Afin de mettre un terme au trafic de cheptel aux frontières, le département de Rachid Benaïssava lancer dans les prochains jours une opération d'identification du patrimoine ovin avec l'installation d'implants qui permettront de le localiser.
Le trafic de cheptel aux frontières a atteint ces dernières années des proportions alarmantes. Les contrebandiers spécialisés dans le bétail ont causé des préjudices considérables au secteur. C'est une véritable saignée pour l'économie. Chaque année, les éléments des gardes frontière démantèlent plusieurs réseaux de trafiquants ou de passeurs. Pour juguler cette saignée, les pouvoirs publics comptent lancer dans les prochains jours une opération inédite qui permettra d'établir une carte nationale du bétail et de lutter contre les trafiquants.
En effet, des puces électroniques seront bientôt implantées sur le cheptel dans le but d'en connaître le nombre et aussi de lutter contre la contrebande. Il s'agit d'un système révolutionnaire, le premier du genre en Afrique et dans tout le monde arabe. Cette technique a été mise au point en collaboration avec des experts canadiens. Il faut savoir que le Canada est l'un des pays les plus avancés dans le développement agricole et dans l'élevage animal. L'annonce en a été faite à partir de Djelfa, une région réputée pour son patrimoine ovin, par le directeur des assurances de la Caisse nationale de la mutualité agricole.
Cette opération qui touchera, dans un premier temps, les éleveurs nomades s'adonnant à la transhumance, sera étendue à tout le patrimoine ovin national pour suivre son évolution et réduire sa fuite vers les pays voisins comme le Maroc et la Tunisie. Ainsi, en plus d'assurer le cheptel, ces implants qui seront posés au niveau des oreilles permettront, d'une part, de concevoir une carte d'identité vétérinaire pour chaque bête, d'indemniser les éleveurs en cas de catastrophe et, d'autre part, de prévenir contre une éventuelle épidémie et d'intervenir au moment opportun pour éviter sa propagation au reste du troupeau.
Cette opération si elle vient à réussir marquera une véritable révolution de l'ère du marquage des animaux et des boucles. Selon une source du ministère de l'Agriculture, la démarche permettra, de localiser et de lutter contre les contrebandiers aux frontières, d'assurer l'identification animale et de suivre la traçabilité des ovins. La même source précisera que "cette opération sous-entend tout simplement le contrôle et la protection du cheptel sur tous les plans". Notre source expliquera également que cette mesure "consiste à donner un code ou une référence à l'animal. Une sorte d'immatriculation comme le véhicule, sauf que ce code sera repérable avec des équipements technologiques très avancés", sans compter le fait que cette identification est de nature à baliser le terrain au développement de la recherche agronomique dans le pays.
Il faut savoir que cette opération, qui sera lancée en partenariat avec Algérie Télécom, risque d'être perturbée en raison de la persistance d'une certaine mentalité que rencontrent souvent les médecins vétérinaires chez les éleveurs qui refusent de procéder au bouclage de leurs bêtes, et ce, pour éviter de s'exposer à une imposition stricte et rigoureuse.
Cette réticence de la part des éleveurs pourrait constituer un obstacle à même de retarder la mise en œuvre des mesures prévues par le ministère de l'Agriculture. Ainsi, afin d'éviter ce genre de blocage, il est nécessaire de mener des actions de vulgarisation sur les bienfaits de cette technique.
Nous croyons savoir que le coup d'envoi de la campagne nationale de sensibilisation visant à expliciter cette opération d'envergure sera donné à partir de la wilaya de Djelfa, dont les régions d'Aïn Lbel, Messaâd et Feïdh El-Botma qui fournissent à elles seules près de 70% du capital animalier de la wilaya. Avec ses 2,7 millions de têtes selon les chiffres officiels, la wilaya de Djelfa vient en pole position en matière de patrimoine ovin. Selon le ministère de l'Agriculture, l'Algérie compte plus de 20 millions de têtes.