INTRODUCTION
Le
barrage de Petit Saut, plus vaste étendue d’eau de France, a été conçu
dés le début des années 80 pour faire face en Guyane à une démographie
galopante ( la population ayant doublé en 6 ans). Il s’étend sue 50 Km
de long en travers de la rivière Sinnamary, et alimente en électricité
toute la région côtière, dont notamment la ville de Kourou.
L’urgence
de la demande en électricité de département a poussé D.D.F à accéléré
au maximum la réalisation du barrage. De 1981 à 1987, environ 500
forages ont été réalisés dans le socle granitique du site de Petit Saut
pour déterminer au mieux l’implantation des différentes structures. Puis
ont pu commencer les travaux préliminaires à la construction du barrage
proprement dit : aménagement des voies d’accès, creusement de carrières
ouvertes à proximités, …etc.
En
1989 commence le creusement des fondations. Le barrage lui-même est
construit en 6 mois pendant la saison sèche de 1990 : un record imposé
par les conditions climatiques de la région.
Un
aménagement d’une telle envergure réalisé dans des délais si courts
n’est toutefois pas sans poser de problèmes environnementaux, auxquels
EDF a consacré 5% du budget total du projet.
Il
y atout d’abord bien sûr des problèmes de sauvegarde de la flore et de
la faune. Certaines espèces ont pu s’adapter à la transformation d’un
milieu fluvial en un milieu lacustre, mais ce n’est pas le cas de la
plupart des animaux qui avaient leur territoire sur les terres inondées
par le barrage. Pour parer à cela a mis en place un programme fortement
médiatisé de transplantation des animaux de cette zone vers de nouveaux
territoires ou sur quelques 300 îlots laissés intacts par la montée des
eaux, aboutissant au classement de la région de Petit Saut en zone
protégée par le gouvernement.
Par ailleurs, pour raisons de coûts et étant donnée la surface de forêt équatoriale recouverte ( 310 Km2),
EDF a décidé d’inonder la zone sans la déboiser au préalable. Mais
toute cette manière organique en profondeur s’est décomposée, absorbant
une bonne partie de l’oxygène de l’eau et provocant des rejets de
sulfure d’hydrogène et de méthane. Cette pollution de l’eau en aval du
barrage sur la rivière a alors provoqué la mort des poissons consommes
par la population du bord du fleuve peu après la mise en eau. Cette
catastrophe a poussé les ingénieurs à revoir leur installation en
ajoutant à leur aval un seuil provoquant des remous aptes à éliminer l’H2S et le méthane et à réoxygéner l’eau. Cependant ces nouveaux aménagements, diminuant la hauteur de chute d’eau de 4 m, ont diminué le rendement de la retenue de 15%.
Le
centre d’ingénierie hydraulique d’EDF a été chargé de la construction
d’un barrage hydroélectrique de petit Saut sur le fleuve Guyanais
Sinnamary. Un suivi écologique complet a été mis en œuvre en 1991, puis
renforcé dés le début de la mise en eau du réservoir en janvier 1994. Il
s’est prolongé par la suite les 3 premières années d’exploitation de
cette retenue. Un véritable Programme environnement a ainsi été déployé à
Petit Saut.
LE SUIVI ECOLOGIQUE
Accompagné
de mesures réglementaires précises de protection du site, le suivi
écologique s’étend aussi bien sur les milieux aquatiques et terrestres :
*Suivi du massif forestier et de son évolution,
*action pour préserver la faune menacée par ma montée des eaux : sauvetage et réadaptation dans la zone de relâcher,
*études des invertébrés terrestres,
*programme de sauvetage archéologique.
A
la demande du Président du Comité Scientifique de Petit Saut, les
études de l’écosystème terrestre concerné, de la faune et de sa flore,
menées par le CIH d’EDF, font l’objet d’un rapport exhaustif édité en
2000. Ce rapport fut élaboré avec le concours de la Direction de la Nature
et des Paysages( Ministère de l’environnement), et du Laboratoire de
Zoologie Mammifères et oiseaux ( Muséum d’Histoire Naturelle).
INTERET SCIENTIFIQUE
Ce
programme de suivi est probablement le seul programme de ce type et de
cette envergure initiée avant la montée des eaux. Il inclut l’état
initial du site et se prolonge au cours des premières années de
stabilisation. Cette réalisation dépasse le contexte réglementaire et
suscite un grand intérêt de la part de la communauté scientifique
internationale. Les travaux réalisés à Petit Saut sont d’ailleurs
régulièrement publiés et mis à la disposition des chercheurs. Le Muséum
d’Histoire National poursuit, depuis sa station de recherche, des
travaux relatifs à l’impact de la mise en eau sur les peuplements
végétaux et animaux. Pour faciliter les captures et les relâchés, la
chasse a été interdite par arrêté préfectoral sur l’étendue de la
concession de Petit Saut de la qualité des recherches et du bon
déroulement des opérations.
UN AVENIR POUR PETIT SAUT
La
remarquable implication scientifique a fait de Petit Saut l’une des
régions les plus connues de Guyane, qui reste cependant l’une des plus
sensibles. Cependant des problèmes environnementaux résuels sont
identifiés, notamment dans le domaine aquatique, où l’évolution des
teneurs en mercure dans la chair de poisson et le rôle du méthane sur
l’oxygène dissous continuent à être étudiés.
Le
comité scientifique a en particulier fait part du préfet de son
inquiétude devant l’augmentation constatée du braconnage autour du
réservoir depuis 1998 et recommande une grande prudence dans la mise en
valeur touristique du site, afin d’assurer la pérennité de la grande
biodiversité de la faune et de la flore existantes.