’autre.
Compte tenu de la forte volonté d’être enceinte, ce qui conduit de nombreuses femmes à recevoir des ovules de donneuses et à passer par la maternité biologique sans lien génétique avec le fœtus, est-il fort probable qu’un nombre important de femmes profiterait d’un utérus artificiel ? Pourrons-nous un jour atteindre un point où le désir de porter votre propre fœtus dans votre propre ventre semblera être un rejet volontaire de santé moderne et d’hygiène ?
Je soutiens que Dieu, dans sa sagesse a créé la grossesse pour que les mamans et les bébés puissent développer une relation avant la naissance, déclare Alan Fleischman, professeur de pédiatrie à l’Albert Einstein « College of Medicine » à New York, qui a dirigé le programme néonatal au Centre Médical Montefior pendant 20 ans.
Mary Mahowald, professeur au Centre MacLean pour l’Ethique Médicale Clinique à l’Université de Chicago, et un de ses étudiants en médecine ont interrogé des femmes pour savoir si elles préféraient être liées à un enfant par une gestation ou génétiquement, si elles ne pouvaient pas choisir les deux à la fois. Une légère majorité a opté pour la gestation, l’accouchement et l’allaitement plutôt que le lien génétique. « La grossesse est importante pour les femmes », déclare Mahowald. « Certaines femmes préféreront en finir avec tout ça, nous embauchons nos mères porteuses, nous embauchons nos bonnes, nous embauchons nos nounous, mais je pense que ces choses ont un intérêt très limité. »
Susan Cooper, une psychologue qui conseille les gens en passant par des exercices d’endurance pour l’infertilité, n’en est pas si sûre. Oui, elle est d’accord, la plupart des patients qu’elle voit ont un « désir intense d’être enceinte, mais il est difficile de savoir si c’est un besoin biologique ou une envie culturelle. »
Et Arthur L. Caplan, directeur du Centre de Bioéthique de l’Université de Pennsylvanie, va encore plus loin. Il suppose que d’ici 30ans, nous aurons résolu le problème du développement pulmonaire, la néonatologie sera capable de sauver un fœtus de 15 ou 16 semaines. Il y aura de nombreux tests génétiques disponibles, faciles à faire, pour prévoir les risques de contracter des maladies qui apparaissent tardivement, des traits comportementaux et des aspects de la personnalité. Il n’y aura pas d’utérus artificiel disponible, mais il y aura beaucoup de prototypes, et les femmes qui ne peuvent pas porter d’enfant s’inscriront pour utiliser les prototypes dans les protocoles expérimentaux. Caplan prévoit également qu’il y aura « un mouvement qui dira que tout cela est inutile et contre-nature, et que le moyen d’avoir des bébés est le sexe.» Dans 60 ans, l’utérus totalement artificiel sera ici. « C’est technologiquement inévitable. La demande est difficile à prévoir mais elle sera sûrement importante. »
Tout cela se passerait dans l’ignorance si cela arrivait. Cela se produirait bien au-delà de notre vision, dans les espaces humides, sans lumière du corps humain. Donc qu’est-ce qui change quand quelque chose d’aussi fondamental que la procréation sort du cabinet, pour ainsi dire ? En fait, sommes-nous différents si nous prenons le contrôle sur cet aspect le plus fondamental de notre biologie ? Devrions-nous changer notre trajectoire génétique et donc notre évolution ? Éliminer les défauts ou éliminer les différences sont-ils une seule et même chose ? Sauver tous les fœtus, faire de chaque bébé un bébé désiré, aider chaque bébé à naître en bonne santé, sont-ils pareils ?
Quels sont nos objectifs en tant que société, quels sont nos objectifs en tant que profession médicale, quels sont nos objectifs en tant que parents individuels, et où ces objectifs divergent-ils?
« L’avenir est prometteur pour les bioéthiciens, » dit Capal.
Le dernier livre de Perri Klass est « Bébé docteur. » Elle est pédiatre au Boston Medical Center.

Source : L’utérus artificiel est né : bienvenue dans le monde de la Matrice (Via newyorktimes.com
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