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 Toxicologie veterinaire

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MessageSujet: Toxicologie veterinaire   Toxicologie veterinaire Icon_minitimeVen 20 Fév 2009 - 13:42

1) Généralités en toxicologie


- définition des principaux termes



- Toxicologie: C'est l'étude des propriétés chimiques, des méthodes d'identification des poisons; l'étude des effets biologiques sur l'organisme animal et du traitement des conditions pathologiques qu'il induit.



- Toxicologie clinique: C'est l'étude des moyens d'identification de la cause et du diagnostic des cas d'intoxication animal; de même des modalités de traitement généraux et spécifiques misent en place pour guérir les animaux exposés.



- Substance toxique, un toxique ou un poison: C'est un agent solide, liquide ou un gaz qui interfère avec les processus vitaux des cellules.



-Toxine: C'est un terme réservé pour les poisons d'origine naturel (animal ou zootoxine, plante ou phytotoxine ou micro-organisme).



-Toxicose: L'état pathologique induit chez un animal par une exposition à une substance toxique.



-Xénobiotique: C'est un composé étranger à l'organisme animal, il ne possède aucune valeur nutritive. Il cite comme exemple: les médicaments, les produits de synthèses, etc.



- Bioaccumulation: Un composé capable de s'accumuler dans la chaîne alimentaire.( DDT, en ppb: Eau= 0.03; Sédiment = 27; Planton = 400; Saumon = 8,000; Goéland = 300,000).



- Induction enzymatique: Mécanisme de contrôle de la synthèse des protéines ( avec activité enzymatique) qui est activé ( ex. Cytochrome P-450). Trois types de composés inducteurs: Composés polaires ( Phénobarbital), Hydrocarbures polycycliques (3-méthylcholanthréne) et les stéroïdes.



-Biotransformation: Modification de la structure chimique des substances toxiques par l'action de diverses enzymes.

- Augmentation de la solubilité dans l'eau et l'ionisation.

- Diminution de la capacité de liaison avec les protéines, de la solubilité dans les

lipides et de la perméabilité des membranes.



- Effet toxique:



-Selon le site; Local, systémique.

-Selon la lésion: Réversible, irréversible.

-Réponse: immédiate ou retardée

-Selon l'espèce, l'age, etc



- Bioactivation:Un phénomène biochimique ou chimique qui provoque la conversion de certaine substance non toxique en composé toxique. ( Cyclamate----> cyclohéxylamine, par la flore intestinale; Nitrite ----> nitrosamine à pH acide dans l'estomac, carcinogenèse).



- Génotoxique: C'est une substance chimique qui réagit naturellement avec l’ ADN. Elle possède aussi une activité mutagénique, carcinogènique .



- Carcinogène: Se dit d'une substance chimique, une fois activée, se lie avec ADN et provoque des altérations permanentes et cause le cancer.


- Endogène, Exogène


- toxicologie biochimique

( Classification et les sources de substances toxiques: Détection de la présence et

détermination de la teneur des substances toxiques: Mécanisme d'action).



Le rôle de la chimie en toxicologie est d'identifier les produits toxiques par des méthodes de purification, de caractérisation et de synthèse. La chimie analytique est utilisée pour la détection et la quantification, alors que la biochimie et chimie servent à déterminer les mécanismes d'action.



Il existe une grande diversité de composés toxiques qui ont aussi des origines diverses. En voici, un aperçu:



- les radiations ionisantes (rayon X, rayons cosmiques et radio-isotopes);

- les radiations non-ionisantes (visible, UV et micro-ondes);

- les métaux lourds (plomb, mercure, cadmium);

- les toxines des fungi, plantes, bactéries et certaines espèces animales;

- les pesticides (produits toxiques synthétiques);

- les effluent industriels et autres agents polluants;

- les agents de la pollution atmosphérique (CO, NOx,SO2,O3 et hydrocarbures).



Il existe plusieurs méthodes pour séparer et identifier les produits toxiques. Toutefois, il n'y a pas de recette miracle pour répondre à toutes les questions analytiques. Les analystes doivent ajuster leur méthodes d'analyse à chaque nouveau cas en tenant compte des propriétés des produits concernés: la solubilité, l'acidité, le poids moléculaire, la volatilité, la stabilité, la nature de l'échantillon et la concentration de l'élément à analyser.



Pour caractériser un produit, on doit connaître son poids moléculaire, les groupements fonctionnels, le type d'atomes présents et de quelle façon, ils sont unis. Les techniques les plus utilisées dans ce domaine sont la spectroscopie de masse pour déterminer les poids moléculaire et la formule chimique, la spectroscopie infra-rouge, pour mettre en évidence les groupements fonctionnels, et finalement la résonnance nucléaire magnétique pour aider à reconnaître les isomères.



La toxicologie analytique sert à isoler, caractériser et quantifier les diverses composantes d'un mélange complexe en utilisant les méthodes de chimie organique et analytique et la spectroscopie. La séparation d'un mélange complexe en ses composantes pures repose sur la "partition" des éléments dans des liquides non-miscibles (P=C-octanol \ C-eau). Un coefficient de partition élevé indique un produit liposoluble et la structure est déterminée par la solubilité dans l'eau qui est favorisée par les charges ioniques. Donc les produits ayant un P élevé, pénètrent facilement les membranes et sont responsables de la bioaccumulation. La chromatographie est une extension du principe de partition et plusieurs méthodes sont disponibles: TLC, HPLC, GLC (produits volatiles). Un des problèmes les plus courants en toxicologie est de déterminer le devenir d'un composé donné dans un système biologique. La solution adoptée est celle du marquage à l'aide de radio-isotopes. On peut ainsi quantifier chaque métabolite, c'est ce qu'on appelle la pharmacocinétique.



Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) ont été identifiés après de très nombreuses années de recherche suite à la découverte de la relation qui existait entre une exposition au goudron pendant de longues périodes. Des cas de cancer de peau y ont été associés à partir de la fin du 18ième siècle et ce n'est qu'en 1930 qu'on a pu purifiée le benzo(a)pyrène. Ensuite, dans les années 50, par la découverte de la double hélice de l'ADN et les méthodes de marquage radioactifs on a pu faire le lien entre l'intensité entre le benzo(a)pyrène et l'ADN et le potentiel carcinogène de ce produit.



Cette découverte a ouvert la porte à de nombreuses questions en recherche sur le potentiel carcinogène des produits chimiques.

- toxicologie biomédicale

L'absorption, la distribution, la biotransformation et l'élimination des substances

toxiques. Les effets des substances toxiques sur les organes et les tissus. Les

mécanismes de toxicité et les facteurs qui influencent la réponse. Les processus

et l'application des tests de toxicité. Les éléments d'éthique concernant

l'utilisation des animaux pour les tests de toxicité).
L'absorption

Il y a trois façons pour un agent de traverser les membranes biologiques et d'être absorbé: la diffusion, le transport par protéines porteuses et le transport actif.

Les caractéristiques d'une molécule facilement absorbable: être liposoluble, petite et la moins ionisée possible.

Les produits toxiques sont absorbés aux sites qui sont exposés à l'environnement: le tractus digestif est un des sites les plus touchés, les voies respiratoires sont aussi importantes. La peau, les muqueuses, les paupières, les oreilles, les membranes vaginales et l'anus.
La distribution

Après avoir été absorbé, un produit toxique doit atteindre l'organe cible, mais l'organisme lui impose quatre types d'obstacles: le cycle entéro-hépatique (ex. empêche le méthyle mercure d'aller se loger dans le cerveau), des barrières à la diffusion (barrière entre le sang et le cerveau et le placenta), la liaison des produits toxiques à des protéines qui facilitent leur excrétion ou leur entreposage (les produits liposolubles comme le DDT dans les graisses et certains types d'ions dans les os).

L'élimination



Un produit toxique peut être éliminé dans sa forme originale ou sous forme de métabolite (produit de dégradation). Les molécules liposolubles et les grosses molécules passent dans le foie et sont éliminés dans les fèces par la bile. Les petites molécules et les molécules hydrophiles sont éliminées par les reins dans l'urine.


La biotransformation



Les produits toxiques peuvent subir des modifications de leur structure par l'action de diverses enzymes. Ceci augmente la vitesse d'élimination en augmentant la solubilité dans l'eau et le degré d'ionisation ainsi qu'une diminution de leur liaison aux protéines et de leur liposolubilité. Ces modifications peuvent mener soit à la détoxification, soit à la bioactivation. Le principal site de biotransformation est le foie.



Il y a 2 types de réactions:



1) les réactions de Phase 1: oxydation, réduction et hydrolyse (l'enzyme la plus importante ici est le cytochrome P-450 et il est inductif par les composés polaires, les hydrocarbures polycycliques et les stéroïdes; les MFO sont impliquées ici aussi;



2) les réactions de Phase 2: formation de glucuronide, méthylation, acétylation et glutathion, conjugaison d'acide aminé ou de sulfates.



Au niveau cellulaire les sites de transformation sont soit microsomales (P-450, MFO), soit non-microsomales (enzymes cytosoliques et mitochondriales).



Les facteurs qui affectent la variabilité dans la capacité de biotransformation sont: l'âge, l'induction enzymatique, la contamination environnementale, l'état nutritionnel, l'état de santé et les facteurs génétiques. Certains traits génétiques ralentissent la réponse du métabolisme face à certains produits toxiques.


Les effets toxiques: Les effets peuvent être locaux: ils agissent au point de contact: ils peuvent être systémiques: ils agissent après que la toxine ait été absorbée et se soit déplacée vers un organe-cible. Les effets peuvent être d'ordre fonctionnel (augmentation de BUN dans le sang, ou de SGPT au foie), d'ordre morphologique (nécrose ) ou d'ordre allergique (réaction de type antigène-anticorps).



Les mécanismes de toxicité et les facteurs qui influencent leurs réponses: La plupart des produits toxiques agissent au niveau cellulaire dont les cibles sont les acides nucléiques (ruptures des liens hydrogènes), les lipides et les protéines (inhibition d'enzymes). La réponse aux produits toxiques dépendent des espèces, du statut hormonal, du sexe et de l'âge. Quand plusieurs produits toxiques sont présents simultanément, il y a des interactions chimiques qui peuvent être de type additif synergique, de potentiation ou antagoniste.



Les tests de toxicité: On classe ces tests en trois groupes selon leur durée: aigu, sous-chronique (90jours) et chronique (jusqu'au dernier quart de l'espérance de vie; fait seulement avec des rongeurs). Le produit à tester doit être pur.

La voie d'administration d'un produit toxique est importante car elle doit être représentative de la voie d'absorption normale. Le véhicule utilisé pour l'administration du produit doit être non-toxique et ne doit pas être du DMSO non plus. On doit utiliser plus d'une espèce, les deux sexes et plusieurs concentrations du produit, un groupe témoin, une répartition aléatoire des individus et un protocole bien établi.

Les tests de toxicité aigu servent à établir le LD 50, soit la concentration où 50 % des animaux traités en meurent. Il existe aussi les études de fertilité et de tératologie (malformations sans atteinte au patrimoine génétique). Les tests de toxicité chronique impliquent un grand nombre d'animaux et coûtent très chers. Un examen approfondi de tous les tissus de l'animal est effectué à la mort de l'animal.
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MessageSujet: suite   Toxicologie veterinaire Icon_minitimeVen 20 Fév 2009 - 13:43

Toxicologie agro-alimentaire


( L'utilisation des additifs alimentaires; Les aliments avec médicaments; période

de retrait).



Les effets des nutriments sur la toxicité sont nombreux. Par exemple, les protéines alimentaires servent au métabolisme de détoxification des substances étrangères dans le foie. L'apport de protéines augmente l'activité des oxydases à fonctions mixtes et un animal qui souffre d'un manque de protéine (en quantité ou en qualité) est plus sensible aux effets des substances étrangères. Les graisses alimentaires jouent un rôle primordial dans les cas de cancer du côlon et du sein. Les graisses agissent comme promoteur du cancer, en augmentant le temps de rétention des produits carcinogènes, en favorisant leur absorption et en stimulant la formation d'agents promoteurs comme les acides biliaires. Par contre, les fibres alimentaires protègent contre le cancer du côlon en liant les résidus intermédiaires réactifs et en diminuant leur temps de passage. De plus, les substances étrangères tendent à être plus toxiques lorsque les diètes sont pauvres en vitamines C et D puisque cela entraîne une diminution de l'activité des MFO.



Les substances étrangères et toxiques ont aussi des effets sur le statut nutritionnel d'un animal. En effet, ils peuvent favoriser la dégradation ou la biodisponibilité d'importants nutriments, ils peuvent aussi réduire l'ingestion de nourriture en altérant les qualités organoleptiques des aliments, ils peuvent réduire l'appétit, ils interfèrent au niveau de l'utilisation et du transport des nutriments. De plus, les produits toxiques augmentent l'activité des MFO ce qui augmente à son tour le métabolisme des vitamines C et D, ce qui entraîne une surutilisation des réserves corporelles.



Le principal objectif des tests de toxicité est de s'assurer que l'ingestion de contaminants et d'additifs de la nourriture ne produit pas d'effets délétères chez le consommateur. Plus précisément les toxicologues visent 6 objectifs scientifiques:



- Identifier les effets qu'un produit entraînera (sans tenir compte de la concentration);

- Établir des relations entre les concentrations et les réponses;

- Élucider les mécanismes des effets toxiques;

- Établir un niveau "sans effet" (NEL);

- Étudier la synergie avec d'autres produits sur l'espèce à l'étude, en tenant compte du sexe, de

l'âge et des conditions expérimentales, pour ce qui est du NEL;

- Déterminer la "concentration quotidienne acceptable" (ADI).



Les études toxicologiques faites en vue d'évaluer l'aspect sécuritaire des alimentaires L'ADI demandent des études de toxicité aiguë, sous-chronique et chronique, des études de tératologie, de carcinogénécité et de génotoxicité. Les changements physiques, l'hématologie, la chimie du sang, les analyses des fèces et de l'urine, la pathologie et l'histologie sont également observés.

Toxicologie génétique

La compréhension des bases génétiques du cancer et la détection d'agents carcinogènes sont des sujets d'intérêt en toxicologie.

L'ADN est une molécule de poids moléculaire élevé faite de bases azotées (pyrimidines et purines), d'un sucre et de groupes phosphate. Les deux brins d'ADN sont liés entre eux par des liens hydrogènes.


Carcinogenèse et mutagénèse



Une substance génotoxique est un produit chimique qui réagit naturellement avec l'ADN. Cette substance est généralement aussi mutagène (cause des mutations), clastogène (bris de chromosome) et carcinogène (induit le cancer). Il y a des différences spécifiques dans le potentiel d'activation. Tous les carcinogènes\mutagènes n'induisent pas une réponse positive à chaque test et on doit donc utiliser toute une batterie de tests (screening chemicals for mutagenecity, point mulation tests, dominant lethal and heritable translocation tests, aneuploidy test, Ames test).



Synergie mutagénique



Un produit peut influencer l'expression des propriétés mutagènes d'un agent mutagène principal. Les agents mutagènes sont probablement, carcinogènes mais on ne sait pas jusqu'à quel point puisque les deux tests sont généralement faits sur des systèmes biologiques différents.



Le cancer et l'environnement:



On estime que 70-90 % des cas de cancer sont dus à une exposition environnementale. Souvent, il y a au moins deux facteurs carcinogènes environnementaux: le facteur initiateur et le facteur promoteur lequel n'est pas détectable par les tests de mutagénécité. On croit que l'initiateur transforme une ou des cellules en un état précancéreux par une ou plusieurs altérations de l'ADN chromosomique.



Les substances carcinogènes dans la nourriture:



Toutes les surfaces carbonisées contiennent des produits mutagènes dérivés des protéines. Certains additifs alimentaires et agents de conservation ont été classifiés mutagènes après avoir été utilisés pendant des années. Certaines plantes contiennent aussi des agents mutagènes naturels (ex. la solanine de la pomme de terre).

L'évaluation du risque de mutation:


La plupart des agents génotoxiques sont inactifs et doivent être activés (ou désactivés) par des enzymes. C'est pour cette raison qu'il y a une variabilité de réponse dans les expériences avec des animaux. Il y a aussi d'autres variables qui affectent les résultats des essais de mutagénèse et de Carcinogenèse: la concentration à divers niveaux (dans l'environnement, la quantité absorbée, celle qui se rend au tissu, au noyau et finalement celle qui réagit avec l'ADN et le type de cellules.

Toxicité environnementale

( Les principaux pesticides: La source et l'utilisation. Les effets des pesticides sur

les divers écosystèmes. Les métaux lourds et les autres produits industriels).



Est considéré comme une peste, tout organisme qui entrave les activités des humains (santé et production de nourriture). Les pesticides sont des substances qui contrôlent ou tuent ces pestes.



Les implications toxicologiques de l'utilisation des pesticides dans la protection de la santé humaine et de la production de nourriture ont conduit au développement de la toxicologie réglementé et continue à défier le développement de techniques d'analyse et de procédures d'évaluation du risque.



Les pesticides les plus nombreux sont les insecticides, les antibiotiques et les herbicides. Les catégories de pesticides reconnues sont les suivantes: adjuvants, antimicrobiens, fongicides, herbicides, insecticides, les régulateurs de croissance et les poisons contre les vertébrés.

On a déjà utilisé l'arsenic, le soufre, le sel, le créosote, les composés à base de cuivre et certains produits naturels comme pesticides. Avec l'avènement de la chimie moderne on a tenté de trouver des pesticides de plus en plus sélectifs, c'est-à-dire qui ne touchaient que les espèces cibles. Le DNOC est un des premiers pesticides de synthèse sélectifs. L'inhibition de la cholinestérase est un exemple de la sélectivité des pesticides.

L'acétylcholine est un neurotransmetteur relâché dans l'espace entre les axones en réponse à une stimulation. Son action est normalement de courte durée car l'acétylcholine est enlevée par l'action de l'acétylcholinestérase. Cette inhibition se fait en 3 étapes.

Les composés organophosphorés ont été développés dans les années 40 à partir d'esters d'acide phosphorique. Les organophosphorés inhibent l'action normale de la cholinestérase en phosphorylant cette enzyme. La mort de l'animal atteint résulte d'une accumulation d'acétylcholine dans le système nerveux. Il existe deux antidotes aux organophosphorés: l'atropine qui agit en bloquant les récepteurs de l'acétylcholine, et le 2-PAM réactive l'acétylcholine inhibée par les organophosphorés. Les carbamates, une autre classe de pesticides, agissent aussi en inhibant l'acétylcholinestérase.

La plupart des pesticides ont été découverts par hasard. Par exemple, le cas de la physostigmine qui est un inhibiteur naturel de l'acétylcholine chez l'humain et en éprouvette mais ne parvient pas à traverses la cuticule des insectes. Alors, dans un analogue de synthèse on a substituer un atome d'azote là ou il y avait un atome de carbone ce qui en faisait un produit non-ionique capable de traverser la cuticule.

Les rapports entre la structure et l'activité d'un produit sont gouvernés par plusieurs facteurs: l'ionisation, la forme, la taille, la distribution des électrons et le coefficient entre la polarité et la partition.

La sélectivité peut se définir comme étant une augmentation de la toxicité vers une espèce non désirable combinée à une réduction des dangers pour l'utilisateur ou l'organisme à protéger.

Ce qui retarde la développement de produits sélectifs est d'ordre économique. En effet, si chaque produit était très sélectif, il y aurait une moins grande application et donc moins de revenus.

Les pesticides, comme toutes les autres toxines sont sujets à un grand nombre de barrières ce qui réduit leur capacité à se rendre au site d'action.



La sélectivité d'un pesticide dépend de deux mécanismes majeurs: une sélectivité d'ordre physiologique\biochimique (pénétration, emmagasinage, détoxification, excrétion, activation, sélectivité au site d'action) et une sélectivité d'ordre écologique (qui dépend en gros du manufacturier: timing, formule, développement de lignées bénéfiques etc. p.44). C'est ce dernier point qui a le plus de chance de donner des résultats utiles dans le futur.

Toxicologie environnementale des pesticides:



( Les effets des pesticides sur les écosystèmes; Les méthodes utilisées pour l'étude des pesticides).

Les facteurs qui influencent l'impact environnemental des pesticides sont: la toxicité envers des organismes non visés, la quantité des pesticide utilisée, la persistance du pesticide dans l'environnement, le potentiel de mobilité du produit dans l'environnement.

Prenons le cas du DDT et du saumon de l'Atlantique. Il s'agit là d'une grave erreur de "timing". Le DDT a été utilisé comme insecticide dans des forêts envahies par la tordeuse des bourgeons de l'épinette. Le DDT vaporisé du haut des airs s'est déposé dans les cours d'eau au moment où les jeunes poissons étaient les plus vulnérables, ce qui a décimé des populations.



On mesure les effets d'un pesticide dans l'écosystème aquatique en utilisant des enclos (méthode mise au point par l'Université de Guelph, Ontario). Cette méthode permet de vérifier les effets d'un agent toxique directement dans le milieu naturel, d'une part, et d'autre part, de vérifier la puissance capacité d'homéostasie des systèmes naturels. La méthode des enclos permet une approche holistique du problème, une approche qui tient compte des divers éléments du système et de leur interaction. L'utilisation des enclos permet d'obtenir des informations sur la toxicité d'un produit et la récupération des organismes touchés, la diversité des espèces de l'écosystème touché et une plus grande précision des interactions impliquées. De plus, l'utilisation des enclos peut servir à valider des modèles mathématiques.

Toutefois, l'utilisation des enclos comporte certains inconvénients comme la croissance de population parasite de l'infrastructure et l'accumulation des pesticides sur les parois de l'enclos.

Résistance aux pesticides et biomagnification: (Les facteurs qui affectent la résistance).



La résistance est l'habileté d'une souche d'insectes à tolérer une concentration de produit toxique qui autrement serait létale pour la majorité d'une population sauvage de la même espèce. C'est aussi un phénomène préadaptation qui est le résultat d'une sélection des individus qui sont moins sensibles que les autres. La tolérance des insectes aux insecticides représentera un danger pour l'économie mondiale quand on ne pourra plus contrôler les insectes ravageurs.



La toxicité a un rôle à jouer dans l'étude des mécanismes impliqués dans la résistance d'une souche d'insectes par exemple, pour choisir par quoi remplacer l'insecticide devenu inefficace. Les divers mécanismes de résistance se répartissent en trois groupes: des changements dans les sites d'action: des changements de pénétration, des changements de métabolisme. Il faut aussi tenir compte de la biomagnification et de la bioconcentration et de l'effet que cela a sur toute la chaîne alimentaire. Les divers facteurs qui influencent l'ingestion de pesticides par les organismes est le coefficient de partition et la biodisponibilité. L'accumulation des pesticides dans la chaîne alimentaire de l'écosystème dépend de la liposolubilité des produits (ex.le DDT).


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MessageSujet: Principes généraux en toxicologie clinique   Toxicologie veterinaire Icon_minitimeVen 20 Fév 2009 - 13:54

A) Importance de la toxicologie dans le contexte actuel; l'origine et la prévalene des intoxications animales.



a) Classification des risques d'intoxication

- Les risques d'origine naturelle:

Les plantes.

Les champignons, les algues.

Les zootoxines(Venins de serpents, amphibiens, d'insectes).

Les mycotoxines.

Les minéraux toxiques dans les aliments et l'eau.



- Les risques d'origine humaine:

Les contaminations industrielles.

Les pesticides.

Les produits domestiques.

Les médicaments.

Les aliments et l'eau.
b) Centre de toxicovigilance vétérinaire:( École nationale vétérinaire de Lyon, France).
Quelques données épidémiologiques sur les intoxications animales en France. Le Centre National d'Informations Toxicologiques Vétérinaires et le Laboratoire de diagnostic reçoivent des appels et des prélèvements de toutes les régions de France, et parfois de Suisse, Belgique, Italie, Espagne, Canada, etc... Aujourd'hui le nombre de cas (ou de suspicions) d'intoxications examinés est suffisant pour avoir une bonne idée de ce qui se passe réellement sur le terrain. Quelques données vont préciser certains points.



- Fréquence des appels selon les espèces.


Espèces Appels (En %) Intoxications certaines en %


Bovins 22.3 20.5

Ovins 4.9 3.4

Porcins 1.6 1.5

Equins 3.4 3.1

Caprins 2.2 2.1
Chiens 41.5 49.8

Chats 6.7 6.4

Poules 1.4 1.7

Autres 4.6 3.8

Gibier,Rapaces, poissons

Deux espèces sont particulièrement touchées avec des fréquences voisines: les bovins et les chiens (25 à 30 % des appels pour les premiers, 35 à 40 % pour les seconds). Les densités de population de ces animaux sont, certes, très élevées sur tout le territoire. Mais il faut également ajouter que les élevages bovins encore de type traditionnel pour la plupart d'entre eux, l'environnement des chiens facilitant leur contact avec les produits les plus divers, enfin et surtout la propension de ces deux espèces à avaler n'importe quoi, sont des facteurs expliquant pour une bonne part ces fréquences élevées. Le chat, par contre, montre une méfiance systématique à l'égard de toute substance étrangère à son environnement habituel. Ainsi, bien que sa répartition soit voisine de celle du chien, on ne note que peu d'intoxications dans cette espèce (4 à 6 % des appels).



Les porcins, les volailles, les lapins, aujourd'hui presque exclusivement en élevage industriel, sont peu concernés par des accidents toxicologiques. Cependant, lorsqu'une intoxication se produit (par exemple à la suite de la distribution d'un aliment médicamenteux surdosé), les conséquences sont particulièrement graves puisque généralement tout l'effectif (c'est-à-dire plusieurs milliers d'animaux) est touché. Les appels concernant les animaux sauvages (gibier y compris) sont peu nombreux, environ 6 à 8 % du total. Ces chiffres sont certainement relativement éloignés de la réalité. En effet, la recherche des cadavres est particulièrement difficile et bien sûr, non systématique. Par ailleurs, la découverte d'un ou plusieurs sujets n'entraîne généralement pas de demande de renseignement. Les mortalités de poissons consécutives à des phénomènes de pollution des eaux sont relativement fréquentes notamment de juin à août.

[b] - Répartition dans le temps

La répartition mensuelle des appels et des envois d'échantillons montre des augmentations de ceux-ci très nettes de mars à juin, moins marquées en septembre et octobre. La première correspond à la mise à l'herbe des animaux, en particulier des bovins, et à la mise en place des traitements phytosanitaires de printemps sur la plupart des cultures; la seconde à une période où s'effectuent certaines grandes prophylaxies antiparasitaires et où le tapis végétal raréfié par une sécheresse estivale plus ou moins importante peut inciter les ruminants à ingérer des végétaux habituellement non consommés.


- Catégories de toxiques
- Catégories de toxiques



Les toxiques peuvent être classés en quatre grandes catégories: médicaments, produits phytosanitaires, végétaux et polluants. Si les trois premiers sont clairement définis, il convient de préciser que par polluants il faut entendre aussi bien les polluants industriels (hydrocarbures, métaux lourds, cyanures ...), agricoles (engrais, nitrates , ...) que ménagers (détergents). Les répartitions, en pourcentages, des appels et des intoxications certaines sur l'ensemble des données informatisées du Centre sont les suivantes:



Les pesticides 52.4%

Les médicaments 24.3%

Les produits ménagers 7.8%

Les substances polluantes 8.24%

Les plantes 4.22%

Les autres 3.01%.



Ainsi, On observe qu'un appel et un cas d'intoxication sur deux mettent en cause un produit phytosanitaire. Il est intéressant de noter que si les pourcentages des intoxications confirmées augmentent par rapport aux appels pour les médicaments ils sont identiques pour les polluants et plus faibles pour les pesticides et les végétaux.



- Nature des toxiques
Les médicaments:



Les espèces les plus concernées sont, par ordre de fréquence décroissante, les bovins, les chiens, puis à un degré nettement inférieur les équins, les chats, les ovins et les volailles. Dans près de 25 % des cas le nombre de sujets atteints ou morts est supérieur à 6. Les médicaments incriminés sont, en premier et de très loin, les antiparasitaires (utilisation importante et souvent systématique effectuée fréquemment par l'agriculteur, présence de quelques composés tels que le tétramisole, à indice thérapeutique faible). Ensuite et par fréquence décroissante des accidents, viennent les antibiotiques, les nitrofurannes, les hypnotiques, les anti-inflammatoires, les neuroleptiques... Nous ne détaillerons pas plus avant ces accidents thérapeutiques qui seront traités dans le cours de pharmacologie.



Les produits phytosanitaires:



Près d'un appel (ou intoxication) sur deux met en cause un pesticide. C'est dire l'importance que revêt cette catégorie de produits. Il est tout à fait remarquable de constater la fréquence énorme des cas concernant les chiens. Les causes en sont multiples (ingestion directe du principe actif, buvée des eaux de ruissellement après traitement de végétaux, consommation de végétaux traités, etc...). Chez les bovins, les accidents les plus fréquents résultent de l'ingestion directe de la préparation phytosanitaire, de l'absorption pulmonaire lors d'un épandage par pulvérisation (hélicoptère) en présence des animaux, etc...



Les types de pesticides concernés pour toutes les espèces:


Appels Intoxications

Pesticides (en %) certaines (en %)

Insecticides, Acaricides 19,4 22,6

Fongicides 6,0 6,0

Herbicides 27,2 21,3

Rodonticides,Molluscicides,

Destructeurs des nuisibles 42,3 48,5

Pesticides non identifiés 5,1 1,6




Les rodenticides, molluscicides et destructeurs des nuisibles, très largement utilisés et généralement toxiques, représentent plus de 40 % des appels. Leur toxicité est confirmée par le fait que l'intoxication est plus fréquente. Il en est de même à un degré moindre, pour les insecticides et les acaricides. Les herbicides, produits également très employés, sont facilement incriminés, mais leur responsabilité dans le déclenchement d'une intoxication est plus faible. Ce sont en effet, à quelques exceptions près, des composés de toxicité faible à modérée. Les fongicides très largement épandus sont, pour la plupart, très peu toxiques, d'où des appels et des intoxications très peu nombreux.



Les types de pesticides concernés chez les chiens:



Pesticides Appels Intoxications

(en %) certaines (en %)


Insecticides,Acaricides 14,7 17,6



Fongicides 3,2 2,8



Herbicides 16,0 13,1



Rodonticides,Molluscicides

Destructeurs des nuisibles 63,3 65,5



Pesticides non identifiés 2,8 1,0



Le chien, de par son environnement, peut se trouver facilement en contact avec les rodenticides, voir avec les molluscicides ou les produits de destruction des nuisibles. Par ailleurs, ces composés ont une toxicité élevée et bien connue de tous. Ils sont, de ce fait, souvent utilisés à des fins malveillantes pour la fabrication d'appâts destinés à la destruction des espèces non cibles. Les insecticides et les herbicides sont également concernés (respectivement 15 et 16 % des appels) mais les premiers intoxiquent, plus fréquemment que les seconds.





Les types de pesticides concernés chez les bovins

Pesticides Appels Intoxications

(en %) certaines (en %)



Insecticides,Acaricides 23,9 30,0



Fongicides 10,4 10,2

Herbicides 48,9 41,8

Rodonticides,Molluscicides

Destructeurs des nuisibles 12,2 16,4

Pesticides non identifiés 4,6 1,6



Les herbicides sont, de très loin, les composés les plus suspectés (48,9 % des appels) et les plus responsables d'intoxication (41,8 %). Cependant, on note une très nette diminution des cas confirmés par rapport aux appels. Comme nous l'avons dit, les herbicides, très utilisés sur toutes les cultures, sont presque systématiquement mis en cause mais leur responsabilité est souvent infirmée du fait d'une toxicité relativement faible pour un grand nombre d'entre eux. Les insecticides acaricides donnent lieu, aussi, fréquemment à des appels. Leur toxicité est confirmée par le fait que les intoxications par ces dérivés augmentent en pourcentage par rapport aux demandes d'informations.



Les principes actifs les plus incriminés:



Pour les insecticides-acaricides: Les organochlorés (principalement le lindane), puis les organophosphorés (parathion, fenthion, chlorpyriphos éthyl), les carbamates (aldicarbe, carbofuran).



Pour les herbicides: Les dérivés très utilisés donc très fréquemment suspectés, mais donnant peu d'intoxications réelles (aryloxyacides: 2,4-D, 2,4,5-T, MCPA; di- et triazines: simazine,atrazine). Les dérivés très toxiques: dipyridiliums (paraquat et diquat), nitrophénols (DNOC, dinoterb), préparations à base de minéraux (arsenic).



Pour les rodonticides: Les anticoagulants (coumafène, difénacoum, bromadiolone, chlorophacinone).Les composés à action immédiate (crimidine, chloralose, phosphures, scilliroside, vitamine D3).





Pour les molluscicides: Le métaldéhyde et le mercaptodiméthur.



Pour les destructeurs des nuisibles: La strychnine (qui, bien qu'interdîtes, sauf dans une utilisation contrôlée comme taupicide) reste très utilisée en matière d'acte de malveillance.





Les végétaux:



Les intoxications végétales sont relativement nombreuses et leur fréquence varie beaucoup en fonction des conditions climatiques de l'année. Elles ont souvent une incidence économique relativement grave car elles touchent généralement plusieurs animaux, voir la totalité d'un troupeau. Elles concernent essentiellement les bovins, les chiens et secondairement les ovins, caprins et volailles. Chez les premiers, quelques plantes dominent nettement: la mercuriale, la morelle noire, les glands, la fougère aigle, l'oenanthe safranée, l'amarante, l'if, etc.... Notons qu'un des problèmes particulièrement préoccupant dans ce domaine résulte de la contamination des mais ou fourrages pour ensilage par des végétaux (mercuriale, morelle noire, amarante) devenus résistants aux herbicides sélectifs. Dans certains cas, les taux de contamination atteignent 30 à 40 % du poids frais végétal interdisant l'utilisation des dits ensilages.



Enfin, il convient de souligner qu'il existe des cas difficiles à diagnostiquer sur le terrain et qui résultent de l'ingestion de plantes toxiques à la suite d'un traitement phytosanitaire. On observe, en effet, dans les jours qui suivent l'épandage de certains herbicides (notamment de phytohormones) que l'appétence de plantes toxiques augmente pour les ruminants. La dessiccation progressive de la plante fait par exemple, disparaître l'amertume et permet alors une ingestion massive. Du fait que les principes toxiques végétaux sont encore intacts, une intoxication peut alors se produire. Chez les carnivores, ce sont les plantes d'appartement ou d'ornement qui sont les plus incriminées: dieffenbachia, philodendron, mimosa du Japon, thuya, pommier d'amour, laurier rose, ficus etc...



Les polluants:



Ce sont les bovins qui, avec près de 60 % des appels, sont les plus touchés par ce type de substance. Les intoxications par le plomb, les nitrates et nitrites, l'urée et l'ammoniaque, le chrome, concernent de façon préférentielle, et pour certaines, de façon exclusive, les bovins; celles par le cuivre dominent chez les ovins; celles par les hydrocarbures, solvants, cyanures, détergents, se partagent entre les espèces bovines, canines et félines.
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MessageSujet: suite   Toxicologie veterinaire Icon_minitimeVen 20 Fév 2009 - 14:04

c) Centre de toxicovigilance vétérinaire:( Illinois animal poison information center).



- Fréquence des appels selon les espèces.(1987)



Espèces Appels (En %) Nombre d'appels

Bovins 2.0 563

Ovins 0.3 88

Porcins 0.5 136

Equins 2.0 568

Caprins 0.4 110

Chiens 66.2 18807

Chats 20.3 5758

Aviaires 2.2 631

Autres 6.1 Totale: 28427.

Gibier,Rapaces, poissons



Fréquence des appels selon les risques toxiques associés aux agents:

Biologiques:



Plantes (91%)

Oxalate (12%)

Alcaloïde (4%)

Glycoside (9%)

Autres Plantes ( 64%).

Zootoxines (5%)

Mycotoxines (2%)

Bactéries (1%)



Fréquence des appels selon les risques toxiques associés aux agents:

Chimiques:

Hydrocar. (48%);

Glycols (16%);

Autres (10%)

Alcools (7%);

C.Halogènes (6%);

Azotés (3%)



Fréquence des appels selon les risques toxiques associés aux agents:

Médicaments humains:

SNC (41%);

M.Peau (14%);

Cardio (7%)

Combinaisons (6%);

Hormones (6%);

S.Digest. (6%)



Fréquence des appels selon les risques toxiques associés aux agents:

Métaux lourds:



Plomb (27%);
Cuivre (16%);
Fer (10%);
Combi (10%);
Mercure (9%);
Arsenic (8%);
Zinc (6%);
Sélénium (4%);
Cadmiun (1%);



Fréquence des appels selon les risques toxiques associés aux agents:

Pesticides:


Rodenticides (51%);
Insecticides (29%);
Combi (10%);
Herbicides (5%);
Fungicides (3%);
Autres


Fréquence des appels selon les risques toxiques associés aux agents:

Médicaments vétérinaires:


Anthelmentique (42%);
SNC (10%);
Antibiotiques (10%);
T.Peau (10%);
Systémique P (8%);
Biologiques (4%);



Fréquence des appels selon les risques toxiques associés aux agents:

Divers:


P.Ménagers (29%);
Construction (22%);
Maison (16%);
Fertilisants (11%);
Cosmétique (9%);
A.Physique (8%);


d) Prévalence au Québec: Les cas d'intoxication:


- Chez les bovins,


Les bovins laitiers: Au plomb (25%); Nitrite-nitrate (15%); Acide cyanhydrique (12%); La fougère (8%); Au sel (5%); Au phosphore (2%); A l'urée (2%); Aux insecticides (2%); de causes non spécifiées (29%).


Chez les bovins de boucherie: Les plantes toxiques contaminants de l'alimentation; Le

plomb, l'arsenic, les insecticides et les herbicides, les nitrites, les

hydrocarbures et le sel.



- Chez les porcs:

Le mercure, le cuivre, l'arsenic, le plomb et le fer; le sel, le produits de préservation du bois, le goudron et les huiles industrielles, les insecticides et les herbicides.



- Chez les volailles:

Les contaminants de l'eau et de la moulée: Les insecticides,les arsenicaux, le mercure,

les médicaments (Sulfamides, les coccidiostatiques), les fongicides et le sel.


- Chez le cheval:

Intoxications médicamenteuses( vermifuges, tranquillisants, analgésiques), Insecticides et rodenticides, toxines naturelles, les conséquences du doping.


- Chez les petits ruminants,

Les plantes toxiques, les insecticides, les vermifuges, le cuivre, l'arsenic, le plomb, les

nitrates et le sel.

- Chez les animaux de compagnie: Le chien et le chat.

Les intoxications alimentaires (30%); Les rodenticides (20%); Les pesticides (Arsenic,

Organochlorés - organophosphorés (10%); Les métaux lourds plomb et mercure (2%);

Le glycol - Antigel (1%); Diverses autres substances: Plantes toxiques, produits

ménagers, médicaments (37%).

e) Risques toxicologiques pour les cliniciens.

Les produits en aérosols et les poussières; Les produits anesthésiques volatiles; Les

rayons X lors des radiographies; Les parasites externes et l'usage non médical des

drogues.
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MessageSujet: B) Diagnostic des intoxications   Toxicologie veterinaire Icon_minitimeVen 20 Fév 2009 - 14:13

a) Généralités:



- Pas de signe évident d'une exposition à un poison.

- Les effets d'un poison ne sont pas les mêmes pour toutes les espèces.



b) Procédure clinique pour établir un diagnostic: Établir un bon dossier médical.Les cinq étapes:

1.ère Histoire du cas; évidence circonstancielle: -Risques toxicologiques naturels, Métaux lourds, plantes toxiques. Risques toxicologiques d'origine humaine: Contamination industrielle, Herbicides et pesticides, produits d'utilisation courante, Médicaments, Les aliments et l'eau

2.ième Examen clinique de l'animal ou des animaux.

- La procédure de l'examen clinique est identique à celle des autres types de maladies.

- L'évolution d'une intoxication aigu: Signes cliniques très évidents et l'évolution rapide vers

la mort.

- Système nerveux ( excitation, paralysie).

- Système digestif: Diarrhée, vomissement.

- Hépatotoxicité: ictère. -Néphotoxicité: Coloration anormale de l'urine.

- Sang: Hypoxémie, hémolyse, coagulopathie, hypocalcémie ; coloration de l'hémoglobine.

- Système respiratoire: -Système cardio-vasculaire:



3.ième Examen post mortem: Évidence pathologique, Selon la procédure normale.

Examen de l'estomac et de son contenu. Prélèvement de tissu pour l'histopathologie et pour les analyses chimiques.

- Indications générales: Nature du prélèvement, Le conditionnement des prélèvements, Fiche de commémoratifs, Envoi des échantillons

- Prélèvements complémentaires; Échantillons d'aliments, Tissus pour examen histologique,

- Prélèvements particuliers: Plantes pour identification; Recherche de mycotoxines; Échantillons d'eau.

- Avec suite judiciaire probable.


4.ième Évidence analytique.

Le diagnostic final est basé sur la détection d'une teneur significative de l'agent toxique dans les tissus de l'organisme animal.


5.ième Évidence expérimentale:

Reproduire la maladie avec le matériel échantillonné. (Un aliment ou de l'eau)



c)Les prélèvements en toxicologie vétérinaire. (Indications générales).
- Nature du prélèvement:

Lorsque le toxique est connu se reporter à la fiche toxicologique correspondante. Lorsque le toxique est inconnu:


- Pour les grands animaux:

Animal vivant: Vomissures, sang (20à 30 ml sur tubes héparinés), urine, éventuellement des phanères (20 à 30 g)

Animal mort: Prélèvements obligatoires: foie(100 à 250 g); contenu stomacal ou ruminal (0,5 à 1 kg); rein (généralement un rein entier); graisse, périrénale par exemple (100 g); sang (caillot cardiaque agonique).


Prélèvements éventuels: urine (si possible, car souvent absente par relâchement des sphincters avant la mort), encéphale (partie ou totalité), phanères (20 à 30 g).


- Petits animaux:

Cadavre entier, sauf dans quelques cas bien précis, le contenu intestinal est inutile; pour les petits animaux (poissons, gibiers à plumes, lapins etc...) les intoxications touchent souvent plusieurs animaux. Il est conseillé d'autopsier immédiatement un ou plusieurs sujets, de noter les observations et lésions rencontrées et d'envoyer au laboratoire un ou plusieurs cadavres entiers:

Lorsqu'il s'agit d'animaux de très petite taille (canari, ...) ou de poissons, il est nécessaire d'expédier, lorsque cela est possible, le maximum de sujets.


- Le conditionnement des prélèvements:

Les échantillons doivent être placés dans des poches ou flacons plastiques (de préférence de qualité alimentaire); le sac plastique poubelle, le gant de fouille sont déconseillés (non étanchéité, fragilité,...)


- Si plusieurs prélèvement sont effectués: mettre obligatoirement chaque prélèvement dans un emballage différent.

- Ne rien ajouter: pas d'antiseptiques, pas de conservateurs, pas de fixateurs.

- Ne pas placer au contact direct de l'échantillon des matières absorbantes (coton

hydrophile, gaze, tissus, papier,...) qui dessèchent totalement les prélèvements.

- Fermer le sachet ou le flacon hermétiquement.

- Identifier clairement chaque poche ou flacon à l'extérieur (à l'aide d'étiquette, de stylo feutre indélébile).


Notes:

- Le flacon de verre peut être utilisé, mais il nécessite un emballage protecteur important et efficace.

- Les flacons vides de médicaments (ou autres produits) sont à proscrire totalement.

- Ne pas remplir totalement les récipients (attention aux fermentations en particuliers avec les contenus du rumen ou de l'estomac)

- Fiche de commémoratifs
Obligatoire et fondamentale pour le travail du laboratoire d'analyse: 1- noms et adresses complètes du vétérinaire et du propriétaire de l'animal; 2- Identification de l'animal (espèce, race, sexe, âge); 3- nombre d'animaux atteints et morts, nature des prélèvements; 4- Dates de l'apparition des symptômes, de la mort éventuelle; 5- Description des symptômes (et lésions) constatés, et toute indication susceptible d'orienter la recherche du ou des toxiques responsables.
Tous ces points ne sont pas forcément disponibles et portés à la connaissance du praticien. Parfois, même, ce dernier n'a pas (ou que très peu) de renseignements: découverte de cadavre d'animaux (gibier). On peut cependant avoir la possibilité d'indiquer le lieu, la nature des cultures voisines, les éventuels traitements phytosanitaires, ...L'expérience montre qu'une fiche de commémoratifs établie avec soin permet dans de nombreux cas de guider et d'orienter efficacement le travail du laboratoire et, par là même, de conduire au résultat analytique recherché.



- Envoi des échantillons



Placer les échantillons dans une boîte en polystyrène (ou à défaut une boîte en carton rigide). Le polystyrène est un bon isolant thermique, mais sa fragilité implique une protection en carton du colis. Entourer les échantillons de substances absorbantes (sciure, papier journal, ..) en quantité suffisante. Ajouter si nécessaire une réserve de froid (type camping) ou à défaut des sachets étanches remplis d'eau et préalablement congelés. Placer à l'extérieur du colis, sous l'emballage extérieur ou dans une enveloppe collée sur le paquet, la fiche commémoratifs. Expédition par la poste "en urgence" ou "par porteur spécial". Ne pas expédier la veille (voir l'avant-veille) d'un week-end ou d'un jour férié. Dans ce cas, placer en attente au congélateur et expédier obligatoirement avec une réserve de froid et un emballage isolant thermique, de façon à éviter la décongélation pendant le transport.



- Prélèvements complémentaires:



Échantillons d'aliments: Aliments secs (granulés, poudres,...): 1 kg environ.

Aliments frais (herbe, fourrage, ...): 2 Kg environ. Attention, les végétaux frais moisissent et se putréfient rapidement dans un emballage plastique étanche; les mettre dans un sachet de papier ordinaire.



Échantillons pour examen histologique: Réalisés sur des tissus et organes très frais. Placer les échantillons dans un liquide de fixation: par exemple formol à 10 % (un volume de la solution du commerce pour neuf volumes d'eau); ou mieux, eau physiologique formolée: 100 ml de formol de commerce, 900 ml d'eau distillée, 8,5 g de NaCL. Utiliser 20 volumes de fixateur pour un volume d'échantillon. Utiliser un flacon sans col ou à col large pour le prélèvement un fois fixé puisse être facilement extrait. Ne jamais fixer un prélèvement congelé. Emballage expédition selon les mêmes modalités qu'en toxicologie. Mettre cependant une quantité d'absorbant en rapport avec le volume du fixateur.



- Prélèvements particuliers

Échantillons de plantes pour identification: Plante fraîche: Récolte: - plante entière pour les petits sujets, - rameau feuillé avec inflorescence pour les grandes plantes et les arbres. Vous étalez la plante (et surtout les feuilles) sur du papier journal, séparer chaque échantillon; - mettre l'ensemble entre deux plaques de carton rigide, réunies par du scotch; - si organe volumineux (racines, fruits,...) ne pas les écraser, les mettre dans un sachet plastique puis dans un emballage carton.



Plante sèche: Prélever dans plusieurs bottes une poignée en prenant soin de ne pas casser les rameaux, ni de détacher les feuilles. Mettre dans une boîte en carton rigide. et joindre les renseignements suivants: lieu et date de la récolte,- condition de la récolte, - répartition de la plante, - symptômes et lésions, - traitements phytosanitaires éventuellement effectués. En effet, certains d'entre eux augmentent l'appétence de certaines plantes toxiques.



Échantillons pour examen mycologique et recherche de mycotoxines: Aliments: 0,5 Kg. de foin: - prendre une tranche intérieure;- dans les grosses balles rondes, prendre une partie externe, une en zone centrale et une zone moyenne (50 cm du bord externe). Pour les ensilages: prélever les parties moisies, noter l'emplacement dans le silo, leur couleur, leur importance.



Échantillon dans les cas de pollutions des eaux avec mortalité de poissons: Prélèvement d'eau : Choix des points de prélèvement: Dans un cours d'eau:- 50m en amont du point d'accident (départ de la mortalité);- au point de mortalité: dans l'effluent suspect, dans le cours d'eau, au point déversement de l'effluent. - 50 m en aval de l'accident. Les prélèvements se font mieux au milieu du courant à mi-profondeur. Parfois nécessité de prélèvements de surface (hydrocarbures) ou de fond, vase, sédiments (produits lourds). Dans un plan d'eau: - Prélever aux points de mortalité et de rejets suspects ainsi qu'à un endroit éloigné. - Volume: chaque prélèvement d'eau (au minimum 2 l), de vase (1l), en bouteilles ou en flacons de verre ou de plastique, à goulot large pour permettre un prélèvement rapide et non sélectif. - Identification: Chaque échantillon doit être identifié avec précision, quant au lieu, à l'heure du prélèvement,.. Note: pour analyse bactériologique sur l'eau, utiliser obligatoirement des flacons stériles.



Prélèvements de poissons: Deux points importants: - nécessité d'avoir des poissons frais (à leur arrivée au laboratoire),- 2 à 3 kg minimum (poissons de grande taille de préférence),- Placer les poissons dans des sachets plastiques,- même conditionnement que les autres prélèvements mais avec réserve de froid obligatoire.



Fiche de commémoratifs très précise: Enquête sur le terrain indispensable. - Renseignements concernant: - le cours d'eau (largeur, courant, etc..) - la mortalité (espèces touchées, ..) en précisant si les invertébrés et les végétaux sont atteints. - l'effluent suspect (type d'industries, etc..) - Faire un croquis des lieux.



Prélèvements concernant le dopage de cheval et visite d'achat: Faire une prélèvement de sang: 3 tubes de 10 ml sur tubes héparinés sous vide (si contre-expertise probable ajouter 2 tubes complémentaires), ne jamais congeler, conserver à +4 C avant l'envoi. Si besoin: prélèvement d'urine, uniquement de miction naturelle (diurétiques à proscrire), 50 ml (si contre-expertise possible, ajouter 50 ml), ne pas ajouter de conservateurs, conserver à + 4 C avant l'envoi; Même conditionnement et mêmes modalités pour envoi que pour les autres prélèvements.



Prélèvements effectués dans le cas où une suite judiciaire est probable: Lors de mortalité importante, mettant en cause par exemple une pollution industrielle, un aliment médicamenteux, etc... enfin dans tout accident, avec ou sans mortalité animale, pour lequel le contexte laisse présager une issue devant les tribunaux, ou même tut simplement faisant intervenir d'éventuels règlements par des compagnies d'assurances, il est impératif que le praticien garde en mémoire un certain nombre de points importants, et respecte certaines règles:



1- 'il y a mortalité, il faut faire des autopsies détaillées; ceci est une évidence, encore faut-il le répéter. Assister à l'autopsie au clos d'équarrissage, et en cas d'impossibilité, s'arranger pour qu'un confrère le fasse à sa place.



2- En cas d'intoxication présumée, sans que le toxique soit connu avec précision, faire le maximum de prélèvements (si besoin sur plusieurs animaux); nature des prélèvement voir ci-avant.



3- Faire en sorte que ces prélèvements soient faits correctement, en quantité suffisante, conditionnés et expédiés selon les normes.



4- Faire une enquête précise sur le terrain. Prendre son temps et faire ce travail le plus correctement et le plus complètement possible. Tout manquement sur ces quatre points peut engager directement la responsabilité du praticien.



Par ailleurs il convient d'insister sur quelques cas particuliers: Lors d'accidents importants (avec mortalité) provoqués par des aliments (ou aliments médicamenteux) il est nécessaire de veiller: - à ce que le fabricant ne vienne pas récupérer la totalité de l'aliment, - à ce que des prélèvements de sacs intacts (lorsque cela est possible) soient effectués sous contrôle d'huissier de justice (ce même huissier pouvant faire un constat de l'état des sacs, de l'aliment, etc...). Lors d'accidents provoqués par des médicaments, faire en sorte que le flacon incriminé soit prélevé pour analyse, de même qu'un flacon intact du même lot (il en est de même pour les produits phytosanitaires).



EN RÉSUMÉ:



Se rappeler qu'un laboratoire ne peut travailler correctement que s'il reçoit de bons prélèvements, en bon état, en quantité suffisante et accompagnés d'une fiche de renseignements précise et complète.
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MessageSujet: C) Traitement général des intoxications .   Toxicologie veterinaire Icon_minitimeVen 20 Fév 2009 - 14:30

a) Généralités.


Pourquoi un tel sujet ? Pourquoi ne pas se limiter au traitement spécifique des intoxications ? Car, dans de très nombreux cas, un diagnostic d'intoxication est posé mais la nature du toxique implique reste inconnue; or, différentes mesures thérapeutiques peuvent alors permettre de sauver l'animal. Retenir qu'en cas d'intoxication ou de suspicion d'intoxication, il est très important de traiter le patient (signes et symptômes qu'il exprime) et non pas le toxique. Pourtant, tenter de préciser le diagnostic et de déterminer la nature du toxique impliqué reste important. Dans le but:

- d'utiliser éventuellement une antidote spécifique

- de déterminer la source de l'intoxication et d'être en mesure de protéger les autres animaux et les hommes qui pourraient y accéder

- de fournir une preuve de l'intoxication car, au niveau médico-légal, les signes cliniques seuls ne sont pas une preuve.

Donc, ne pas oublier d'effectuer les prélèvements nécessaires à la détermination de la nature du toxique impliqué (sang, urine, liquide gastrique, source du toxique et \ ou son contenant).





b) PRINCIPES DE BASE DU TRAITEMENT GÉNÉRAL D'UNE INTOXICATION


1- Avant tout, séparer l'animal de la source du toxique: transporter l'animal à la clinique vétérinaire réalise généralement cet objectif, dans le cas d'un animal non transportable, penser à faire changer l'eau et les aliments.


2- Restaurer les fonctions vitales et stabiliser l'animal

3- Agir sur le toxique: - Limiter son absorption. - Utiliser un antidote spécifique - Accélérer son élimination.

4- Faire un traitement symptomatique de soutien et suivre l'état de l'animal

5- Éduquer le propriétaire de l'animal.


c) ÉTAPES CHRONOLOGIQUES DU TRAITEMENT


Toute intoxication doit être considérée comme une urgence. Il faut agir vite et de façon rationnelle.

1: PRÉLIMINAIRES: INSTRUCTIONS TÉLÉPHONIQUES



Très souvent, un propriétaire suspectant une intoxication contacte la clinique vétérinaire par téléphone. Il faut alors: Questionner rapidement le propriétaire:



- du poison suspecte ?

- quand la contamination a-t-elle eu lieu ?

- comment est l'animal ?



Vous pouvez alors téléphoner a un centre antipoison en attendant que l'animal arrive à la clinique. N.B.: divers produits ne sont pas toxiques après ingestion.

Faire venir l'animal à la clinique, le plus rapidement possible. En demandant au propriétaire:



- de transporter l'animal calmement et de se méfier d'éventuelles griffures ou morsures (le comportement de l'animal peut être grandement modifié).

- d'amener la source du poison suspecte et\ou son contenant

- de recueillir, en cas de vomissements, le vomitus dans un sac ou un bocal propre.



En cas d'extrême urgence, il peut être préférable de faire donner les premiers soins par le propriétaire:



- En cas de contamination oculaire (rincer immédiatement l'oeil à l'eau claire pendant 20 à 30 min.)

- En cas d'ingestion d'un poison et si vous estimez qu'il sera trop tard pour faire vomir l'animal lorsqu'il arrivera à la clinique (aux contre-indications- utilisation de sirop d'ipéca ou d'eau oxygénée en solution à 3 %-voir plus loin)

C'est à vous de juger en fonction du cas.



N.B.: ne jamais faire boire de lait a un animal intoxiqué: le lait favoriserait l'absorption des toxiques liposolubles.



2: TRAITEMENT D'URGENCE: RESTAURER LES FONCTIONS VITALES



La Fonction respiratoire:



Maintenir des voies aériennes fonctionnelles et une bonne ventilation. Vous pouvez avoir recours à:

- L'intubation endotrachéale (chez un animal comateux ou anesthésie)

- Une trachéostomie (chez un animal vigile et sous anesthésie locale)

- La respiration artificielle en utilisant un respirateur ou par compression manuelle du ballon des appareils à anesthésie (utiliser un mélange 50 % air-50 % oxygène).



La fonction cardio-vasculaire:



Maintenir un volume circulant, une fonction cardiaque, une perfusion tissulaire corrects. En cas d'hypovolemie

- Due a une hémorragie: transfusion de sang total (jusqu'à restauration d'une hématocrite égale à 75 % de la normale)

- Due à une perte de fluides uniquement: perfusion de Ringer Lactate.

En cas de troubles de l'activité cardiaque:

- Massages cardiaques

- Administration de substances inotropes et chronotropes positives tel que le Gluconate de Ca (IV très lente) toujours sous surveillance de l'activité électrique du coeur.

En cas de troubles graves de la perfusion tissulaire: Corticosteroides (Dexamethasone).

- Il faut commencer par ressusciter l'animal, si nécessaire, et le stabiliser.



3: LIMITER L'ABSORPTION DU TOXIQUE



Les méthodes utilisées varient en fonction de la voie de contamination, mais ne pas oublier, dans tous les cas, et avant tout, de séparer l'animal de la source du toxique.

Après ingestion: Différents procédés permettent de limiter la résorption digestive du toxique ingéré.



-VIDANGE GASTRIQUE:
Induction du vomissement



Méthode la plus simple pour vider l'estomac. - Espèces concernées: Chien, chat, porc. - Les rongeurs sont incapables de vomir ne jamais faire vomir un lapin (paroi stomacale très fragile).



Délai d'action: Agir le plus rapidement possible: après 4 heures suivant l'ingestion, induire le vomissement n'a que peu d'intérêt (la plupart des toxiques auront alors largement dépasser l'estomac).



Contre-indications: NE JAMAIS FAIRE VOMIR UN ANIMAL APRES INGESTION DE:

Caustiques-Corrosifs (acide, base, eau de Javel ...)

Hydrocarbures (essence...)



Lors de leur ingestion, ces produits ont déjà lésé la muqueuse oesophagienne (épithélium abrase et musculeuse ..) et de plus, ils fragilisent la paroi stomacale. Faire vomir un animal avant ingéré ce type de substance pourrait entraîner une rupture de l'estomac et des lésions irréversibles voir une rupture de l'oesophage. N.B.: lors d'ingestion de caustiques ou de corrosifs des lésions sont généralement visibles dans et autour de la bouche.



Les antiémétiques (phénotiazines, diazepam et autres benzodiazepines, barbituriques, antihistaminiques, codéine...). Lors de : Grande faiblesse, de coma, Convulsions (sauf si contrôlé), d'absence de réflexe, de toux et\ou de déglutition afin d'éviter des accidents de fausse déglutition



Émétiques utilisés:



Apomorphine: Un émétique d'action centrale, inefficace dans les états dépressifs. C'est un émétique de choix chez le Chien (sauf en cas d'état dépressif)

0.03 mg\kg IV ou 0.04 mg\kg IM. Préférer la voie intraveineuse car l'induction du vomissement est quasi immédiate et les vomissements sont moins prolongés. Un surdosage peut entraîner une dépression respiratoire, une dépression du SNC, réversibles sous l'action d'antagonistes des narcotiques: naloxone (NARCAN) 0.04 mg\kg IV, levallorphan (LORFAN) 0.02 mg\kg IV.





Le sirop d'ipéca: Un émétique d'action mixte, efficace dans les états dépressifs.

Chien 1-2.5 ml\kg per os; Chat 3.3 ml\kg per os (diluer a 50 % dans l'eau pour atténuer le goût, possibilité d'utiliser une sonde gastrique; Porc 15-20 ml\kg per os

Le vomissement doit se produire dans les 10 à 30 min. suivant l'administration. Un deuxième dose peut être administré après 30 min., si le vomissement n'a pas eu lieu. Mais si cette dose reste inefficace, il faut procéder à un lavage gastrique car le sirop d'ipéca est cardiotoxique (arythmie, mort). Attention, ne pas confondre le sirop avec l'extrait d'ipéca qui est 14 fois plus concentré et qui est a proscrire en raison de sa cardiotoxicité élevée. N.B.: De nombreux foyers disposent de sirop d'ipéca dans leur pharmacie (campagnes de promotion en Amérique du Nord auprès des familles possédant des enfants).



La Xylazine: Un émétique agissant par stimulation des récepteurs adrénergiques a2, très efficaces chez le chat 1.1 mg\kg IM ou SC. Mais, attention, risque d'aggraver une dépression respiratoire et d'entraîner une bradycardie. Ces effets secondaires sont antagonistes par la Yohimbine (bloque les récepteurs a2). Utiliser cette substance à très faible dose (0.1 mg\kg IV) afin de ne pas antagoniser l'action émétique de la Xylazine. Certains auteurs préconisent d'utiliser la Yohimbine en prévention.



Le sulfate de Veratrine: Un émétique d'action périphérique. 100 % efficace chez le Porc, 7.5 mg SC. Contre-indique chez le chat et le chien.



L' eau Oxygéné (Solution à 3 %): Peut être utilisée chez le chat et le chien 1 à 2 ml\kg, si le vomissement n'a pas lieu 10 min., après, la dose peut être répétée une fois. Attention, ne pas confondre avec de l'eau oxygénée concentrée utilisée pour la décoloration des cheveux.



Le Chlorure de Sodium: Il est efficace chez les petits animaux mais à ne pas recommander en raison de leur grande sensibilité à l'intoxication par le sel (Hypernatrémie).



En résumé:

Chien, apomorphine (sauf état dépressif) ou sirop d'ipéca

Chat, sirop d'ipéca ou Xylazine

Porc, sulfate de Veratrine ou Sirop d'ipéca



N.B.: Ne pas oublier de conserver le vomiture pour analyses.

- LAVAGE GASTRIQUE.



Les Indications : - Chez le cheval et - Chez les petits animaux, si induire le vomissement n'est pas contre-indique, préférer l'emploi d'émétique au lavage gastrique qui est généralement moins efficace et plus complexe à mettre en œuvre. Le lavage gastrique est indiqué lorsqu'on n'a pas réussi à induire le vomissement après ingestion d'antiémétiques, lorsque induite le vomissement n'est pas sécuritaire (coma par ex.).



Les Contre-indications: Après ingestion de caustiques ou corrosifs

En cas de convulsions (sauf contrôlées).

La technique: Il est important de respecter une bonne technique, elle va conditionner l'efficacité du lavage:



- Agir sur un animal inconscient ou légèrement anesthésié



- Intubation endotrachéale. Le tube doit sortir de la bouche afin d'éviter l'aspiration du

contenu stomacal.



- Utiliser un tube endogastrique le plus large possible (règle: du même calibre que la

sonde endotrachéale) l'insérer d'une longueur égale à la distance existant entre le bout

du nez et l'appendice xiphoïde.



- Abaisser la tête de l'animal



- Remplir et vider l'estomac avec des fluides tièdes: eau ou saline additionné de charbon

active: 5-10 ml\kg à chaque cycle remplissage-vidange et pour 8 à 15 cycles, les

derniers rinçages doivent être clairs conserver le premier rinçage pour analyses au

dernier rinçage, laisser un quart de la suspension de charbon active dans l'estomac.



.
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MessageSujet: suite   Toxicologie veterinaire Icon_minitimeVen 20 Fév 2009 - 14:32

ACCELERATION DU TRANSIT PAR UTILISATION DE PURGATIFS.



Purgatifs salins



- Mode d'action: Substances faiblement absorbées au niveau de la muqueuse intestinale et provoquant un appel d'eau dans la lumière intestinale; l'augmentation de volume de l'intestin stimule la motilité intestinale.



Substances: Sulfate de Na 1g\Kg per os; Sulfate de Mg ig\Kg per os.



De préférence, utiliser le sulfate de Na car il y a un risque de dépression du SNC avec le sulfate de Mg, suite à la résorption du Mg et hypermagnésemie.

L'hydroxyde de Mg (lait de magnésie) peut être également utilisé mais son efficacité est moindre. Utiliser ces purgatifs en association avec du charbon active.



Purgatifs huileux



Ils peuvent être utilisés en cas d'intoxication par des substances liposolubles, mais généralement l'association charbon active - purgatif salin est largement aussi efficace.

Utiliser seulement de l'huile minérale (les huiles végétales ne sont pas recommandées car elles peuvent être absorbées au niveau de la muqueuse digestive).

Administrer 30 à 40 min. après l'administration du purgatif huileux, un purgatif salin.



Lavements



Ils peuvent être intéressants en cas d'intoxication par un composé non totalement résorbé en portion haute de l'intestin. De plus, ils renforcent l'activité des purgatifs.

Utiliser de la saline ou de l'eau savonneuse tiède. Ne pas exercer de pression importante, ni injecter rapidement de grands volumes.

Attention au risque de déshydratation et de déséquilibre électrolytique.





UTILISATION D'ADSORBANTS



On peut limiter la résorption digestive du toxique en l'adsorbant a la surface d'un composé non résorbé. Utilisation combinée avec un émétique ou un lavage gastrique et avec un purgatif salin. Le charbon active est l'adsorbant le plus efficace. ATTENTION, seul le charbon d'ORIGINE VÉGÉTALE a un pouvoir adsorbant. Il est active par pyrolyse puis oxydation contrôlée, ces deux opérations ayant pour effet d'augmenter le nombre de pores et donc la surface d'adsorption.



Ne jamais utiliser de charbon d'origine minérale ou animale. (un toast brûlé n'a aucun pouvoir adsorbant ..). Le charbon active est capable d'adsorber le plupart des toxiques (insecticides, herbicides, alcaloïdes, barbituriques, éthylènes glycol ...); il est inactif sur les cyanures. Il existe différentes préparations commerciales vétérinaires de charbon active:



- Sous forme de poudre: Forme la plus efficace à utilise en suspension dans l'eau: 1-4 g\Kg- 1g\5ml d'eau, administration per os ou mieux par sonde gastrique se mettre dans un endroit facile à nettoyer.



- Sous forme de comprimés: 25 % moins efficace que la poudre mais plus facile à manipuler. Administrer un purgatif salin (sulfate de Na) 30 min. après l'administration de charbon active (sauf si la préparation commerciale utilisée contient déjà un purgatif). Récemment, certains auteurs sont préconisé d'utiliser le charbon active 3 à 4 fois par jour, 2 à 3 jours de suite en cas d'intoxication.



ATTENTION, l'efficacité du charbon active est grandement diminuée par le Sirop d'ipéca et les purgatifs huileux; ne pas l'associer à ces produits. N.B: l'"Antidote Universelle" (2 parts de charbon active, 1 part d'hydroxyde de Mg, 1 part d'acide tannique) est beaucoup moins efficace que le charbon active seul; ne pas l'utiliser.



Neutralisation du toxique dans le tube digestif



Les absorbants:


Charbon végétal activé, charbon officinal: - adsorbant le plus efficace, le plus polyvalent; à administrer de préférence en suspension dans l'eau, quelques minutes à 24 heures après l'ingestion du toxique, si possible avant le vomitif; - doses: grands animaux: 250 à 500 g; petits animaux: 5 à 50 g.


Autres adsorbants: ils sont tous d'activité inférieure à celle du charbon végétal activé et donc ont un intérêt secondaire: - magnésie calcinée, - kaolin, - antidote universel (charbon végétal activé 10 g ; magnésie 5g ; kaolin 5 g ; tannin 5 g; eau qs 200 ml).


Les antidotes chimiques généraux:

- Substances pouvant former avec les toxiques des combinaisons, des précipités insolubles et les neutraliser dans le tractus digestif.

-Souvent d'effets très limités et discutés.

- Substances: - Eau albumineuse (protéines donnant des combinaisons insolubles avec les métaux lourds et neutralisant les acides et les bases), - tannins (précipitent les métaux lourds, les alcaloïdes,...)

-l'hydrate ferrique (même action),

- lait: souvent considéré comme l'antidote général par excellence: en fait le lait favorise l'absorption gastro-intestinale des toxiques liposolubles; donc une bonne règle; ne jamais administrer de lait.


4-UTILISATION D'ANTIDOTES AGISSANT LOCALEMENT

Si l'on connaît la nature du toxique, on peut limiter son absorption en utilisant des substances capables de précipiter, inactiver, neutralise ou chélate le toxique non résorbé. Par ex, les tannins précipitent les métaux lourds, les alcaloïdes...

Donc, pour limiter l'absorption digestive:
- induire le vomissement ou lavage gastrique (sauf contre-indications).
- administrer du charbon active,
- administrer un purgatif salin.


APRES CONTAMINATION CUTANÉE :

Limiter l'absorption transcutanee et digestive (suite au léchage) en éliminant le toxique du pelage ou du plumage de l'animal.

Agir le plus vite possible (dans les 20 à 30 min.).


Méthode:

laver le pelage à l'eau ou à l'eau savonneuse (savon acide de préférence). NE JAMAIS UTILISER DE SOLVANTS (White-spirit, essence ...) rincer abondamment recommencer autant de fois que nécessaire laver en douceur, ne pas frotter énergiquement la peau: ceci favoriserait l'absorption transcutaneesécher.

L'animal est souvent en état de choc, le manipuler avec précaution.

La personne qui opère doit se protéger en portant des gants.


APRES CONTAMINATION OCULAIRE: Rincer l'oeil à l'eau claire ou avec de la saline pendant 20 ou 30 min. Agir le plus rapidement possible. Ne pas utiliser d'agents neutralisants. Examiner l'oeil au plus vite.

5- UTILISER UNE ANTIDOTE SYSTÉMIQUE SPÉCIFIQUE

Si et seulement si on connaît la nature du toxique, et au cas ou une antidote spécifique existe, celle-ci doit être utilisée. ATTENTION: les antidote sont elles-mêmes toxiques; ne pas les utiliser à l'aveuglette. L'utilisation d'une antidote spécifique ne dispense pas des étapes précédentes et suivantes. Les antidotes spécifiques agissent de différentes façons:
- complexation avec le toxique, ce qui le rend inerte ex: dimerca (B.A.L.) sur l'arsenic.

- Accélération de la conversion métabolique du toxique en un composé non toxique ex: thiosulfate sur les cyanures.

- Accélération spécifique de l'excrétion du toxique ex: chlorure sur le bromure.

- Compétition avec le toxique au niveau des principaux récepteurs; ex: vit K1 et dérivés coumariniques

- blocage des récepteurs responsables des effets toxiques; ex: sulfate d'atropine contre les inhibiteurs des cholinestérases.

- Restauration d'une fonction normale en réparant les effets du toxiques ex: bleu de méthylène dans la méthémoglobinémie induite par les nitrates.


6- ACCÉLÉRER L'ÉLIMINATION DU TOXIQUE RÉSORBÉ

- STIMULATION DE L'EXCRÉTION RÉNALE Utilisation de Diurétique.

ATTENTION, l'état d'hydratation et la fonction rénale doivent être normaux.



Produits utilisés:- Mannitol 2g\kg\H en perfusion; - Furosémide (Lasix) 2mg\kg toutes les 6-8 Hrs. Il est très important de contrôler le débit urinaire suite à l'administration de diurétiques. Celui-ci doit être au minimum de 0.1 ml\kg\mn.

Altération du pH urinaire

- Le principe: A l'état ionisé, les composés ne peuvent pas traverser les membranes cellulaires et ne subissent donc pas la réabsorption tubulaire. En modifiant le pH urinaire, on peut jouer sur le degré d'ionisation des acides et des bases et ainsi les "piéger" dans l'urine. Les acides faibles tels que l'acide acétylsalicylique, certains barbituriques, l'éthylène glycol ... restent ionisés dans une urine alcalinisée.

Les bases faibles telles que les amphétamines, la strychnine... restent ionisées dans une urine acidifiée. N.B. Les acides et les bases fortes se trouvent naturellement à l'état ionisé dans l'urine.

- Les agents acidifiants: Chlorure d'ammonium (50mg toutes les 6 H). Alcalinisants: Bicarbonate de sodium (5mEq\kg\h dans la perfusion). Surveiller le statut acido-basique de l'animal.

- DIALYSE PÉRITONÉAL

Le principe:

La large surface du péritoine est utilisée comme membrane d'échange entre des fluides placés dans la cavité péritonéale et le sang perfusant les organes abdominaux. L'efficacité dépend de caractéristiques du toxique: - Taille moléculaire; - Degré de liaison aux protéines plasmatiques; - Pharmacocinétique: plus le volume de distribution est large, plus l'efficacité de la dialyse diminue. Les indications: Indiquée en cas d'oligurie ou d'anurie. Difficile à mettre en oeuvre chez les grands animaux. Méthode lourde, longue mais qui peut être très efficace, notamment en cas d'intoxication à l'éthylène glycol et aux barbituriques.


La méthode:

- Solution pour dialyse tiède;

- Infuser 10 à 20 ml\kg de solution dans la cavité péritonéale; - Attendre 30 à 60 min. - Retirer la solution.

-Infuser une nouvelle solution. Répéter les cycles pendant 12 à 14 H où jusqu'à restauration de la fonction rénale. N.B. le pH peut être modifié de façon à maintenir le toxique à l'état ionisé.


7: TRAITEMENT SYMPTOMATIQUE DE SOUTIEN

Il est fonction des signes et des symptômes exprimes par l'animal:
SOUTIEN DE LA FONCTION RESPIRATOIRE;
SOUTIEN DE LA FONCTION CARDIO-VASCULAIRE;
CONTROLE DE LA TEMPÉRATURE DU CORPS:

En Hypothermie; Garder l'animal dans un environnement chaud, sans courant d'air. Couvertures-Tapis chauffant de chirurgie. Manipuler les lampes à IR avec précaution (risque de brûlures et de déshydratation), sous surveillance permanente uniquement. N.B. L'hypothermie ralentit les réactions métaboliques et donc les processus physiologiques de détoxification: il est donc très important de la combattre. En Hypothermie: L'utilisation d'antipyrétiques est déconseillée en cas d'intoxication. Utiliser des sacs contenant de la glace des bains froids des lavements avec des solutions froides une dialyse péritonéale avec une solution froide. ATTENTION, ne pas sur corriger; il faut prendre la température très fréquemment.


ÉQUILIBRE ACIDE-BASE:

Le déséquilibre le plus fréquemment rencontre en cas d'intoxication est une acidose métabolique; Corriger avec du bicarbonate de Na.

En cas d'alcalose métabolique (très rare), corriger avec du chlorure d'ammonium.

ATTENTION de ne pas sur corriger; surveiller le statut acido-basique de l'animal.

TROUBLES NERVEUX:

En pratique, ils sont difficiles à corriger et l'on passe très vite d'un état dépressif à un état d'hyperactivité et vice-versa. Dépression du SNC: Contrôler de la même façon qu'une dépression respiratoire. Se méfier des analeptiques en cas d'intoxication, préférer la respiration artificielle sous pression positive. Lors d'hyperactivité et Convulsions: 1- Diazepam; 0.5 mg\kg IV ou IM toutes les 10 min., maximum 3 fois. 2- Si échec, Phenobarbital; 6 mg\kg IV. 3- Si échec, Pentobarbital dans le but d'induire une anesthésie. Et tenir l'animal dans une pièce calme et obscure.


TRAITEMENT SYMPTOMATIQUE ET ADJUVANT: - Très varié en fonction des troubles fonctionnels observés, mais une des préoccupations majeures du praticien est de soutenir les grandes fonctions, respiratoire et cardiaque.- Parmi les composés les plus utilisés: - caféine, théophylline: analeptiques cardiovasculaires et respiratoires, à action diurétique intéressante; - nicéthamide: analeptique respiratoire; - heptaminol: tonicardiaque. L'acéfylline d'heptaminol associe théophylline et heptaminol. - Pour les traitements symptomatiques appropriés voir chaque composé.


CONCLUSION:Même sans connaître la nature du toxique et donc sans pouvoir utiliser un traitement spécifique, on a de bonnes chances de sauver l'animal; à condition d'agir vite et de façon rationnelle
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MessageSujet: 3) Les mycotoxicoses et les plantes toxiques.   Toxicologie veterinaire Icon_minitimeVen 20 Fév 2009 - 14:41

A) Les mycotoxines; Les espèces fongiques toxicogènes

Certaines variétés de champignons sont impliquées dans des cas d'intoxication chez le porc, la volaille et les bovins. Les métabolites, produit par ces champignons, contaminent plus ou moins les aliments selon les conditions d'humidité et de température lors de la récolte ou de l'entreposage.

L'ingestion d'aliment contaminé par les mycotoxines provoquent chez les animaux divers signes cliniques dû à des anomalies métaboliques. Les mycotoxines sont des substances qui:

1- Inhibent les enzymes;

2- Réagissent avec les molécules de DNA ou de RNA pour la synthèse protéique;

3- Interagissent avec les membres cellulaires et affectent le transport moléculaire et l'intégrité des lysosomes;

4- Réagissent avec les co-facteurs enzymatiques.



Plusieurs méthodes analytiques permettent de mettre en évidence et de mesurer quantitativement l'aflatoxine, le zéaralénone, toxine-2 (trichothecès) et l'achratoxine dans les aliments contamines. Très souvent l'exposition des animaux avec mycotoxine est accidentel et de courte durée. Le problème le plus difficile du diagnostic ou de la confirmation de la présence des mycotoxines est lié à l'effet retard entre l'apparition des signes cliniques et la présence de la toxine dans les aliments. Très souvent, l'exposition aux mycotoxines est terminé lorsque les signes de toxicité apparaissent chez les animaux. La nécessité d'avoir des indicateurs précoces d’un état de mycotoxicose est une préoccupation actuelle des divers intervenant lié au maintient de l'état de santé animale et de l'innocuité des produits agro-alimentaires.



Les effets immunosuppresseurs de plusieurs mycotoxines modifiés de manière importante l'évolution des maladies infectieuses et les effets d'une vaccination.



La mise en évidence d'anomalies métaboliques ou de lésions cellulaires, dû à la présence d'une mycotoxine, peut être exploité pour le diagnostic précoce de l'état de mycotoxicose. Ces biomarqueurs sont: l'activité de l' AST, de l'ALP et de la t-GT plasmatique; de la SD, de la GSH-PX et de la LDH des globules rouges; de la phosphoénolpyruvate carboxykinase de l'extrait tissulaire rénale; et des taux plasmatiques de glucose, de protéines totales, d'albumine, de ß-carotène et de vitamine E.



Plusieurs mycotoxines sont catabolisées grâce à un processus métabolique d'hydroxylation réalisé par les cytochromes P-450 des divers tissus. Les enzymes de ces voies métaboliques ont des groupements porphyrines et l'induction de leur synthèse est à l'origine d'une altération du ration uroporphyrine/coproporhyrine et 2e de l'augmentation des taux de porphyrines totales urinaires et fécales. Les mesures des ratios et des taux de porphyrines totaux des globules rouges, des matières fécales et de l'urine donnent des indices intéressants de l'exposition des porcs et des volailles à divers éléments toxiques.



Les facteurs influencant la production de mycotoxines.



- Les facteurs intrinsèques;

- Les facteurs extrinsèques



L' activité en eau;

La température;

La composition gazeuse;

La nature du substrat.

B) Les Plantes Toxiquues

1- FAMILLE EQUISÉTACÉES:

Equisetum Palustre et arvense : Prêle des marais et prêle des champs

Description botanique.


Toutes les prêles sont vénéneuses, mais les deux espèces le plus souvent responsables des intoxications sont Equisetum arvense et Equisetum palustre -Famille des Equisétacées. Equisetum avense L.- Prêle des champs. Plante herbacée vivace de 20 à 60 cm. commune dans les prairies à flore dégradée, à sol silicieux. Cette plante émet à partir d'un rhizone profondément enfoncé dans le sol, deux sortes de tiges aériennes: les unes stériles, vertes, à tige cannelée silicifiée, se séparant facilement en articles, portant à chaque noeud un verticille de rameaux verts; les autres, fertiles, brunes, non ramifiées ayant à leur extrémité un épi oblong constitué d'écussons portant les sporanges.

Principes toxiques.

La chimie des prêles est extrêmement complexe et confuse. Elles contiennent, comme la fougère aigle, une thiaminase à activité antivitaminique B1, responsable, des accidents observés chez le cheval. Elles renferment un complexe alcaloidique mal défini.

Description clinique de l'intoxication.

L'intoxication survient chez le cheval et les bovins après consommatin de foin renfermant des prêles. En effet, le plus souvent les animaux les dédaignent au pâturage. On signale cependant quelques cas d'intoxication à la mise à l'herbe chez des bovins ayant été conduits dans des prairies marécageuses entièrement envahies par les prêles. Un taux de 5 p. 100 dans le foin peut déclencher une intoxication qui apparaît toujours après plusieurs jours, voire plusieurs semaines de consommation du foin toxique. Ce n'est que dans le cas d'une ingestion massive de ces plantes au pâturage que l'intoxication se déclare dans les quelques heures.

Symptômes.
Dans la majorité des cas l'évolution de l'intoxication est subaigue ou chronique.

Chez le cheval ce sont les symptômes nerveux qui dominent: incoordination motrice, difficulté de la station debout avec parfois hyperexcitabilité. L'animal maigrit, s'affaiblit progressivement tout en conservant uin appétit normal. Au début, l'évolution est facilement réversible par simple changement de régime.

Chez la vache, le signe principal de l'intoxication est la diminution brutale de la sécrétion lactée, alliée à une baisse de l'appétit, de l'inrumination, une modification de l'habitus se traduisant par de l'hébétude, de la difficulté au relevé. Ces signes s'accompagnent souvent d'hémoglobinurie. Dans les cas graves l'animal s'affaiblit de plus en plus et l'issue peut être fatale.

Lésions.

Dégénérescences hépatique et rénale dans le cas d'une évolution chronique ayant abouti à la mort.

Traitement:
Le seul traitement efficace chez le cheval combattant les effets de la thiaminase est l'administration quatre jours de suite de vitamine B1 à forte dose ou de levure de bière (50 à 250 g\j). Chez les bovins: caféine strychnine, vératrine, sulfate de soude, iodure dans les formes à évolution chronique.



2. FAMILLE DES HYPOLÉPIDACÉES:


Pteridium aquilium Fougère d'aigle

Description botanique:

Pteridium aquilinum L. Kuhn (syn. Pteris aquilina L.)- Fougère aigle, Grande fougère- Famille des Hypolépidacées. Cette grande fougère est très commune sur les terrains silicieux. Les frondes issues d'un rhizome robuste, sortent de terre isolément. Elles sont profondément découpées avec deux ordres de ramification. Les folioles ou pinnules portées par les dernières ramifications sont elles-mêmes découpées dans la partie inférieure de celles-ci. Les sporanges sont réunis en spores linéaires qui forment une ligne brune continue à la face inférieure des pinnules. Il ne faut pas confondre cette espèce avec la fougère mâle, moins découpée, sortant de terre par touffe, et portant des écailles brunes à la base des frondes.


Principe toxique:

La fougère aigle renferme une thiaminase provoquant la coupure de la vitamine B1, en ses parties pyrimidique et thiazolique. La thiaminase intervient dans le syndrome observé chez les monogastriques, mais ne joue aucun rôle dans le déterminisme du syndrome hémorragique constaté chez les bovins. Ce dernier est dû à un facteur isolé par EVANS provoquant l'anémie aplastique. Sa nature chimique exacte est encore inconnue.

Etude clinique de l'intoxication.

Atteint les jeunes bovins de trois à dix-huit mois, beaucoup plujs rarement les bovins adultes. La maladie ne s'observe que sur les animaux en stabulation après consommation de fougère utilisée comme litière, quinze jours en moins.

Symptômes.


Le tableau clinioque dans les cas classiques est caractéristique: abattement profond, fièvre avec température élevée (41-42.5 oC) puis, au bout de quelques jours apparition d'un état hémorragique caractérisé par des pétéchies sur la pituitaire et la muqueuse buccale, un jetage strié de sang, des hémorragies cutanées agglutinant les poils sur la tête et sur le dos, ressemblant à de véritables "sueurs de sang", des oedèmes sous-glossiens, une diarrhée hémorragique. L'animal s'affaiblit et meurt entre le 6e et le 10e jour après l'apparition des symptômes.

Lésions.

Ulcères dans la caillette et l'intestin grêle, suffusions sanguines dans les muscles, transsudat rosé dans les séreuses, ganglions hémorragiques, piqueté hémorragique sur les reins et le coeur. Chez le cheval on note seulement des symptômes nerveux: faiblesse, parésie, contraction des muscles de la face et de l'encolure, mydriase.

Traitement:

Chez le cheval vitamine B1, à forte dose.

Chez les bovins: administration d'alcool butylique, stimulant de la moelle osseuse (contesté par Dalton), injections par voie veineuse de bleu de toluidine, anti-histaminiques, antibiothérapie de précaution contre d'éventuelles complications septiques. De toutes façons ces divers traitements sont inefficaces à un stade avancé de l'intoxication.

3. FAMILLE DES OMBELLIFÈRES

Corium Maculatum: Grande Ciguë .

Description botanique:

Conium maculatum L.- Grande cigue tachée - Famille des Ombellifères. Plante herbacée bisannuelle commune au bord des chemins, dans les décombres, sur le bord des rivières. C'est une plante de 0,80 à 1,50 m de hauteur à tige dressée, marquée de taches lie de vin (d'où le nom qui lui est donné), à grandes feuilles très découpées, divisées 3 à 5 fois en segments grossièrement triangulaires. Les fleurs blanches sont groupées en ombelles composées. L'involucre est composé de 3 à 5 bractées courtes et non ramifiées. Les involucelles des petites ombelles secondaires ou ombellules ont des bractées renversées plus courtes que les fleurs. Le fruit est un méricarpe globuleux présentant dix côtes longitudinales peu saillantes. La plante exhale une odeur désagréable lorsqu'on la froisse.

Principes toxiques.

La grande cigue renferme 5 alcaloides à noyau pipéridine. Le principal est la conicine ou x-propylpipéridine. On trouve également de la méthylconicine, de la conhydrine (oxyconicine), de la pseudo-conhydrine isomère de l'oxyconicine et de la y-conicéine dérivé de la tétrahydropyridine. Tous ces alcaloides sont toxiques mais c'est à la conicine que la cigue doit le maximum de sa toxicité. C'est un dépresseur du système nerveux. Toutes les parties de la plante sont vénéneuses. Après la floraison, le fruit s'enrichit d'abord en conicine puis s'appauvrit lorsqu'il arrive à maturité et se dessèche. La plante entièrement desséchée sur pied ou mêlée au foin a perdu la quasi totalité de sa toxicité, la conicine étant relativement volatile. Les feuilles avant floraison et les fruits non mûrs renferment 2 p. 100 de conicine.

Description clinique de l'intoxication.

Tous les animaux sont susceptibles de s'intoxiquer par la cigue mais sont, toutes choses égales, par ailleurs, moins sensibles que l'homme. Selon CORNEVIN, la dose mortelle pour le cheval est de l'ordre de 2 kg de feuilles fraîches et de 4 à 5 kg pour le boeuf. Selon POLL, la dose létale chez le canard est de 50 à 70 g de feuilles. Les petits ruminants semblent très résistants. Les accidents arrivent par ingestion de la plante fraîche. Ils sont rares du fait de la mauvaise odeur de la plante.

Symptômes.


Le cheval, une demi-heure après l'absorption, fait des efforts de vomissement, présente de la mydriase, de la dyspnée, est atteint de tremblements musculaires puis de paraplégie et enfin se couche et se paralyse. La mort survient par asphyxie. Chez le boeuf, il y a également une altération des fonctions digestives avec salivation, tympanisme, constipation.

Lésions.


Elles sont minimes et non caractéristiques, la conicine agissant surtout sur les centres nerveux. On peut observer une congestion légère des muqueuses digestives, une congestion pulmonaire. L'urine a une odeur marquée rappelant celle de la plante fraîche.

Traitement:

Administration de tanin. Thérapeutique symptomatique: excitants généraux, strychnine, analeptiques respiratoires.
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MessageSujet: suite   Toxicologie veterinaire Icon_minitimeVen 20 Fév 2009 - 14:49

4- FAMILLE DES COMPOSÉES,

Senecio Jacobea L, Séneçon Jacobée.

Description botanique:

Senecio Jacoboea L. - Séneçon Jacobée, Séneçon de Jacob -Famille des Composées. Plante herbacée vivace à tige dressée de 30 cm à 1 m de hauteur, très commune dans toute l'étendue de notre flore, abondante dans les prairies mal entretenues. Les feuilles, alternes, sont très découpées et embrassent la tige à leur base par deux oreilles elles-mêmes découpées. Les fleurs, jaunes, réunies en capitules, eux-mêmes groupés en corymbes, sont de 2 sortes en languette dépassant largement le bord du capitule à la périphérie, en tube au centre. Le capitule, de 6 à 10 mm de hauteur comprende un involucre de bractées appliquées, presque égales. A sa base, il y a , en outre, quelques bractées beaucoup plus petites et peu nombreuses. Le fruit est un akène couvert de petits poils, côtelé, surmonté par une aigrette. Cette espèce principale comprend plusieurs sous-espèces également vénéneuses notamment S. aquaticus.

Senecio vulgaris L. - Séneçon commun - Famille des Composées. Plante herbacée annuelle de 10 à 60 cm, très commune dans les endroits incultes. Les feuilles sont divisées en lobes; elles sont sessiles sur le haut de la tige, pétiolées à la partie inférieure. Les petites bractées de la base de l'involucre sont tachées de noir. Les capitules sont plus hauts que larges mais les fleurs en languettes ne s'étalent pas et dépassent à peine le bord du capitule.

Principe toxique.

Tous le séneçons renferment à un degré plus ou moins marqué des alcaloides hépatotoxiques. Selon Léonard ces alcaloides au nombre de 65 donnent par hydrolyse un dérivé de la pyrrolizidine (nécine) et un acide mono ou dicarboxylique (acide nécique). Ces alcaloides ont fait l'objet d'études chimiques et pharmacodynamiques très importantes. SCHOENTAL a étudié les rapports existant entre les caractéristiques structurales liées à l'hétérocycle pyrrolizidine et les propriétés hépatotoxiques. Parmi les espèces françaises le séneçon commun est relativement pauvre en alcaloides. Ceux-ci sont souvent contenus dans la racine. Le sénecon jacobée est beaucoup plus toxique. Il renferme de la jacobine donnant par hydrolyse de la rétronécine et de l'acide jaconécique. La plante a son maximum de toxicité dans les premiers stades de végétation. La dessiccation ou l'ensilage ne la modifie pas.

Description clinique de l'intoxication.

Toutes les espèces peuvent être intoxiqueés. Le cheval est le plus sensible, les ruminants le sont légèrement moins, ayant la possibilité de détruire une partie des alcaloides par les micro-organismes du rumen. On a même signalé en Afrique du Sud des intoxications chez l'homme dues à la consommation de pain fait avec de la farine renfermant des graines de séneçon. Les accidents peuvent se produire fréquemment par ingestion de fourrages conservés, beaucoup plus rarement par consommation de la plante en vert. Une grande quantité de séneçon ingérée en une ou deux fois peut produire une intoxication mais la plupart des accidents naissent de l'ingestion répétée pendant plusieurs semaines d'une petite quantité. Selon HUTYRA, MAREK, MANNINGER des lésions hépatiques peuvent être induites avec 50 à 100 g par jour pendant 7 à 8 semaines.

Symptômes.

Dans la plupart des cas, l'intoxication est chronique et prend le nom de séneciose. L'incubation peut durer, selon WIESNER, de 5 jours à 5 mois. Les symptômes sont peu caractéristiques: inappétence, constipation, amaigrissement progressif, muqueuse oculaire subictérique. A la fin on observe des baillements, de la somnolence, une démarche chancelante. Dans l'intoxication aigue, rare, on observe une accélération du pouls et de la respiration, des coliques, un ictère. La mort peut survenir en quelques jours ou quelques heures.

Lésions.

La lésion caractéristique est une cirrhose hypertrophique, avec mégalocytose. Elle peut s'accompagner d'ascite, de dégénérescence rénale, de lésions hémorragiques sur la muqueuse de l'intestin grêle et, chez les ruminants, d'oedème de la caillette.



Traitement:

Certains auteurs ont eu de bons résultats par administration de méthionine à forte dose. En fait, dans la plupart des cas, il n'y a pas de traitement efficace.

5. FAMILLE DES CRUCIFÈRES

BRASSICA OLERACEA VAR. ACEPHALA DC. CHOU FOURRAGER

Bromatologie.


Brassica oleracea var. acephala Dc. - Chou fourrager - Famille des Crucifères. Le chou fourrager est cultivé en France sur près de 300 000 ha principalement en Vendée, dans le Poitou, en Bretagne. C'est une culture fourragère susceptible de fournir jusqu'à 50 t à l'hectare. La variété la plus cultivée est le chou moellier blanc ou rouge, à grande tige renflée en fuseau remplie de moelle et à feuilles très amples. Les feuilles et les tiges de chou constituent une excellente nourriture pour les vaches laitières.

Principes toxiques.

Le chou moellier contient dans toutes ses parties des hétérosides souffrés: sinigroside, gluco-brassicine, progoitrine qui donnent par hydrolyse respectivement de l'isothiocyanate d'allyle, de 3-indoylméthyle, de 2-hydroxy-3-butényle. Ce dernier corps se cyclise pour donner la vinylthio-oxazolidone ou goitrine qui est un puissant anti-thyroidien.

Les ions thiocyanates ont également un pouvoir antithyroidien. Les feuilles de chou en contiennent 7 à 100 mg\kg. La teneur est maximale au printemps.

Le chou renferme également 0,3 à 0,4 p. 100 de nitrates. Le principe responsable de l'anémie étudiée par Rosenberger n'a pas été isolé.



Description clinique de l'intoxication.

Le chou moellier est susceptible de provoquer plusieurs types de troubles qui sont en relation avec la présence d'hétérosides souffrés ou dûs à des principes inconnus.

a) Anémie des bovins.

Elle a été décrite par Rosenberger sur les vaches laitières consommant de fortes quantités de choux moelliers, 20 à 50 kg\j, ou pendant une longue période. Le principe responsable est inconnu. Cette anémie n'apparaît d'ailleurs pas fréquemment. Dans l'Ouest où l'on utilise couramment le chou moellier pour l'affouragement du bétail, il ne semble pas que de tels accidents aient été constatés. L'affection serait favorisée par l'aphosphorose, par la distribution de choux gelés; selon Angelo, seule la plante en graine provoquerait l'anémie.

Symptômes-Lésions. C'est une anémie très sévère. Le nombre de globules rouges diminue de 6 à 1,5 millions par milimètre cube. L'hémoglobinurie est un symptôme fréquent et précoce. La sécrétion lactée diminue. Les animaux maigrissent, se déplacent péniblement. Si la distribution de choux se poursuit, la mort survient fréquemment.



b) Action antithyroidienne.

L'importance réelle de cette action sur les animaux et sur l'homme buvant le lait de vaches nourries avec de grandes quantités de choux est très controversée. La distribution de choux augmente la teneur en ion thiocyanate dans le sang et provoque son apparition dans l'urine. Sinclair et Andrews ont observé un taux élevé de goitres et de mortinatalité sur des agneaux nés de mères ayant consommé de grandes quantités de choux moelliers. Ces résultats ont été retrouvés en France par Lombard et Raby chez le chevreau.

En France cependant, ce type d'accident est peu fréquent. Il a été signalé chez la chèvre. La goitrine peut passer dans le lait et donc être absorbée par l'homme. La goitre endémique en Tasmanie a été attribué par Clements en Wishart à l'utilisation de chou moellier. Inversement selon les travaux de Virtanen, les quantités de goitrine trouvées dans le lait sont insuffisantes pour provoquer le goitre chez l'homme. Stanley et Astwood arrivent aux mêmes conclusions.



c) Intoxication aigue par les sommité fleuries.

Elle survient à la suite d'une consommatin excessive de sommités fleuries, ou d'une consommation moyenne pendant une dizaine de jours. Selon Priouzeau qui l'a fort bien décrite, l'intoxication débute par une dyspnée intense accompagnée d'une toux sèche, douloureuse et de l'émission d'un jetage spumeux. Ces signes s'accompagnent d'inrumination, de météorisation légère, la muqueuse oculaire est rouge violacé. Les troubles peuvent regresser en trois à cinq jours ou au contraire s'aggraver. La mort survient alors par asphyxie.

Traitement - Prophylaxie.

Anémie de Rosenberger : administration de phosphore, de magnésium, de fer et de cuivre. Intoxication par les sommités fleuries: saignée, révulsion, analeptiques cardiaques et respiratoires. Traitement de l'inrumination. Il est prudent de ne pas donner des quantités excessives de choux aux femelles en gestation et de veiller à l'équilibre minéral des rations.

6- FAMILLE DES PAPILIONACÉES, Triflolium repens L. (FEUILLES COMPOSÉES À 3 FOLIOLES)
Trifolium repens L. Trèfles.

Description botanique –


Bromatologie. Genre Triflolium (feuilles composées à 3 folioles) - Trèfle - Famille des Papilionacées. Ce genre comprend de très nombreuses espèces de trèfles dont certaines sont spontanées dans les prairies. Quatre espèces ont été particulièrement sélectionnées et utilisées comme plantes fourragères.

Triflokium repens L.- Trèfle rampant, trèfle blanc. C'est le trèfle le plus commun dans les prairies naturelles; sa tige rampante porte des feuilles très longuement pétiolées, à folioles presque isodiamètriques, des capitules hémisphériques de fleurs blanches portées par un très long pédoncule. La gousse ne renferme qu'une seule graine.

Principes toxiques.

Le principe toxique du trèfle hybride responsable de la trifoliose chez le cheval est inconnu. On considère certaines manifestations de la trifoliose comme des accidents de photosensibilisation. En fait, ces accidents sont secondaires à une lésion hépatique. On a émis l'hypothèse que le trèfle hybride renfermerait des alcaloides hépatotoxiques analogues à ceux du lupin. Aucune vérification expérimentale n'en a été faite. Le trèfle blanc renferme un glucoside cyanogénétique: la lotaustraline. La teneur en acide cyanhydrique varie suivant les variétés cultivées. Certaines comme le "Ladino" ou le "S 100" en sont particulièrement riches. C'est là plante jeune, au cours du stade de croissance active, qui est riche en acide cyanhydrique. Ce dernier disparaît à la floraison. Il renferme également des saponines et des dérivés flavoniques, actifs sur la musculature lisse de l'intestin.

Description clinique de l'intoxication.

Trèfle Hybride - C'est la trifoliose qui affecte le cheval. Elle survient à la suite d'une distribution de trèfle comme seul fourrage pendant plusieurs semaines.

Symptômes.

Ils sont de trois types: nerveux, digestifs et cutanés. Les animaux présentent des alternances de périodes de dépression pendant lesquelles ils sont tristes, somnolents, mastiquent difficilement et incomplètement, et des périodes d'excitation avec élévation de température, sudations abondantes, délire furieux et convulsions épileptiformes. Parallèlement ils présentent des coliques, de la constipation, les muqueuses sont sub-ictériques, une stomatie signalée par un ptyalisme abondant apparaît. Les symptômes cutanés sont plus inconstants; ils sont représentés par une dermite siégeant aux endroits à peau fine et dépigmentée particulièrement au pourtour des yeux. Ces accidents cutanés sont vraisemblablement d'origine photodynamique. Ils seraient dus à l'accumulation de phyllo-érythrine, produit de dégradation de la chlorophylle du fait de la lésion hépatique. La maladie peut prendre une allure aigue ou chronique et aboutir à la mort des animaux si l'administration de trèfle n'est pas arrêtée précocement.

Lésions.

Dégénérescence hypertrophique du foie (la maladie est appelée "big liver disease" par les auteurs anglo-saxons).

Traitement:

1. Trifoliose. Changement de régime. Mise à l'écurie à l'ombre. Purgatifs, diurétiques, hépato-protecteurs, administration de lait.



2. Intoxication par T. repens. Traitement classique des météorisations et, le cas échéant, médication anti-cyanhydrique.

7- FAMILLE DES SOLANACÉES



Solanum nigrum L. morelle noire, couce-amère.

Description botanique.


Solanum nigrum L. - Morelle noire - Famille des Solanacées- Mauvaise herbe extrêmement commune au bord des chemins, dans les champs incultes. C'est une plante de 80 cm à 1 m. Les feuilles alternes, simples, ont un limbe à bord grossièrement denté. Les fleurs sont groupées par 3 à 5 le long de la tige. Elles sont blanches à corolle plate, dite rotacée, formée de 5 pétales soudés. Les 5 étamines sont soudées par les anthères et forment une masse oblongue jaune au centre de la fleur. Le fruit est une baie sphérique jaune verdâtre puis noire.

Principes toxiques.

La morelle noire renferme de l'x-solanine. C'est un glucoalcaloide qui donne par hydrolyse des oses: glucose, galactose et rhamnose, et un stéroide azoté la solanidine. Elle contient également un isomère la solasodine. Dans la douce-amère on trouve 3 glucoalcaloides x,B,y soladulcine dont l'aglycone est un stéroide azoté isomère de la solanidine. Il y a aussi um peu de solanidine. Selon Schreiber, la morelle noire renferme de 0 à 1,1 p.100 de la matière sèche en glucoalcaloides totaux. Les fruits non mûrs sont les plus riches. Les fruits mûrs seraient sans danger. La teneur en glucoalcaloide est très variable suivant l'endroit où la plante a poussé et suivant la saison. Dans la douce-amère, selon Alkemeyer et Sander, on trouve respectivement dans les feuilles, la tige et les fruits non mûrs 1,1 p. 100, 0,07 p. 100 et 1,9 p. 100 de glucoalcaloides totaux. Les baies même mûres sont vénéneuses.

Description clinique de l'intoxication.

Les intoxications par la morelle noire ou la douce-amère sont rares chez les animaux domestiques. Elles ont été signalées chez les bovins, le porc, les oiseaux. Il est impossible de fixer avec précision la dose toxique d'autant plus que celle-ci varie grandement en fonction du stade de végétation de la plante et le lieu où elle a poussé. C'est cependant lorsque la plante est couverte de fruits non mûrs eque cette toxicité est au maximum. Chez l'homme, Levain signale l'empoisonnement d'un enfant par 10 baies de douce-amère. Par contre des baies mûres de morelle noire ont pu être consommées en confiture sans provoquer d'accident.

Symptômes.

Chez les bovins, à la suite d'ingestion de douce-amère Barrat a observé les symptômes suivants: un volumineux oedème du poitrail, de l'auge et de l'encolure, un abaissement de la température de 1 oC, de l'inappétence et de la diarrhée, une diminution de la sécrétion lactée, de la mydriase, une atteinte rénale avec présence d'albuminerie dans l'urine. En général l'évolution est favorable. La morelle noire provoque chez la plupart des espèces de sévères troubles intestinaux, de la mydriase, de la tristesse et de la prostration, de l'incoordination des mouvements, une accélération cardiaque et respiratoire.

Traitement.

Administration de tanin, de boissons mucilagineuses, caféine.
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MessageSujet: suite   Toxicologie veterinaire Icon_minitimeVen 20 Fév 2009 - 14:52

8- FAMILLE DES ARACÉES:


Dieffenbachia

A)Généralités:

Toutes les espèces de cette famille de Monocotylédones contiennent dans leurs cellules, des paquets de cristaux d'oxalate de calcium de fines aiguilles. Selon les genres, les plantes renferment aussi des enzymes protéolytiques, des glucosides irritants et d'autres substances dont le rôle pathogénique n'est pas encore bien connu. Très répandu, ce végétal est caractérisé par une tige droite et épaisse. Les feuilles larges, de forme elliptique, avec une nervure centrale très saillante, sont très décoratives: elles ont des panachures, des marbrures ou des rayures, blanches ou crèmes sur fond vert.

Les racines, les feuilles mais surtout les tiges contiennent un suc, très irritant pour les muqueuses. Celui-ci renferme des cristaux de monohydrate d'oxalate de calcium, auxquels on donne le nom de raphides. On trouve en outre, de l'acide oxalique libre et des sels solubles d'oxalate. Il existe une relation entre le ratio oxalate\cristaux d'oxalate et la toxicité relative de la partie végétale considérée. La tige (ratio 0,29) est plus toxique que le pétiole (0,12) lui-même plus actif que la feuille (0,003). Des doses létales 50 % sont déterminées chez le cobaye, par l'administration de jus de Dieffenbachia picta. Celui-ci est obtenu à partir de tiges ou de pétioles frais. Les valeurs sont rapportées dans le tableau ci-dessous. DL 50 per os - tiges 0,6 à 0,9 g de tiges\24 heures; DL 50 per os - pétioles 1,44 g de pétioles\24 heures; DL 50 voie intrapéritonéale-tiges 1 g de tiges\24 heures

L'hypothèse la plus réaliste semble la combinaison d'une irritation mécanique lors de l'effraction tissulaire et d'une injection simultanée d'autres constituants comme l'acide oxalique et les enzymes. Ces dernières contribuent à l'inflammation en provoquant la dégranulation des mastocytes et la décharge d'histamine. Au USA, elle représente avec celle due au Philodendron, près de 8 % des cas incriminant des plantes. Elle se produit lors de projection de sève dans l'oeil, sur la peau ou après mastication d'une partie de végétal, le plus souvent les feuilles ou les tiges.

B) Signes cliniques:



Sur les 37 intoxications par le Dieffenbachia, 31 ont présenté des signes cliniques. En effet, dans 16,2 % aucun symptôme n'a été observé entre l'exposition au toxique et le moment de l'appel au Centre de toxicovigilance. Nous notons dans les deux espèces , essentiellement des troubles du transit: vomissements (40,5 %), diarrhée (32,4 %), coliques (10,8 %) et dysphagie (5,4 %); ceux-ci sont accompagnés de signes d'irritation et d'inflammation des muqueuses du tube digestif: hypersalivation (24,3 %), ulcération buccale (13,5 %), gastrite ou entérite (8,1 %); l'animal peut être temporairement anorexique en raison de la douleur causée par l'inflammation (18,9 %). Les troubles neurologiques, moins fréquents et principalement observés chez le chat, mettent en évidence un abattement général de l'animal: prostration (8,1 %), ataxie, parésie ou paralysie du train postérieur (5,4 %), attitude anormale, décubitus et coma (2,7 %); on observe également des symptômes en "hyper" comme des trémulations musculaires (10,8 %) (également sur un chien) et de l'hyperexcitabilité (2,7 %).

Chez le chat, au niveau de l'appareil urinaire, des néphrites (8,1 %) sont reliées à l'augmentation de la créatinémie (2,7 %) mais surtout de l'urémie (18,9 %). On peut trouver du sang dans les urines dans 2,7 % des cas. La dyspnée (16,2 %) est le trouble respiratoire le plus souvent présent. De la polypnée et de la tachycardie ne se manifestent que dans 2,7 % des appels. Ces troubles cardio-respiratoires ne sont relevés que dans l'espèce féline. Lorsque la sève est projetée dans l'oeil d'un chien ou d'un chat, la douleur est immédiate et intense. Dans le cas d'une projection oculaire, on conseille un lavage des yeux, immédiat et abondant, à l'eau, au sérum physiologique ou avec une solution de nettoyage oculaire (tiède). Un examen ophtalmologique minutieux est indispensable.

Dans le cas de symptômes digestifs, on préconise la mise en oeuvre: d'un rinçage abondant à l'eau tiède de la gueule de l'animal ou des bains de bouche au gluconate de calcium à renouveler plusieurs fois; d'un lavage d'estomac pratiqué sur animal inconscient (anesthésie générale), tête placée en position basse et avec mise en place d'une sonde intra-trachéale (soluté isotonique de NaCL - 5 à 10 ml\kg contenant en suspension un adsorbant - charbon végétal activé officinal en poudre - 5 à 50 g); de pansements gastro-intestinaux (type hydroxyde d'aluminium); d'anti-vomitifs (météclopramide - 1 à 3 mg\kg - intramusculaire); d'antispasmodiques; pour pallier la dysphagie, l'animal sera nourri avec une alimentation liquide ou laissé à la diète hydrique, le temps nécessaire à l'atténuation des troubles.

Un traitement général peut éventuellement être appliqué avec emploi: d'antiseptiques et\ou anti-infectieux gastro-intestinaux, en particulier lors de diarrhées hémorragiques (sulfamides, oxyquinoléine et dérivés); de sédatifs (chlorpromazine - 0,5 mg\kg en intramusculaire) et d'antalgiques pour soulager la douleur; d'anti-histaminiques (prométhazine - 2 mg\kg, diphénhydramine - 4 mg\kg, ces molécules sont de plus hypnotiques et antalgiques).



Philodendron

Philodendron species: ce genre regroupe environ 120 espèces, à la végétation grimpante de type liane (atteignant plusieurs mètres de hauteur), qui forment des racines aériennes au niveau de chaque noeud. Philodendron species: contient environ 0,7 % d'oxalate sous forme de cristaux calciques. Chez les carnivores domestiques, son ingestion entraîne l'apparition d'un syndrome digestif (diarrhée, vomissements, coliques). Chez le chat, cette plante verte est responsable d'intoxication mortelles (50 % des cas). Des symptômes d'insuffisance rénale et parfois d'encéphalite (nervosité, tremblements, convulsions ou opisthotonos) peuvent souvent s'ajouter aux troubles digestifs. Sa toxicité est cumulative et ses manifestations se maintiennent pendant un mois. La mort fait suite aux altérations de la fonction hépatique.


9; Famille des Liliacées


Muguet (Liliacées). Convallaria majalis:

A) Généralités:


Fleurissant à l'état sauvage d'Avril à Mai, cette herbacée prospère dans les sous-bois de notre hémisphère. On la trouve cultivée comme plante ornementale, en fleurs à couper ou pour son essence florale. La médecine l'utilise comme tonicardiaque et comme diurétique. Convallaria majalis: le Muguet de Mai est également nommé Lis des vallées, Clochette des bois ou Guillet. Cette vivace à rhizome atteint la hauteur de 10 à 30 cm. Ses deux feuilles vertes présentent un pétiole entourant la partie inférieure de la tige, par des gaines membraneuses emboîtées les unes dans les autres. Le limbe est allongé, aiguë au sommet, avec des nervures non ramifiées. Les fleurs, regroupées en grappes lâches, portées toutes du même côté par une hampe, sont blanches ou parfois roses; chaque bouton floral naît à l'aisselle d'une bractée.

B) Localisation et structure chimique:



Les racines, les feuilles, les fleurs et les baies renferment une quinzaine de glucosides cardiotoniques. Les concentrations les plus élevées se trouvent dans les graines, qui en contiennent environ 0,45 %, suivies des fleurs (0,4 % de leur poids sec) et des feuilles (0,13 % à 0,2 %). Les glucosides sont des hétérosides qui, sous l'action d'une enzyme, ont la propriété de s'hydrolyser en donnant un produit constant, un ose et une partie dite aglycone ou génine qui est généralement à l'origine des caractères pharmacodynamiques, donc de la toxicité du glucoside. La convallatoxine ou convallatoxoside (localisée principalement dans les feuilles), et la convallamarine ou convallamaroside (particulièrement concentrée dans les fleurs) sont les plus puissantes. Elles appartiennent au groupe des cardénolides, extrêmement actifs. Le type cardénolide possède un anneau lactonique pentagonal fixé sur le carbone 17 du noyau cyclo-pentano-perhydrophénanthrénique. La convallarine ou convallaroside est une saponine glucosidique, contenue dans les fleurs et le péricarpe des baies.

C) Effets physio-pathogéniques :

A forte dose, ces hétérosides sont très dangereux chez des individus n'ayant pas de pathologie du coeur. Leur action est du même type que ceux de la digitale, avec un effet vasoconstricteur et inotrope positif. Comme lors d'une intoxication par les digitaliques, la conduction cardiaque devient défaillante, entraînant une contraction ventriculaire prématurée, de la tachycardie ou des fibrillations du ventricule. La pathogénie présumée de ces toxiques, serait l'inhibition d'une pompe membranaire enzymatique Na+K+ATPase, ayant pour conséquence une augmentation intracellulaire des ions Na+ et de ce fait des ions Ca++; ce qui conduit à l'accroissement des contractions du tissu musculaire cardiaque. Cependant, le praticien ne devra pas se laisser abuser par le tropisme myocardique car la symptomatologie dominante est souvent digestive et nerveuse, les troubles cardiaques n'apparaissant que tardivement.

D) Signes cliniques.

L'intoxication se produit par mâchonnement d'un brin fleuri, des feuilles ou des fruits. On rapporte un cas chez un enfant qui aurait bu l'eau d'un vase ayant contenu un bouquet. Les manifestations digestives et cardio-respiratoires dominent: des vomissements sont présents chez 4 sujets (spumeux ou contenant du sang); de la diarrhée et une hypersalivation (1 animal) peuvent également apparaître. De la bradycardie (2 cas), de la tachycardie (1 cas) et de la dyspnée (1 cas) sont observées. Des variations de la température corporelle sont relevées: un chat en hypothermie et en état de choc, un autre, en hyperthermie. Une modification du diamètre pupillaire est notée chez un seul sujet (mydriase).

Traitement :

De l'atropine par voie veineuse ou sous-cutanée est fortement préconisée (0,2 ml à 0,025 % par kg ). Elle possède une action parasympatholytique, anticholinergique, antisécrétoire et antispasmodique. Si l'ingestion s'est faite dans les deux heures précédentes, un lavage gastrique et l'administration de charbon activé sont conseillés pour évacuer et neutraliser les principes actifs. Dans un premier temps, on peut également faire vomir l'animal et utiliser des purgatifs. Ensuite, on prescrira des pansements gastriques et des anti-vomitifs. Une surveillance cardiaque sera effectuée et des anti-arythmiques et des analeptiques cardio-respiratoires seront éventuellement injectés par voie parentérale. Une perfusion de glucose isotonique facilitera l'élimination urinaire des composés toxiques.



10- Pommier d'amour Solanum pseudocapsicum:

A) Généralités:



Ces petits arbustes, aux branches très ramifiées, peuvent atteindre jusqu'à 1 mètre de haut. Les fleurs sont blanches avec des étamines jaunes; il y a cinq sépales, cinq pétales, cinq étamines et un ovaire avec deux carpelles. Les fruits cylindriques, semblables à une cerise ont un diamètre d'environ 10 à 15 mm. Solanum capsicastrum et Solanum pseudocapsicum: le Pommier d'amour (à fruits rouges), originaire de l'est de l'Amérique du sud, est cultivé comme plante ornementale. On peut confondre ses fruits avec des petits piments. On l'appelle également cerisier d'hiver, cerisier de Jérusalem ou oranger du savetier. Les fruits contiennent des gluco-alcaloide stréroidiques, la solanine et la solanocapsine. Ces molécules ont une structure similaire aux glucosides cardiaques. Leur activité inotrope positive a été démontrée. La solanine donne par hydrolyse un ose, la solanose et un alcaloïde stéroidique, la solanidine. Un de ses dérivés, la solanocapsine est localisée dans les feuilles et dans les baies. Les fruits verts sont particulièrement dangereux. Les toxiques sont plus concentrés avant la maturité complète.


B) Effets physio-pathogéniques



Non hydrolysée, la solanine traverse difficilement la muqueuse intestinale; elle est responsable d'irritations se traduisant par une diarrhée aiguë. Après dissociation, sa partie alcaloidique libre, absorbée, entraîne des signes d'intoxication générale. Elle possède des propriétés toxiques peu différentes de celles des saponines, et exerce une action irritante sur la muqueuse du tube digestif et, après absorption par celle-ci, provoque l'hémolyse des globules rouges. Elle a, par ailleurs, une action sur le système nerveux, avec des phases de stimulation suivies de dépression des centres moteurs et respiratoires. A forte dose, elle provoque l'arrêt du coeur.



C) Signes cliniques:



Chez le chien, les premiers symptômes sont digestifs: vomissements, diarrhée, hypersalivation, coliques avec douleurs abdominales et chute de l'appétit. Puis des atteintes du système neuro-végétatif apparaissent: mydriase, tachycardie, dyspnée, hypothermie (35 oC), ataxie et dans les intoxications graves, convulsions cloniques, perte de conscience et mort.
Le traitement est symptomatique. On cherche à favoriser l'élimination du toxique à l'aide de vomitifs (apomorphine 0,2 mg\kg en sous-cutanée), d'un lavage gastrique et de laxatifs. On peut tenter une neutralisation des alcaloides avec du charbon végétal activé. On peut administrer des antispasmodiques, des neuroleptiques et des tranquillisants. Il faudra éventuellement rééquilibrer la balance hydro-électrolytique
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11- FAMILLE DES EUPHORBIACÉES.

Ricinus communis: Ricin


Cette plante ligneuse est cultivée en pays tropicaux et dans la région méditerranéenne. Son nom latin "ricinus" signifie tique, en rapport avec la forme de sa graine. L'appellation commune "palme du Christ" lui est également donnée; les Anglais parlent de "castor bean", la "graine de Castor". C'est une plante annuelle herbacée de 1,5 à 2 mètres de haut. En région tropicale, elle est pluriannuelle. Les variétés naines sont utilisées en plantes décoratives, pour la beauté de leur feuillage, souvent chargé de pigments rouge foncé. Les feuilles sont palmatilobées, divisées en lobes aigus et dentés, portées par de longs pétioles.



Localisation et nature chimique:

Le principe toxique du Ricin est une phytotoxine glycoprotéique, la ricine. C'est une des substances toxiques parmi les plus violentes qui soient connues. Elle a été historiquement isolée par neutralisation d'un extrait chlorhydrique de graines, par le carbonate de soude. On avait ainsi obtenu un précipité la renfermant. Ce principe actif est localisé dans l'albumen de la graine et disparaît au cours de la germination.

Le tourteau est un sous-produit du traitement industriel des graines, en vue de l'obtention de l'huile de Ricin. Le processus d'obtention est classique: dans un premier temps, il y a extraction à froid par deux presses; on déshuile ensuite par l'hexane, puis les traces du dérivé pétrolier sont éliminées sous vide par augmentation de la température des cuves et injection de vapeur d'eau. Le tourteau ainsi obtenu, débarrassé des ses constituants oléagineux, est conditionné en sac de 50 kg (jute ou papier).



Effets physio-pathogéniques:

Les phytotoxines ont un pouvoir antigénique et induisent la formation d'anticorps protecteurs de la part de l'organisme animal, dans lequel elles sont introduites. La ricine irrite les muqueuses gastriques et intestinales mais est, contrairement à la majorité des autres toxines, absorbée par la paroi du tube digestif. Elle déclenche également des troubles du système nerveux et des appareils cardio-vasculaire et urinaire. Elle possède aussi la capacité d'hémagglutination et de coagulation de la fibrine chez les vertébrés. Elle inhibe la synthèse des enzymes hépatiques et par son action toxique au niveau de la cellule, provoque des lésions hépatiques et rénales. La prise orale des graines est à l'origine d'accidents toxicologiques. L'évolution et le pronostic dépendent cependant de la manière dont elles sont ingérées: le tégument externe, dur, empêche la libération de la ricine. Le délai d'apparition des symptômes n'est pas lié à la quantité de toxine. Le temps de latence entre l'ingestion du toxique et l'apparition des premiers symptômes chez le chien peut être variable. Ceux-ci se déclarent quelques heures voire même plusieurs jours plus tard. Après l'absorption de quelques graines, on peut observer: une brûlure de la cavité buccale, des vomissements répétés, une douleur abdominale à la palpation accompagnée de coliques violentes. Des signes généraux se manifestent également: muqueuses pâles, prostration, faiblesse générale, paraplégie et hypothermie. On constate aussi une atteinte rénale plus ou moins grave, avec protéinurie et albuminurie.

Traitement:

Il faut éviter la consommation de graines et de résidus de pressage par les animaux. On peut soumettre les tourteaux à l'action d'un traitement thermique, associé aux différentes méthodes d'extraction. La coagulation par la chaleur inhibe complètement la toxicité de la ricine. Le traitement symptomatique, est souvent inefficace. On tente dans un premier temps d'éliminer le toxique avec un lavage d'estomac et des purgatifs en respectant les vomissements et la diarrhée provoqués par l'intoxication. Du charbon activé limite l'absorption de la ricine, des pansements digestifs et des antidiarrhéiques contribuent au traitement de la gastro-entérite. On surveille les urines qu'il est possible d'alcaliniser avec du bicarbonate de sodium (5 à 15 g). L'état de choc doit être combattu et la perfusion de solutés permet de rétablir l'équilibre hydro-électrique.

Codiaeum variegatum: le Croton


Cette plante au feuillage panaché de rouge, jaune et vert donne des graines marbrées comme le Ricin, mais de couleur terne. Chez les carnivores domestiques, l'ingestion de feuilles provoque après quelques heures de latence, des troubles digestifs (coliques, diarrhée hémorragique, vomissements), de l'hyperthermie, de la tachycardie, des trémulations musculaires, des contractions tétaniques, de l'abattement et une mydriase très importante. Au niveau urinaire, il y a protéinurie et cylindrurie. Les diesters terpènes que son latex contient, provoquent des irritations locales de la peau et des muqueuses (dermatites de contact de nature allergique). On rapporte que le mâchonnement des racines provoque des sensations de brûlures orales: celui des fleurs causerait également une irritation.

Euphorbia pulcherrima: Poinsettia

Ce petit arbuste originaire du Mexique est caractérisé par ses bractées rouges, roses ou blanches. Il est susceptible de provoquer des troubles locaux cutanés ou oculaires chez les carnivores domestiques: dermatite vésiculeuse ou conjonctivite si non latex est appliqué sur la peau ou projeté dans l'oeil. Il contient en effet, des euphorbiostéroides des euphorbones et des triterpènes qui possèdent des propriétés irritantes. En cas d'ingestion, il entraîne une stomatite, des vomissements ou de la diarrhée qui rétrocèdent avec un traitement symptomatique.

12 - Prunus laurocerasus Laurier cerise



Description botanique.




Prunus laurocerasus: on l'appelle également Laurier amandier, Laurier royal, Laurier aux crèmes et Laurelle à lait. Originaire de l'est des Balkans, cet arbrisseau décoratif, aux feuilles vertes et persistantes, est très répandu dans les parcs et les jardins. Son port très ramifié peut atteindre 7 à 8 mètres. Il s'agit d'un glucoside cyanogénétique. On parle pour cette molécule, d'action indirecte car elle n'est active qu'après scission enzymatique par hydrolyse. Le glucoside du Laurier cerise est le prunasoside ou laurocérasine ou prulaurosine, la diastase spécifique s'appelle la synaptase. La teneur en prunasoside varie entre 1,2 à 1,8 g par kg de feuilles à l'état frais. Ce sont les parties les plus dangereuses. Fraîches et intactes, elles n'ont aucune odeur mais lorsqu'on les mâche, on aperçoit nettement l'odeur et la saveur d'amande amère. Elles seraient plus toxiques en été qu'au printemps. Le fruit vert est également très dangereux. Cependant, une fois à maturité, il peut servir à préparer des liqueurs au goût agréable d'amande, à condition de n'employer que la pulpe sans écraser le noyau. L'amande du fruit contient également les principes actifs. Mise en contact l'un de l'autre dans l'estomac et l'intestin par la mastication et dans des conditions favorables de température et d'humidité, le glucoside subit une hydrolyse, catalysée par la synaptase, une Béta-glucosidase végétale. Il y a libération du glucose et d'une cyanhydrine instable. Cette dernière se dissocie en aldéhyde benzoïque (essence d'amande amère) à l'odeur caractéristique et en acide cyanhydrique.



Effets physio-pathogéniques :



L'HCN est rapidement absorbé par l'organisme et se fixe sur le cytochrome-oxydase a3 de la chaîne respiratoire, empêchant l'utilisation de l'oxygène transporté par l'hémoglobine. L'action pathogénique se fait par arrêt des oxydations tissulaires aboutissant à une asphyxie par anoxie. Les cellules nerveuses, en particulier celles des centres bulbaires, sont les premières victimes car elles ont de gros besoin en oxygène. La coloration rouge vif du sang de l'animal intoxiqué, résulte de la non-utilisation par les tissus, de l'oxygène disponible et traduit l'augmentation du taux de l'oxyhémoglobine dans le sang veineux. La combinaison cyanure-cytochrome étant réversible, cette propriété est mise à profit dans le traitement. On pourra utiliser, pour dissocier le complexe, des substances ayant une plus grande affinité que l'hémoglobine pour l'ion cyanure, comme la methémoglobine. L'organisme essaie aussi de réagir par élimination pulmonaire du poison, en le transformant en composés sulfocyaniques. Les symptômes sont d'installation rapide par rapport au temps de l'ingestion. Le tableau d'intoxication est, le plus souvent bénin, en relation avec une ingestion modérée. Il se limite chez le chien à des vomissements, des coliques et une gêne respiratoire. Cependant, une ingestion massive détermine dans cette espèce, une intoxication suraiguë avec mort foudroyante en une ou deux minutes, par inhibition brutale des centres bulbaires. Après éventuellement des vomissements, il y a arrêt du coeur et de la respiration. La teinte rouge vif du sang et des tissus constitue la principale lésion caractéristique. Le conjonctif sous-cutané présente le signe de l'araignée. Un oedème et une congestion des poumons, non spécifiques de cette intoxication, sont également observés. Les commémoratifs, les symptômes et les lésions, en particulier le sang rouge vermillon et l'odeur éventuelle d'amande amère à l'ouverture du cadavre, permettent d'avoir une forte suspicion. La rapidité d'évolution est telle qu'on retrouve une grande partie du toxique dans l'estomac et le duodénum. Sa diffusion s'effectue avec une si grande rapidité qu'on le met en évidence dans la plupart des organes.



Traitement :

Il est spécifique mais souvent inapplicable et très peu efficace tant l'évolution de l'intoxication est rapide. Il repose sur les principes suivants: -prévenir l'inhibition par les ions cyanures du complexe enzyme-cytochrome a3 de la chaîne respiratoire cellulaire, en provoquant la formation de methémoglobine. -former des sulfocyanates atoxiques en administrant après les methémoglobinisants des composés soufrés. En effet, sous l'action d'une enzyme, la rhodanèse, les cyanures subissent une détoxification en se transformant en sulfocyanates.



13- FAMILLE DES FICACEES

Ficus elastica, Ficus d'appartement:


Il est originaire d'Asie tropicale (Malaisie et Indes orientales), où il est cultivé comme arbre d'alignement. Sa taille atteint 25 à 30 mètres de haut. Sous notre climat, il dépasse rarement une hauteur de 3 mètres. Ces grandes feuilles épaisses, d'aspect vernissé, sont oblongues, lancéolées, persistantes, de couleur vert foncé, parfois panachées de crème (cultivar-"variegata").



Les bourgeons sont entourés d'une enveloppe pointue et rouge. Les nouvelles feuilles sont d'abord de couleur bronze puis verdissent par la suite. On le nomme souvent Caoutchouc ou Gommier. Il s'agit sans doute de la plante d'intérieur la plus répandue. Exceptionnellement sous nos latitudes, les sujets âgés peuvent fleurir et donner des fruits ressemblant à des figues comestibles.



Ficus lyrata ou pandurata: Il a une allure similaire au Caoutchouc, mais possède de grandes feuilles en forme d'étui de violon de 30 cm de long sur 23 cm de large.

Ficus benjamina ou nitida: cet arbuste possède des petites feuilles ovales, lancéolées, vertes ou panachées de blanc. Elles sont abondantes et mesurent environ 8 cm de long sur 2,5 de large. Le figuier est une autre plante de la même famille.


Principes toxiques



Le latex de toutes ces plantes du genre Ficus contient des substances vésicantes, corrosives pour la peau et les muqueuses. Elles possèdent également des propriétés émétocathartiques pour le système digestif. Le latex des figues avant maturité et des tiges du figuier cultivé était utilisé autrefois comme présure (car il contient des enzymes qui coagulent le lait) et pour faire disparaître les verrues. Ses feuilles contiennent aussi des furocoumarines photosensibilisantes.



Intoxication:

L'intoxication se produit par ingestion ou mâchonnement de feuilles et éventuellement, par léchage du latex.

ÉTUDE bibliographique: Après ingestion ou mâchonnement des feuilles chez les carnivores domestiques, on observe des signes digestifs comme de la diarrhée et des vomissements, parfois des signes urinaires. Le contact ou la projection de latex entraîne des irritations cutanées et oculaires. On observe une éruption cutanée type urticaire, une conjonctivite, une rhinite ou de l'asthme. On retiendra que l'intoxication par voie orale du Ficus n'est pas aussi bénigne que la décrivent les publications; nous constatons en effet de la mortalité dans l'espèce féline. Le petit nombre de nos cas ne nous permet malheureusement pas de généraliser.



Traitement:

Il est symptomatique: anti-vomitifs et antidiarrhéiques, pansements gastriques et adsorbants.
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MessageSujet: suite   Toxicologie veterinaire Icon_minitimeVen 20 Fév 2009 - 15:00

14- Famille des Apocynacées.

Nirium Oleander Laurier Rose

Localisation et structure chimique.


Toutes les parties fraîches sont vénéneuses: bois, écorce, feuilles et fleurs. Ces dernières gardent leur nocivité après ébullition et dessication (des fleurs séchées depuis 7 ans demeurent toxiques). L'écorce et les feuilles seraient cependant les parties les plus actives. Historiquement, trois substances avaient été isolées dans le Laurier rose: l'acide oléandrique, l'oléandrine et la pseudo-curarine. Cette dernière ne jouerait aucun rôle dans l'intoxication. L'oléandrine est un corps résinoide, jaunâtre, inodore et d'un goût très amer. En intraveineuse, elle provoque immédiatement la mort de l'animal. L'acide oléandrique, obtenu par précipitation de l'oléandrine par l'acide nitrique, est aussi très amer. Aujourd'hui, on considère trois substances responsables de la toxicité, l'oléandroside ou l'oléandrosine, le nérioside ou nériine, le nérianthoside ou onérianthine qui sont des hétérosides cardiotoxiques stéroidiques proches de ceux de la digitale. Ces deux substances diminuent la qualité de transmissibilité de l'influx nerveux. Par hydrolyse, l'oléandroside fournit de l'oléandrose (désoxyméthylpentose) et de l'oléandrigénine ou acétyl-16-gitoxigénine.



Effets physio-pathogéniques:

Ses substances ont une activité sur la musculature cardiaque. Les glucosides cardiotoniques agissent directement, sans dissociation moléculaire préalable (contrairement aux glucosides cyanogénétiques). Pratiquement tous les animaux sont sensibles. L'oléandroside chez l'espèce canine, a une action hypertensive marquée. En revanche, il a peu d'effets sur le ralentissement du rythme cardiaque et il est peu diurétique. Le nérioside, à l'inverse, chez le chien, a une faible action sur la pression sanguine mais une action cardiaque nette et prolongée car il ralentit le rythme cardiaque, augmente l'amplitude des contractions et possède une action diurétique marquée. Le seuil d'intolérance est signalé par l'apparition de vomissements et de troubles intestinaux. La dose mortelle est dans cette espèce, de 2 mg par kg. Il existe de plus des saponines qui sont également des glucosides qui forment des solutions colloïdales dans l'eau et qui sont douées de propriétés émulsionnantes. Elles provoquent localement une irritation de la bouche et de façon systémique une hémolyse.



Étude bibliographique:

De quelques minutes à une ou deux heures après l'ingestion apparaissent chez le chien: -des troubles digestifs très violents dans un premier temps: les vomissements incoercibles peuvent durer pendant des heures, la diarrhée est parfois hémorragique, des coliques très douloureuses et du ténesme contribuent à l'affaiblissement de l'animal. -Puis ensuite des troubles nerveux et cardiaques se manifestent: le sujet est agité puis prostré, il présente de l'incoordination et des convulsions; inconscient, il sombre ensuite dans un coma hypothermique.



Traitement:

On procède tout d'abord à l'évacuation du toxique en faisant vomir l'animal et en mettant en oeuvre un lavage gastrique. Puis, on traite les troubles digestifs avec des médications à propriétés adsorbantes (charbon activé) et antispasmodiques et on restaure l'équilibre hydro-électrolytique par perfusion de solutés. On combat les effets digitaliques avec du sulfate d'atropine en intraveineuse ou en intramusculaire (0,04 mg\kg) à répéter 2 à 6 fois par jour. En cas d'arythmie, on peut injecter des analeptiques cardio-respiratoires en intraveineuse ou intramusculaire (propanolol à répéter 2 à 6 fois - 1 mg\kg, procainamide, phénytoide ou lidocaine).

15 . Zantedeschia aethiopica. Arum et syngonium.


L'Arum d'Éthiopie est surtout proposé en fleurs coupées. Cette plante fleurit au printemps et possède des fleurs minuscules sans calice ni corolle, portées sur un organe blanc et jaune en forme de massue, le spadice, entouré d'un grand cornet blanc, la spathe. Dans l'espèce canine, on relève une hypersalivation apparaissant 10 minutes après l'ingestion, des vomissements importants et des coliques entraînant de violentes douleurs abdominales. Des trémulations musculaires complètent ce tableau clinique. Chez le chat, des vomissements et des trémulations musculaires sont relevés. Le traitement est symptomatique.

Oignon

Allium cepa: l'oignon de cuisine contient un dérivé soufré, le disulfure d'allyl propyle qui agit au niveau de l'hématie. Il entraîne une dénaturation oxydative irréversible de l'hémoglobine, avec formation ce corps de Heinz, une oxydation des lipides membranaires et la formation de methémoglobine. Cette pathogénie est à l'origine d'une anémie hémolytique chez le chien: après un ou plusieurs repas d'oignons crus ou cuits, on observe en 24 ou 48 heures, une perte d'appétit, une pâleur des muqueuses, un état de fatigue, de la prostration et parfois de la diarrhée (pouvant contenir du sang). Des vomissements, de la tachycardie, une parésie du train postérieur ou des convulsions sont relevés. Les urines sont peu abondantes, foncées, avec hémoglobinurie, hématurie et bilirubinurie. Le traitement consiste à favoriser l'élimination digestive avec de l'huile de paraffine et à stimuler la diurèse. On préconise une vitaminothérapie et du fer en intramusculaire. Sur un animal très atteint, une transfusion est envisageable.
Bulbes de Liliacées ornementales

Tulipa species: la Tulipe, plante herbacée décorative ne porte qu'une fleur (floraison au printemps). Les intoxications se font principalement par ingestion de bulbes et accessoirement, de fleurs ou de feuilles. Le bulbe contient un alcaloïde, la tulipine, des glucosides à activité cardiaque les tuliposides A et B et des micro-cristaux d'oxalate de calcium. Dans l'espèce canine, la symptomatologie est digestive, dominée par des vomissements, de la stomatite avec une hypersalivation importante et des troubles de gastro-entérite. Le traitement est symptomatique. Des accidents de dermatites allergiques sont décrits chez les personnes manipulant beaucoup de bulbes.
Colchique

Colchicum autumnale: cette plante à bulbe, à la fleur rose lilas semblable à celle du crocus, fleurit à l'automne dans les prés. Toutes les parties sont très toxiques. Le principe actif essentiel est un alcaloïde, la colchicine; elle possède des propriétés antimitotiques et a un effet cumulatif. Après un temps de latence de plusieurs heures (2 à 12 après l'ingestion), des symptômes digestifs apparaissent chez le chien (douleurs abdominales, irritation gastro-intestinale avec de la diarrhée parfois hémorragique) rapidement responsables d'une déshydratation. Le traitement consiste à éliminer le toxique (vomitifs, lavage gastrique) et à fournir une assistance circulatoire en compensant les pertes hydriques et électrolytiques.

16. Famille des canabacées:


CHANVRE INDIEN (HASCHICH)

Description botanique.:


On a longtemps affirmé que l'espèce comprenait deux variétés; sativa et indica. En fait, si aucune différence morphologique n'est visible, des phénotypes existent, définis par des critères chimiques: le chanvre à résine, "type drogue", très riche en delta 9 tétrahydrocannabinol (taux de THC supérieur à 0,5 %) et pauvre en cannabinol, pousse dans les pays à climat chaud (Mexique, Inde). Dans ces régions du monde, on le cultive d'ailleurs de façon illicite pour les propriétés psychotropes de sa résine.

Cannabis sativa variété indica: son nom vient du latin "cannabis" chanvre et de "sativa" cultivé. Cette plante herbacée annuelle peut atteindre 2 mètres de hauteur. L'espèce est dioïque. Les racines sont pivotantes, la tige dressée est rameuse et anguleuse. Opposées dans la région basale, les feuilles deviennent alternes vers le sommet de la plante.

Principes toxiques.ETLocalisation et structure chimique.:

La chimie du chanvre est particulièrement complexe. Les cannabinoides (52 identifiés à ce jour) représentent la plus importante classe de composés du Cannabis sativa. Ce sont des composés phénoliques de la série terpénique, de plusieurs types: le cannabidiol, le cannabinol et le delta 9 tétrahydrocannabinol ( THC). Ce dernier est le plus actif. Il est concentré dans les bractées chargées de résine des sommités fleuries. On le trouve en moindre proportion dans les graines et les feuilles. Les pieds mâles sont souvent aussi riches en THC que les pieds femelles.

Effets physio-pathogéniques.:



L'action pharmacologique se ferait par inhibition du système parasympathique, au niveau des récepteurs à l'acétylcholine. Une activité sur le métabolisme du GABA a également été envisagée. Très liposolubles, les cannabinoides sont rapidement absorbés par l'organisme. Le THC est hydroxylé au niveau hépatique, en métabolites actifs; ces derniers sont éliminés après conjugaison, par voie urinaire. Le THC a un effet inhibiteur sur le turn-over des phospholipides des membranes plasmiques des lymphocytes. Il possède également un effet toxique sur toutes les phases du cycle cellulaire (croissance de la cellule synthèse de l'ADN et division cellulaire).

Intoxication. :



Elle se produit par ingestion de drogue sous forme boulettes ou de plaquettes, découvertes fortuitement par l'animal; parfois lorsque le toxicomane souffle la fumée de sa cigarette au haschich, sur le museau de l'animal familier, pour s'amuser de ses réactions. L'absorption directe de la plante a été rarement incriminée. Les chiens utilisés pour le dépistage de la drogue peuvent également être des victimes. Une heure après l'absorption de la drogue, le chien présente une modification de son comportement psychique et moteur: il peut ne plus obéir à son maître, voire devenir agressif à son égard. Il erre sans but, a du mal à se lever, se déplace d'une démarche ataxique avec des mouvements instables, s'appuie ou se cogne contre les meubles et même tombe sur le sol. Il semble ressentir une grande faiblesse musculaire générale, entrecoupée de trémulations intermittentes. L'animal paraît tantôt déprimé avec des phases de somnolence tantôt hyperexcité. Les états de vigilance correspondent aux périodes d'hyperesthésie: l'animal est attentif au moindre but. Victime d'hallucinations, sa tête et son regard semblent alors suivre un mouvement invisible dans la pièce. Pendant les moments d'hypoesthésie, il paraît insensible à tout et presque endormi. Ces signes peuvent évoquer une méningo-encéphalite ou une autre atteinte cérébrale. Les yeux d'aspect vitreux, en myosis, réagissent cependant à la lumière. Un examen ophtalmologique ne signale aucune autre anomalie.

Traitement.:

Il est uniquement symptomatique et vise l'élimination du toxique du tube digestif et le maintien des fonctions vitales: on peut faire vomir l'animal (apomorphine en sous-cutanée ou intramusculaire - 0,05 à 0,1 mg\kg) et administrer des adsorbants digestifs (charbon végétal activé). La perfusion de solutés (Ringer-lactate) accélère l'élimination urinaire des métabolites. Certains auteurs préconisent l'administration de diazépam (pour calmer l'hyperexcitabilité et l'agressivité - 0,5 mg\kg) de corticoïdes ou d'atropine. Des analeptiques cardio-respiratoires peuvent éventuellement être employés (caféine, théophylline, heptaminol). En résumé: les praticiens doivent être sensibilisés à la possibilité de survenue d'un tel incident. En raison de la crainte des répercussions légales, un client sera presque toujours réticent pour avouer que son chien a absorbé du Haschich. Un examen attentif de l'animal et un interrogatoire minutieux du propriétaire permettent parfois d'orienter le diagnostic dans la bonne direction. Ce syndrome clinique est difficilement rattachable à une autre affection connue, en raison de ses particularités symptomatologiques: dépression du système nerveux central, ataxie et perturbation du comportement.
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MessageSujet: Chapitre 4 .INTOXICATION PAR DES SUBSTANCES MÉDICAMENTEUSES.   Toxicologie veterinaire Icon_minitimeVen 20 Fév 2009 - 15:07

A: GÉNÉRALITÉS:



Les intoxications médicamenteuses constituent un domaine relativement important de la toxicologie vétérinaire chez les animaux de compagnie. En 1990, 25 % des appels téléphoniques parvenus au Centre National d'Information Toxicologique Vétérinaire (C.N.I.T.V.) à LYON concernaient des suspicions d'intoxications médicamenteuses chez le chien et chez le chat. Des statistiques semblables proviennent de l'Illinois Animal Poison Information Center (I.A.P.I.C). A part quelques exemples classiques comme la sensibilité du chat à l'aspirine ou à la streptomycine, les risques liés à l'administration de médicaments sont encore mal connus.



Après un rappel des principaux facteurs épidémiologiques et toxicologiques relatifs aux accidents thérapeutiques, objet d'une première partie, nous aborderons dans une deuxième partie les principales intoxications médicamenteuses rencontrées chez les carnivores domestiques.



B: FACTEURS ÉPIDÉMIOLOGIQUES.
La fréquence relativement élevée des accidents médicamenteux en médecine vétérinaire est due à certains facteurs épidémiologiques et toxicologiques pouvant favoriser leur apparition. On distingue sur le plan étiologique plusieurs types d'intoxications:



a) Des intoxications d'origine thérapeutique du fait de la toxicité importante de certains principes actifs pour l'espèce canine ou féline. Elles sont consécutives le plus souvent à un surdosage. Des quantités de médicament équivalentes à plusieurs fois la posologie habituelle sont administrées à l'animal. Les accidents toxiques surviennent également lors d'administration par le propriétaire de l'animal de spécialités pharmaceutiques humaines dont les principes actifs n'ont pas encore été étudié en thérapeutique vétérinaire.



b) Des intoxications d'origine accidentelle.



c) Des effets adverses apparaissant dans le cadre d'une utilisation normale du médicament.



d) Des réactions allergiques: La sulfadiazine (sulfamide antibactérien) entraîne chez les Pinschers des réactions d'hypersensibilité de type III avec polyarthrite accompagnée de glomérulonéphrite, dermite, anémie, fièvre, leucopénie.



e) Des perturbations de la flore digestive: Signalons à ce sujet la mauvaise tolérance per os des tétracyclines chez le chat si la posologie quotidienne est administrée en une seule fois.



C: FACTEURS TOXICOLOGIQUES
Des facteurs intrinsèques tenant à l'animal et extrinsèques relatifs aux substances administrées interviennent dans la genèse des intoxications médicamenteuses.



1 - Facteurs intrinsèques:



La toxicité d'une substance varie en fonction de certains facteurs d'origine génétique (espèce, race) et pathologique.



a) Espèce: Les variations spécifiques sont importantes à considérer en médecine vétérinaire. Les voies et l'intensité des biotransformations souvent différentes d'une espèce animale à une autre peuvent expliquer des différences de sensibilité aux médicaments. Le chat présente un faible pouvoir de glucurono-conjugaison qui le rend particulièrement sensible aux acides aromatiques (acide acétylsalicylique, acide benzoïque) et aux dérivés phénoliques.



b) Race: La race peut également expliquer les variations de sensibilité aux substances chimiques, dûes à des différences d'équipement enzymatique de biotransformation. Les races de lévriers Greyhound et Whippet sont très sensibles aux insectides organophosphorés, le Colley à l'ivermectine, la race Beagle aux anti-inflammatoires non stéroïdiens.



c) Age: Chez le nouveau né, l'immaturité de la fonction rénale peut être une source de toxicité avant le premier mois de la vie. Chez les animaux âgés, les réactions de biotransformation sont très ralenties, ce qui explique leur plus grande sensibilité aux médicaments.



d) État pathologique: Des lésions préexistantes au niveau du rein et du système nerveux central favorisent l'apparition d'accidents toxiques lors d'administration de pipérazine au chat. D'une manière générale, les insuffisances hépatiques (ictère, parasitisme....) peuvent entraîner une sensibilité accrue aux substances chimiques par suite d'une modification des réactions de biotransformation.



2 - Facteurs extrinsèques



a) Nature du principe actif: Certains médicaments vétérinaires présentent une toxicité relativement marquée. En effet, l'indice thérapeutique (DL 50/DE 50 ou Dose Létale 50/Dose Effective 50) de certains principes actifs est relativement faible. Le faible indice thérapeutique du tétramisole (2 à 4) chez la plupart des espèces animales explique le grand nombre d'accidents observés avec ce composé. D'autre part certains anti inflammatoires non stéroïdiens utilisés en thérapeutique humaine sont à proscrire en médecine vétérinaire. C'est le cas de l'indométhacine qui entraîne à la dose de 0.5 mg/kg des ulcères perforants mortels alors que la dose usuelle chez l'homme est de 2 mg/kg. Il en est de même pour le piroxicam très mal toléré chez le chien (provoque des ulcères digestifs).



b) Excipient: L'acide benzoïque est un excipient très mal toléré chez le chat.



c) Interactions pharmacocinétiques: Le chloramphénicol inhibe les enzymes microsomales hépatiques qui interviennent dans les réactions de biotransformation des médicaments. Chez les carnivores, on observe une inhibition enzymatique presque immédiate après administration d'une dose thérapeutique de chloramphénicol (30 à 50 mg/kg). La durée de l'anesthésie induit par le pentobarbital est prolongé de 120 % chez le chien et de 260 % chez le chat. Le chloramphénicol inhibe également les biotransformations de la phénytoïne (antiépileptique). Des cas d'intoxication ont été signalé chez le chien lors d'administration simultanée de ces deux composés.

D: INTOXICATION PAR LES ANTI-PARASITAIRES EXTERNES ET INTERNES.
Les antiparasitaires externes et internes, les anti- inflammatoires non stéroïdiens, les hypnotiques et les tranquillisants constituent les classes thérapeutiques les plus souvent incriminées dans les intoxications médicamenteuses chez les animaux de compagnie. Ceci peut s'expliquer par leur large utilisation et par la toxicité de certains principes actifs.





1) Intoxication du chat par le Lindane.



Le Lindane ou isomère gamma de l'hexachlorocyclohexane (H.C.H. appartient à la famille des insecticides organo-chlorés. La plupart de ces composés (D.D.T., Aldrine, Dieldrine, Heptachlore) sont interdits d'utilisation du fait de leur grande rémanence dans l'environnement et de leur accumulation dans les denrées alimentaires. Le Lindane est cependant autorisé pour le traitement des ectoparasites des petits animaux.



- Circonstances des intoxications:

Les intoxications sont essentiellement d'origine thérapeutique: aspersion de solution trop concentrée d'insecticide, léchage des poils après traitement contre les ectoparasites.



- Doses Toxiques:

La DL 50 per os chez le chien est de 100 à 200 mg/kg.

Le chat est particulièrement sensible (DL 50 per os: 10 mg/kg)

en particulier les jeunes animaux.



- Mécanisme d'action toxique:

Le mécanisme d'action toxique n'est pas encore bien établi. Différentes hypothèses ont été avancées. Les organochlorés formeraient avec les protéines des membranes des fibres nerveuses des complexes dits "complexes de transfert de charges" modifiant la perméabilité aux ions Na+ et K+, et perturbant le passage de l'influx nerveux.

A l'heure actuelle, on pense que le lindane agirait comme compétiteur du récepteur à l'acide gamma aminobutyrique(GABA) neuromédiateur inhibiteur.

- Symptômes:

Lors d'intoxication aigüe par le lindane, les symptômes dominants sont essentiellement neuromusculaire. On note des tremblements superficiels au niveau des muscles faciaux et cervicaux, une difficulté locomotrice. L'hyperexcitation s'accroît alors que se manifestent des mouvements anormaux, des convulsions. L'animal présente des mouvements de pédalage. La sécrétion salivaire est exagérée. La température rectale peut s'élever.



- Diagnostic:

Le diagnostic de l'intoxication aigüe par le lindane est basé sur l'anamnèse et la nature des symptômes observés.



- Lésions:

A l'autopsie, les lésions observées ne sont pas spécifiques.

On note des phénomènes congestifs au niveau des reins et des poumons, des pétéchies et des hémorragies au niveau du myocarde.



- Traitement:

Le traitement de l'intoxication par le lindane est purement symptomatique. Lors d'intoxication suite à des bains insecticides, on procédera à un lavage abondant à l'eau savonneuse afin de diminuer la résorption cutanée du toxique.





2) Intoxication par la pipérazine.



La pipérazine est couramment utilisé chez les petits animaux pour le traitement des ascaris. On l'utilise sous forme de différents sels (adipate, citrate, phosphate).



- Circonstances des intoxications:

Les intoxications surviennent à la suite d'administration de spécialités pharmaceutiques vétérinaires destinées aux volailles, aux porcs ou aux équidés aux doses recommandées (110 mg/kg).



- Doses toxiques:

La DL 50 per os de l'adipate de piperazine chez le rat mâle est de 11,4 g/kg. La dose thérapeutique chez les petits carnivores est de 45 à 65 mg/kg per os. Cependant, la pipérazine est l'anthelmintique qui entraîne le plus souvent d'accidents toxiques chez le chat, notamment lors de lésions préexistantes au niveau du rein et du système nerveux central.

- Symptômes:

Les symptômes sont essentiellement nerveux: ataxie, faiblesse musculaire, tremblements de la tête et du cou, convulsions épileptiformes, hyperesthésie. On note également de la diarrhée et des vomissements.



- Traitement:

Le traitement consistera à: * Provoquer le vomissement (sauf s'il existe une contre - indication) par administration de xylazine (solution à 2 p 100) par voie SC: 0,25 à 0,50 ml par animal. * Favoriser l'élimination du toxique par voie digestive par administration de laxatifs et par voie urinaire par administration d'un diurétique acidifiant comme le chlorure d'ammonium (la pipérazine est une base faible). * Traiter les convulsions par le diazépam (VALIUM N.D.) à la dose de 1 à 5 mg/kg par voie IV.



3) Intoxication du chien par le tétramisole.



Le tétramisole est un anthelminthique dérivé du noyau imidazo-thiazole. Le tétramisole est un mélange racémique de 2 isomères optiques: dextrogyre et lévogyre. Le lévamisole, isomère gauche, est nettement moins toxique et de surcroit plus actif. On utilise le tétramisole pour traiter l'ascaridiose chez le chien.



- Circonstances des intoxications:

La majorité des intoxications souvent mortelles s'observe chez les grandes races de chiens (Briard, Berger Allemand) suite à un surdosage médicamenteux par suite d'une erreur dans l'estimation du poids corporel de l'animal.



- Mécanisme d'action toxique:

Le tétramisole possède une action anti-cholinestérasique. Il provoque une accumulation d'acétylcholine et entraîne des manifestations semblables à celles observées lors d'intoxications par les insecticides organophosphorés.



- Symptômes:

On observe dans les 2 à 6 heures qui suivent l'administration:

1- des troubles respiratoires: toux,polypnée, dyspnée dûes à une broncho
-constriction et à une augmentation des sécrétions;

2- des troubles digestifs: ptyalisme, coliques abdominales, diarrhée profuse; - des
troubles nerveux: excitabilité avec hyperesthésie, excitation.

3- des troubles moteurs: tremblements musculaires, ataxie.



- Traitement:



Le traitement consistera en l'administration d'atropine, d'anti-histaminiques.





4) Intoxication par le diminazène.



Le diminazène (BERENIL N.D.) appartient au groupe des amidines aromatiques. Il est utilisé chez le chien dans le traitement des piroplasmoses et des babesioses.



- Circonstances des intoxications:

De nombreux accidents thérapeutiques graves souvent mortels ont été observés dans l'espèce canine ces dernières années.

L'intoxication peut être consécutive: - à un surdosage (la marge thérapeutique du médicament est faible).

- ou à une administration répétée à 48 heures d'intervalle.



- Symptômes:

Les symptômes apparaissent 48 à 72 heures après la dernière administration, alors que le chien semble guéri de son affection parasitaire. La symptomatologie à dominante nerveuse est grave: - vomissements; - ataxie locomotrice, raideur des membres; - tétanies, mouvements de pédalage, position en opisthotonos.



- Lésions:

A l'autopsie, on note des lésions nécrotiques et hémorrhagiques du système nerveux central.



- Traitement:

Le traitement est aléatoire du fait des caractères irréversibles des lésions nerveuses.
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MessageSujet: suite   Toxicologie veterinaire Icon_minitimeVen 20 Fév 2009 - 15:10

E: INTOXICATION PAR LES ANTI-INFLAMMATOIRES NON STEROIDIENS

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont utilisés pour leurs propriétés anti-rhumatismales, analgésiques et antipyrétiques. Ils ne sont pas bien tolérés chez les carnivores du fait d'une élimination plus lente par suite d'un déficit en glucurono- conjugaison chez le chat et de l'existence d'un cycle entéro hépatique chez le chien. Les principes actifs les plus souvent incriminés dans les intoxications médicamenteuses sont l'aspirine et le paracétamol.



1) Intoxication par l'aspirine.



- Circonstances des intoxications: Les accidents toxiques par l'acide acétylsalicylique sont la conséquence de surdosage ou d'ingestion accidentelle. Ils surviennent principalement chez les jeunes animaux (chatons et chiots de moins d'un mois) et chez les chiens adultes de races petites.



- Doses toxiques: Chez le chien, la dose thérapeutique est de 10 à 2O mg/kg toutes les 12 heures. Chez le chat, elle est de 10 à 20 mg/kg mais toutes les 48 heures.



-Mécanisme d'action toxique: La toxicité des anti-inflammatoires non stéroïdiens et de l'aspirine est en rapport avec leur mode d'action à savoir l'inhibition de la synthèse des prostaglandines (PG E2). L'inhibition de la synthèse des prostalandines entraîne une hypersécrétion gastrique aboutissant à la formation d'ulcères. L'aspirine entraîne également des vomissements par stimulation de la "chemoceptive trigger zone" bulbaire.



- Symptômes: L'intoxication aigüe se caractérise par des nausées et des vomissements, de l'hyperpnée (action stimulante des salicylés sur le centre respiratoire), de l'hyperthermie (action des salicylés sur le centre thermo-régulateur). L'augmentation du débit respiratoire entraîne une diminution de la pression partielle de gaz carbonique et une alcalose respiratoire. Cependant, une acidose métabolique dûe à l'accumulation d'acides organiques survient. Apparaissent alors des signes d'hyperexcitabilité et des convulsions. L'animal tombe dans un coma qui précède la mort. La durée d'évolution de l'intoxication ne dépasse pas quelques heures.



- Lésions: A l'autopsie, les lésions observées concernent l'estomac qui présente des trainées hémorrhagiques et des ulcères dans sa partie fundique. Le foie est décoloré et présente une nécrose centrolobulaire.



- Traitement: Lors d'ingestion récente, on effectuera un lavage gastrique pour vider l'estomac, suivie d'une administration de charbon activé. Le traitement des convulsions se fera par l'administration de diazépam (N.D. VALIUM). Des anti-acides( anti histaminiques H2) comme la cimétidine, la ranitidine seront prescrits pour diminuer l'irritation gastro- intestinale et les ulcérations. Le sucralfate, protecteur de la muqueuse gastrique est également utile. L'acidose métabolique sera traitée par l'administration de bicarbonate de sodium. L'hyperthermie sera combattue par des bains d'eau froide.



2) Intoxication par le paracétamol.



Le paracétamol (acétaminophène) est très utilisé en médecine humaine pour ses propriétés antalgiques et antipyrétiques.



- Circonstances des intoxications: Il entraîne fréquemment des intoxications chez le chat à la suite d'administration de cette substance par le propriétaire de l'animal.



- Doses Toxiques: Une dose de 46 mg/kg est toxique chez le chat. Cette dose est atteinte lors d'administration par le propriétaire, d'un demi comprimé de paracétamol (comprimé dosé à 325 mg) à son chat pesant de 3 à 5 kgs.



- Mécanisme d'action toxique: Le paracétamol est biotransformé chez la plupart des espèces animales par des réactions d'oxydation, de glucurono-conjugaison et de sulfo-conjugaison. Les réactions de glucurono-conjugaison et de sulfo-conjugaison entraînent la formation de métabolites non toxiques, éliminés par l'urine et la bile. Cependant, le chat est peu capable d'effectuer des réactions de glucurono-conjugaison du fait du faible taux en glucuronyl-transférase hépatique. Le paracétamol est oxydé chez le chat par l'intermédiaire du cytochrome P 450 et transformé en un métabolite toxique le N-acétyl-p-benzoquinoneimine. Ce composé est ensuite conjugué avec le glutathion pour former l'acide mercapturique, non toxique. Quand les réserves en glutathion sont épuisées, le métabolite toxique se fixe par covalence sur les protéines hépatiques et entraînent des nécroses centrolobulaires du foie. Ce métabolite favorise également la transformation de l'hémoglobine en méthémoglobine.



- Symptômes: Chez le chat, les symptômes de l'intoxication sont caractérisés par une faiblesse, un état de léthargie. On note une cyanose des muqueuses La couleur marron du sang (plasma "chocolat") est un signe pathognomonique de la méthémogbinémie. D'autres signes cliniques tels que des vomissements, un oedème la face, une hypothermie sont décrits.



- Lésions: A l'autopsie, le sang a une couleur marron indiquant une méthémoglobinémie. Sur un frottis de sang coloré au bleu de crésyl brillant, on met en évidence de nombreux corps de Heinz (précipités intraglobulaires d'hémoglobine oxydée)



- Traitement: Si le chat est examiné moins de 2 heures après l'ingestion et qu'il ne présente pas de symptômes, il faut provoquer le vomissement et lui administrer ensuite du charbon activé (1g/kg). La N-acétyl-cystéine sera administrée du fait de sa similitude avec le glutathion (présence de groupements sulfures). Une dose initiale de 140 mg/kg per os sera administrée suivie par une dose de 70 mg/kg per os toutes les 6 heures pendant 36 heures.

Au cas où ce produit n'est pas disponible, du sulfate de sodium à une concentration de 1,6 p. 100 sera administrée par voie IV lente toutes les 4 heures avec un total de trois adminstrations. La réduction de la méthémoglobine en hémoglobine sera obtenue par l'administration d'acide ascorbique (vitamine C) à la dose de 30 mg/kg par voie IV. Lors de cyanose importante, on administrera de l'oxygène.



Selon l'I.A.P.I.C. les anti-inflammatoires non stéroïdiens souvent incriminés dans les intoxications médicamenteuses chez les carnivores sont l'ibuprofen, le naproxen et la phénylbutazone.



3) Ibuprofen:



L'ibuprofen est utilisé comme analgésique chez le chien à la posologie de 5 mg/kg, répartie en deux prises. Ce composé présente une faible marge de sécurité thérapeutique chez le chien. Une dose de 8 mg/kg entraîne une irritation gastro- intestinale et des hémorragies gastriques.



4) Naproxen:



Le naproxen est à utiliser avec précaution chez le chien (temps de demi-vie plasmatique est de 74 Heures). Des intoxications ont été signalées pour une posologie de 5,6 mg/kg/jour pendant 7 jours.



5)Phénylbutazone:



La dose thérapeutique de phénylbutazone chez le chien est de 10 mg/kg deux fois par jour. Elle est bien tolérée chez le chien jusqu'à 100 mg/kg. Par contre, la phénylbutazone entraîne des accidents toxiques chez le chat lorsque la posologie dépasse 40 mg/kg.
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MessageSujet: Chapitre6. LES PESTICIDES:   Toxicologie veterinaire Icon_minitimeVen 20 Fév 2009 - 16:56

l) GÉNÉRALITÉS SUR LA TOXICOLOGIE DES HERBICIDES;



a) DEFINITION


On appelle herbicide, toute substance chimique destinée à détruire les plantes nuisibles ou parasites des cultures et d'une manière générale, les plantes considérées comme gênantes pour l'homme.



b) IMPORTANCE
Ce groupe de composés présente une importance considérable à plus d'un titre:



- sur le plan de l'utilisation: Environ 60 p 100 des produits phytosanitaires (pesticides) utilisés sont des herbicides. Leur emploi va sans cesse croissant du fait de leur impact sur les rendements agricoles.



- Sur le plan toxicologique. Certaines familles chimiques d'herbicides (dipyridiliums, dinitrophénols) doués d'une toxicité importante sont responsables d'intoxications graves chez les animaux domestiques ou sauvages. D'autre part, la tendance actuelle, visant à diminuer les volumes de liquide pulvérisé (50 à 100 l/ha) pour réduire notamment les transports d'eau (pulvérisation à bas volume ou Ultra Low Volume), augmente considérablement le risque toxique.

De même, l'épandage d'herbicides sous forme de microgranulés ou de "capsules" entraîne beaucoup plus de risques d'accidents.



c) CLASSIFICATION

On classe les herbicides en 2 groupes d'importance très inégale: les dérivés minéraux et les dérivés organiques. Nous préciserons pour chaque famille d'herbicide, la structure, les propriétés physico-chimiques, les circonstances des intoxications, les doses toxiques, les symptômes et les lésions, le diagnostic, les traitements à mettre en oeuvre.

A: DÉRIVÉS MINÉRAUX


a) CHLORATE DE SOUDE: Na Cl O3:


C'est un désherbant total employé dans les allées et les chemins, le long des voies ferrées. Il est très utilisé du fait de son efficacité (action herbicide dure 3 à 5 mois) et de son faible prix de revient.



- Propriétés physiques et chimiques: Il se présente sous forme de cristaux blancs solubles dans l'eau, insoluble dans l'alcool. Les chlorates sont facilement inflammables et exploifs. Ils ne doivent pas être mélangés ou stockés avec des agents organiques. Les chlorates possèdent de très puissantes propriétés oxydantes en relation avec leur action herbicide et toxique.



- Circonstances des intoxications: Le goût salé du chlorate en fait un produit très appétent pour les ruminants qui en consomment volontiers dès que des sacs se trouvent à leur portée. D'autre part, l'épandage de cristaux qui persistent longtemps sur le sol facilite leur ingestion par les chiens en particulier attirés par leur goût.



- Doses Toxiques: Le chlorate de soude est peu toxique compte tenu de sa DL 50 per os chez les ruminants: 1 g/kg. Mais du fait du goût salé, il est très apprécié par les animaux et les quantités ingérées sont suffisamment importantes pour déclencher une intoxication.



- Mécanisme d'action toxique: Le caractère fortement oxydant du chlorate transforme l'hémoglobine en méhémoglobine, dont l'atome de fer sous forme Fe 3+ est incapable de transporter de l'oxygène. Le chlorate est également un produit caustique, entraînant des lésions gastro-intestinales.



- Symptômes: Les symptômes dans l'ordre de leur apparition sont les suivants:

- Digestifs: douleurs abdominales, gastro entérite, diarrhée dues au caractère caustique des chlorates;

- Respiratoires: dyspnée et cyanose suite à l'anoxie cellulaire du fait de la transformation de l'hémoglobine en méthémoglobine.

- Sanguins: la formation de méthémoglobine entraîne secondairement une hémolyse avec hématurie et hémoglobinurie. La mort survient le plus souvent au cours d'une crise asphyxique.



- Lésions: A l'autopsie, on note une cyanose généralisée des muqueuses, une coloration brun chocolat du sang indiquant l'existence d'une méthémoglobinémie, des lésions de gastro-entérite et de tubulo-néphrite.



- Diagnostic: Il convient de différencier l'intoxication par les chlorates avec: - Les intoxications par d'autres agents méthémoglobinisants: nitrates, nitrites.

- Les infections gangréneuses à germes anaérobies sporulés. Le diagnostic toxicologique est basé : * Sur le dosage de la méthémoglobine dans le sang par spectrophotométrie. * Sur la recherche des chlorates à partir du contenu stomachal, après extraction alcaline et réaction colorimétrique (en présence d'aniline, on obtient une coloration rose violacée virant au bleu).



- Traitement: Le traitement consiste à transformer la méthémoglobine en hémoglobine en administrant des substances réductrices: * Le bleu de méthylène (en solution à 4 p 100) par voie IV à la dose de 10 ml/kg. * L'acide ascorbique (vitamine C) en solution à 20 p 100 à la dose de 5 à 1O ml/kg par voie IV. Les injections peuvent être répétées si nécessaire.



B: DÉRIVÉS ORGANIQUES
Les herbicides organiques constituent un groupe de produits phytosanitaires très divers sur le plan chimique. On distingue 2 types de composés de toxicité différente: * Des herbicides de toxicité élevée comprenant les dipyridiliums et les dinitrophénols, responsables de la plupart des intoxications. * Des herbicides de faible toxicité: aryl oxy acides, carbamates, urées substituées et triazines.



a) Intoxication par les Dipyridilium:

Le paraquat (N.D. Gramoxone) et le diquat sont deux herbicides dérivés du dipyridylium (ou bipyridylium).



- Propriétés physiques et chimiques: Ils se présentent sous forme de solides cristallins blanc hydrosolubles, possèdant des propriétés caustiques marquées. Ces composés à fonction ammonium quaternaire sont très facilement réduits notamment le paraquat, puissant accepteur d'électrons. La réduction donne lieu à des radicaux libres responsables de leur action herbicide et toxique.



- Circonstances des intoxications: Les intoxications résultent le plus souvent de négligences ou d'erreurs: pulvérisation accidentelle de pâturages avoisinant des zones traitées, mise à l'herbage trop précoce, animaux échappant à une surveillance.



- Doses toxiques: La DL 50 per os du paraquat pour les bovins et les ovins est comprise entre 35 et 75 mg/kg. Lors d'administration répétée, la mort peut survenir chez les bovins avec 6 doses de 25 mg/kg/jour. La DL 50 per os du diquat chez les bovins est de 30 mg/kg. Lors d'administration réitérée, la mort peut survenir avec 1O doses de 10 mg/kg/jour. Le lièvre est également très sensible aux dipyridilium surtout au Paraquat (DL 50 per os: 5 mg/kg). Des végétaux contaminés par des teneurs de l'ordre de 50 ppm permettraient d'atteindre cette dose toxique. Dans les heures qui suivent un traitement de la luzerne par le 2,4 D, les résidus sont de l'ordre de 150 ppm.



- Mécanisme d'action toxique: Ces deux herbicides sont violemment irritants et nécrosants pour la peau et les muqueuses: buccale, pharyngée, digestive. Le paraquat se comporte dans l'organisme animal comme un accepteur d'électrons provenant du NADPH. Le paraquat réduit in vivo est réoxydé par l'oxygène en formant des radicaux libres (anion superoxyde) qui entraînent des lésions cellulaires par altération des lipides membranaires. Le paraquat s'accumulant dans les poumons, sa toxicité s'exercera sur cet organe.



- Symptômes: Les effets aigus immédiats de l'ingestion de ces composés sont du type inflammatoire traduisant leur caractère très caustique: stomatite, pharyngite, trachéite, douleurs abdominales intenses, vomissements, diarhhée. Si l'animal survit à cette première phase aiguë, il se développe dans les 2 à 10jours une fibrose pulmonaire irréversible fatale avec le paraquat.

Le diquat provoque une grave néphrite épithéliale.



- Lésions: A l'ouverture des cadavres, on note: - Une congestion intense et une desquamation de la muqueuse de la bouche, de la langue, de l'oesophage et du pharynx. - Un oedème pulmonaire associé à un encombrement spumeux



- Diagnostic: Le diagnostic est basé sur les commémoratifs et la symptomatologie observée. La dyspnée est le seul symptôme constant.



- Traitement: De nombreuses thérapeutiques en relation avec le mode d'action du paraquat ont été proposées. L'emploi de vitamine E, de superoxyde dismutase capable de dégrader le superoxyde ont été envisagés sans succès. On aura recours à un traitement symptomatique: diurétiques, analeptiques cardio respiratoires. Le pouvoir adsorbant intestinal de différents produits a été testé. L'amberlite CG120 est la substance la plus active.
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MessageSujet: suite   Toxicologie veterinaire Icon_minitimeVen 20 Fév 2009 - 16:58

b) Intoxication par les dinitrophénols:

Les dinitrophénols sont des herbicides sélectifs utilisés pour le désherbage des céréales, des légumineuses et des graminées fourragères.



- Propriétés physiques et chimiques: Ce sont des composés peu hydrosolubles, de coloration jaune ou orange intense dûe à leur structure nitrobenzène (encore appelés "colorants nitrés"). Ils sont caustiques du fait de leurs propriétés acide faible conférée par la fonction phénol.



- Structure: Les principaux dérivés nitrés des phénols sont: - Le dinitro ortho crésol. - Le dinosèbe; - Le dinoterbe; - La trifluraline; - La benfluraline; - Le nitralin.



- Mécanisme d'action toxique: Les herbicides dérivés des dinitrophénols agissent au niveau de la chaine respiratoire en découplant les réactions de phosphorylation oxydative. Ils empêchent le couplage entre la production d'énergie par les oxydations cellulaires et le stockage sous forme d'A.T.P. L'énergie libérée non stockée sous forme d'A.T.P. est dégradée en chaleur qui déborde les mécanismes de thermorégulation.



- Symptomes: Le mécanisme d'action toxique explique le syndrome fébrile observé: - Hyperthermie élevée (40 à 42°C chez les ruminants), - Aanorexie, soif intense, polypnée, sudation, déshydratation, faiblesse musculaire de plus en plus marquée. La mort survient par épuisement physiologique.



- Lésions: A l'autopsie on observe une coloration jaune des muqueuses dépigmentées, une congestion généralisée des organes, une dégénérescence hépato-rénale.



- Traitement: Il est aléatoire. On réhydratera l'animal, on s'opposera à l'hyperthermie par des bains d'eau froide. Un traitement symptomatique sera effectué.





c) Aryl oxyacides ou phyto hormones de synthèse:

Ces composés sont employés en tant qu'herbicides sélectifs pour les céréales et en tant que débrouissaillant à dose plus élevée. Les phytohormones de synthèse perturbent le métabolisme azoté et provoquent une croissance anormale qui épuisent les végétaux.



- Structure: Les principaux représentants de cette famille sont: * 2,4 D Acide dichloro-2,4 phénoxyacétique; * 2,4,5 T Acide trichloro- 2,4,5 phénoxyacétique; * M.C.P.A. Acide méthyl-2 chloro-4 phénoxyacétique; * MECOPROP ou M.C.P.P. Acide méthyl-2 chloro-4 phénoxypropionique.



- Doses Toxiques: Les doses nécessaires pour provoquer la mort du bétail sont relativement élevées (250 mg/kg/jour pendant 20 jours). Il est peu probable sauf pour certains composés (M.C.P.B., fénac) que celles-ci puissent être atteintes à la suite de l'ingestion de végétaux traités. Le chien est par contre une espèce sensible, la DL 50 per os du 2,4 D est de 100 mg/kg. Le chien peut s'intoxiquer par ingestion d'herbe récemment traitée pour se purger. Cette sensibilité particulière du chien est dûe à une réabsorption tubulaire importante du fait du pH acide de l'urine favorisant la forme non ionisée, liposoluble (temps de demi-vie plasmatique du 2,4 D chez le chien: 6O heures). Certains contaminants notamment les dioxines peuvent augmenter la toxicité de ces composés notamment celle du 2,4,5 T. Les dioxines les plus dangereuses sont le HCDD (hexachloro- dibenzo-p-dioxine) et le T.C.D.D. (2,3,7,8 tétrachloro-dibenzo-p-dioxine. Cette dernière fut impliquée dans l'accident de Seveso, en Italie en 1978. Cette substance, formée lors de lors de la synthèse des aryl oxyacides, est dotée d'une très grande toxicité. Sa DL 50 est de 01 g/kg chez le cobaye. Les effets toxiques du TCDD sont à la fois directs et indirects. En cas d'exposition aiguë, la dioxine provoque des brûlures cutanées, des lésions hépatiques et une dépression immunitaire. A plus faible dose, des anomalies congénitales ont été décrites chez les animaux de laboratoire. Le caractère tératogène lié au 2,4,5-T a soulevé des controverses après la guerre du Vietnam, au cours de laquelle fut employé comme défoliant "l'agent orange", un mélange de 2,4-D et de 2,4,5-T. L'augmentation du nombre de malformations congénitales dans ce pays a d'abord été attribué au produit lui-même, puis des études ont démontré que l'agent responsable était en fait la dioxine qui contaminait le 2,4,5-T à des taux de 10 à 30 ppm. Actuellement, le degré de contamination du 2,4,5 T commercial ne doit pas dépasser 0,1 ppm.



- Symptômes: Les symptômes observés chez les ruminants sont peu spécifiques. anorexie, amaigrissement, atonie du rumen, diarrhée. Des troubles de la reproduction ont été décrits: avortements, chaleurs irrégulières. Chez le chien, des troubles musculaires liés à des perturbations de la glycolyse et à l'accumulation d'acide lactique sont fréquents. On observe surtout de la faiblesse du train postérieur, des spasmes musculaires.



- Lésions: A l'autopsie, on note une congestion des organes.



- Traitement: Le traitement des intoxications par les aryl oxyacides est uniquement symptomatique. Une diurèse alcaline à base de bicarbonate de sodium facilite l'élimination de ces composés acide.





d) Herbicides dérivés des urées substituées, des triazines et de l'aminotriazole:



Les urées substituées pénètrent dans les feuilles où elles perturbent la photosynthèse. Elles sont utilisées pour le désherbage de la vigne, des vergers, des primeurs. Leur rémanence dans le sol est longue. Les triazines bloquent la respiration et inhibent la division cellulaire. L'aminotriazole empêche la formation de la chlorophylle. Il assure la destruction du chiendent.



- Structure: * Urées substituées: Les herbicides appartenant au groupe des urées substituées sont nombreux. On peut citer: - Le diuron (dichloro-3,4 phényl-3 diméthyl-1,1 urée); - Le fénuron (phényl-3 diméthyl-1,1 urée); - Le monuron; - Le chloroxuron. * Triazines: Ils dérivent du noyau triazine, hétérocycle à 6 chaînons, comportant 3 atomes d'azote. Les principaux représentants sont: - L'atrazine; - La simazine; - La prométryne. * On peut rapprocher de ces derniers, l'aminotriazole, hétérocycle azoté à 5 chainons.



- Propriétés physiques et chimiques: Ce sont des composés peu solubles dans l'eau, commercialisés sous forme de poudres mouillables ou de suspensions.

- Doses Toxiques: Le chloroxuron est dangereux dans les conditions normales d'emploi chez les ruminants puisque 5 doses de 25 mg/kg tuent un bovin et 2 doses de 100 mg/kg un ovin. La simazine entraîne chez les bovins des troubles non mortels pour une posologie de 25 mg/kg pendant 10 jours et des accidents mortels par administration de 1OO mg/kg pendant 10 jours. Une dose d'aminotriazole de 25 mg/kg/jour pendant 3 jours fait apparaître des symptômes d'intoxication chez les bovins et les ovins.



- Mécanisme d'action toxique: Les urées substituées entraînent une induction enzymatique qui explique leur toxicité hépatique. L'aminotriazole entraîne des cancers hépatiques et thyroïdiens chez la souris. Cet effet serait dûe à une inhibition irréversible des catalases et à l'accumulation d'H2O2 qui en résulte.



- Symptômes: Les symptômes varient d'un composé à l'autre. On note généralement de l'anorexie, de la faiblesse musculaire, acccompagnées parfois d'ataxie locomotrice, de paralysie du train postérieure, de diarrhée.

L'aminotriazole stimule les muscles lisses de l'intestin et des bronches.



- Lésions: L'autopsie des animaux morts révèle une congestion du tube digestif, du foie et des reins, des pétéchies sur le coeur. Lors d'ingestion d'aminotriazole, on trouve des hémorragies stomachales et intestinales.



- Traitement: Le traitement des intoxications par les urées substituées, les triazines, est uniquement symptomatique.



e) Herbicides dérivés des carbamates, des thiocarbamates et des dithiocarbamates.



La famille chimique des carbamates (esters de l'acide carbamique) est importante puisqu'elle comporte à la fois des insecticides, des fongicides et des herbicides.



- Propriétés physiques et chimiques: Ce sont des produits liquides ou solides, peu hydrosolubles, en général volatils. les thiocarbamates et les dithiocarbamates sont des agents chélateurs.



- Structure: Les principaux herbicides sont: * Carbamates: - Asulame; - Prophame; - Chlorprophame; - Barbane. * Thiocarbamates: - Diallate; - Triallate. * Dithiocarbamate: - Sulfallate.



- Doses Toxiques: Le barbane à la dose de 25 mg/kg/jour/10 jours entraîne des accidents mortels chez les ovins et les bovins. Le diallate et le triallate sont presque aussi toxiques (5O mg/kg/jour/6 jours) pour les ruminants.



- Symptomes: Les symptomes sont très peu caractéristiques. L'anorexie est sévère et entraîne un amaigrissement rapide. Les sujets sont prostrés. On observe parfois de l'ataxie et des convulsions. Le diallate provoque une chute des poils de la toison chez le mouton intoxiqué se manifestant dans les jours précédant la mort.



- Lésions: Elles sont non spécifiques: congestion des viscères, foie hypertrophié.



- Traitement: Il est purement symptomatique.

En conclusion, les intoxications par les herbicides, moins fréquents que ceux dûs aux insecticides peuvent survenir aussi bien en milieu rural qu'en ville. La gravité des intoxications varie en fonction du type de composé incriminé. Il convient au praticien d'identifier l'herbicide afin d'établir le traitement le plus adéquat.
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MessageSujet: Chapitre 7 Les Insecticides   Toxicologie veterinaire Icon_minitimeVen 20 Fév 2009 - 17:03

LES ORGANOCHLORÉS:

(DDT, rothane, méthoxychlore, lindane, chlordane, toxaphéne, aldrin, heptachlore).

A) Généralités.
Les insecticides organo-chlorés sont des composés organiques de synthèse dont la structure cyclique comporte plusieurs atomes de chlore. On les nomme quelquefois hydrocarbures chlorés. Doués de propriétés neurotoxiques, ils sont utilisés pour lutter contre les insectes parasites des animaux et des végétaux. Ils sont susceptibles de provoquera des intoxications à symptomatologie nerveuse chez les mammifères et manifestent une grande rémanence dans les milieux naturels.



Leur importance est donc à situer: a) Sur le plan thérapeutique et phytosanitaire; b) Sur le plan toxicologique, outre les accidents aigus dont ils sont responsables chez les mammifères domestiques, leur rémanence dans les milieux naturels en fait de redoutables contaminants, exerçant des effets insidieux sur la faune sauvage; c) Sur le plan économique, les résidus d'insecticides organo-chlorés sont souvent recherchés de façon systématique dans certaines denrées d'origine animale (laitages, essentiellement) par les pays importateurs. Cette famille d'insecticides, très hétérogène sur le plan chimique, peut être scindée en plusieurs groupes.


B) Propriétés physiques.
Les insecticides organo-chlorés se présentent sous forme de solides cristallisés ou amorphes (DDT, HCH, lindane, toxaphène), parfois d'odeur notable (odeur de moisi pour L'HCH, odeur terpénique pour le toxaphène) ou de liquides visqueux, de couleur ambrée (chlordane). Ils sont en règle générale, très peu solubles ou insolubles dans l'eau et les solvants organiques polaires, mais par contre, très solubles dans les solvants organiques apolaires et surtout les lipides.



C) Propriétés chimiques.
La propriété chimique dominante de ces pesticides est leur grande stabilité (à la fois aux agents chimiques et physiques) qui explique leur grande rémanence dans les organismes et les milieux naturels. Les deux propriétés clés de ces produits sont la liposolubilité et la stabilité. Elles vont conditionner les différentes phases de la toxicocinétique.



L'absorption digestive est bonne pour tous ces insecticides, particulièrement pour les plus hydrosolubles d'entre eux (le lindane étant encore mieux absorbé, par exemple, que le DDT). Les organo-chlorés pénètrent également bien par voie tégumentaire, la traversée de la peau étant particulièrement rapide lorsqu'ils se trouvent sous forme de solutions huileuses. Le passage est encore plus facile à travers la cuticule des insectes qu'à travers les téguments des mammifères. Enfin, l'absorption peut aussi se faire par voie respiratoire, particulièrement pour les dérivés les plus volatils. Le transport sanguin se fait sous forme "multicompartimentale", les insecticides organo-chlorés étant fixés à la fois sur les protéines plasmatiques et dans les hématies. Les biotransformations, qui se déroulent au niveau du foie, sont faibles et très progressives compte tenu de la forte stabilité chimique des insecticides organo-chlorés.



Il est important de noter que les insecticides organo-chlorés sont de puissants inducteurs enzymatiques, à des degrés divers (le dieldrine et le DDT étant, par exemple, des inducteurs plus efficaces que le lindane chez le rat. Les conséquences biologiques de ce phénomène sont primordiales, puisqu'elles permettent notamment d'expliquer la disparition de certaines espèces aviaires consécutive à une bio-accumulation d'organo-chlorés chez les oiseaux. L'induction de la dégradation des stéroïdes hormonaux indispensables à la calcification de la coquille de l'oeuf entraîne une fragilisation de cette dernière donc son effondrement sous le poids de la mère lors de la couvaison.



L'élimination des organo-chlorés se fait essentiellement sous forme biotransformée, conjuguée. Elle est surtout urinaire, sauf pour certains composés comme le méthoxychlore, éliminé en forte proportion par voie biliaire. L'élimination par le lait est loin d'être négligeable compte tenu de la grande affinité des organo-chlorés pour les graisses présentes dans la sécrétion lactée.



Les organo-chlorés sont des insecticides de surface (ils passent très peu dans les tissus du végétal) qui pénètrent au sein des parasites par contact tégumentaire, léchage, ingestion ou inhalation.



Leur mécanisme d'action, au niveau moléculaire, consiste en une fixation sur les membranes des cellules nerveuses, conduisant à une modification des courants ioniques à travers les canaux membranaires.



D) Utilisations:
Les formes d'utilisations des pesticides organo-chlorés sont nombreuses. En usage agricole: poudre mouillables, suspensions, solutions huileuses, granulés incorporables dans le sol, etc... En thérapeutique: pommades, lotions, shampooings, solutions à usage externe, crèmes auriculaires, etc... Toutes les propriétés générales que nous venons d'évoquer conditionnent ou provoquent les diverses manifestations toxiques ou les effets indésirables dûs aux organo-chlorés.

E) Toxicité et effets indésirables.


a) Étiologie
a) Étiologie



Les circonstances de l'intoxication par les organo-chlorés sont essentiellement de deux types: accidentel ou thérapeutique.



- Les intoxications d'origine accidentelle surviennent lorsque des animaux domestiques (bovins notamment) ont accès à des préparations phytosanitaires qu'ils lèchent ou ingèrent.



- Les intoxications d'origine thérapeutique se manifestent lors de surdosage, ou quand des animaux traités pour des ectoparasitoses lèchent leur pelage ou leur toison, voire ingèrent directement une partie de la solution insecticide, administrée par exemple sous forme de bains.



Les doses toxiques des composés les plus courants varient en fonction des divers facteurs.



- L'espèce animale: Ainsi le chat et les poissons sont particulièrement sensibles à ce type de pesticides. Les abeilles également, en tant qu'insectes.



- L'état physio-pathologique: Les animaux maigres sont en général plus sensibles que les gros à l'intoxication aiguë, une immobilisation partielle du toxique au sein du tissu adipeux pouvant intervenir chez ces derniers.



- Les formes d'utilisation: Ainsi les DL 50 sont particulièrement basses lorsque les produits sont administrés sous forme de solutions huileuses, les corps gras facilitant la résorption de ces principes très liposolubles.



b) Pathogénie.



Comme les insectes, les organo-chlorés provoquent chez les mammifères des troubles du fonctionnement du système nerveux. On observe alors (sur des tracés électro-encéphalographiques par exemple) des perturbations de type hyperexcitation ou au contraire une dépression du système nerveux central par blocage de dépolarisation neuronale. L'atteinte de la moelle allongée explique la dépression respiratoire habituellement à l'origine de la mort.



c) Les signes cliniques.



Lors d'une intoxication aigue, les premiers symptômes se manifestent quelques minutes à quelques heures après l'absorption, selon la dose ingérée. L'animal devient craintif et hypersensible, voire agressif. Des blépharospasmes et une fasciculation des muscles faciaux et cervicaux apparaissent ensuite, conduisant à des contractions cloniques des muscles cervicaux qui s'étendent aux membres antérieurs et postérieurs. On note du ptyalisme, ainsi que des mouvements masticatoires. Une salive écumeuse s'écoule des commissures labiales. Puis apparaît une incoordination motrice. Le sujet peut trébucher, sauter au dessus d'objets imaginaires ou se ruer sur un obstacle.



L'évolution se fait vers des crises de convulsions à la fois cloniques et toniques, intermittentes, avec des périodes de pédalage. L'animal grince des dents, gémit, présente du nystagmus. La plupart du temps on observe une hyperesthésie. L'hyperthermie est due aux convulsions ou à une perturbation des centres nerveux thermorégulateurs. La mort survient habituellement en phase convulsive. L'issue fatale survient de 24 à 36 heures après le début des symptômes. Les signes digestifs sont très rares lors d'intoxication aiguë par les organo-chlorés.



Par contraste, quelques animaux peuvent montrer des symptômes dépressifs (à l'inverse de ceux que nous avons décrits) avec de la faiblesse, de la répugnance à se mouvoir et de l'inappétence conduisant à un amaigrissement rapide, à la déshydratation et à la mort.



Lors d'intoxication chronique, les troubles nerveux font suite à une phase initiale atypique: interruption du cycle oestral, chute de la lactation (ou de la ponte chez les volailles), anorexie, perte de poids.



Les lésions retrouvées à l'autopsie ne sont pas spécifiques. Lors d'intoxication aiguë, le cadavre de l'animal est parfois sale, contusionné, écorché, en raison de la violence des mouvements désordonnés au sol (sur ce dernier l'herbe peut alors être arrachée et foulée, marquant la trace des convulsions. Les organes et les tissus sont congestionnés ou oedémateux. On note de petites hémorragies à leur surface, surtout sur le coeur, en particulier au niveau des vaisseaux coronaires. Lors d'intoxication chronique, les lésions sont semblables, mais elles s'accompagnent d'un amaigrissement (proportionnel à la durée de l'évolution du syndrome) ainsi que d'une dégénérescence hépatique et rénale.



Le diagnostic s'appuie sur les éléments étiologiques et anatomo-cliniques que nous venons d'exposer. Le diagnostic clinique différentiel doit prendre en compte des encéphalites infectieuses comme la listériose qui peut marquer quelques ressemblances avec l'intoxication par les organo-chlorés, de même que la rage et divers composés toxiques à l'origine de syndromes nerveux: convulsivants chez les carnivores (strychnine, métaldéhyde, crimidine), insecticides organo-phosphorés, pour lesquels des perturbations végétatives se superposent aux troubles nerveux. La cécité et les troubles digestifs qui accompagnent habituellement l'intoxication par le plomb peuvent permettre l'exclusion de cette dernière hypothèse. Le diagnostic de laboratoire consiste à identifier et à doser, après extraction, les divers insecticides organo-chlorés dans l'organisme de l'animal (grâce surtout à des méthodes chromatographiques en phase vapeur). Les tissus et les liquides qui doivent être prélevés à ces fins sont le tissu adipeux (graisse périrénale par exemple), le tissu nerveux (encéphale) ou éventuellement du lait. Lors d'intoxication confirmée, on retrouve habituellement quelques dizaines de ppm dans les graisses avec des méthodes dont la sensibilité est de l'ordre du ppb.

d) Le traitement est purement général et symptomatique, avec:



- Surveillance de la respiration et du coeur, et administration éventuelle d'analeptique cardio-respiratoires.

- Limitation de l'absorption lors de contact tégumentaire (lavage de la peau au savon et à l'eau) ou lors d'ingestion (administration de charbon activé, voire lavage gastrique chez les carnivores ou purgation).

- Limitation de l'éventuelle élévation de température lors d'hyperthermie d'origine centrale, par des bains froids ou des douches froides.

- Suppression des convulsions par une légère anesthésie avec un barbiturique (pento- ou penthiobarbital) ou par l'administration de diazepam (VALIUM N.D.) chez les carnivores. Chez les grands animaux, bovins notamment, l'hydrate de chloral ou la xylazine constituent de bonnes médications pour amender les phases convulsives.

- Les neuroleptiques seront également utilisés avec succès.
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MessageSujet: Re: Toxicologie veterinaire   Toxicologie veterinaire Icon_minitimeVen 20 Fév 2009 - 17:04

F) Les autres effets nocifs des insecticides organo-chlorés.



Les effets mutagènes ont été décrits, notamment avec le DDT, in vitro sur des lignées cellulaires et des lésions chromosomiques retrouvées chez la souris à des doses assez fortes. L'effet cancérigène, s'il n'a pas été formellement démontré chez des populations humaines ou animales en contact avec des organo-chlorés, a par contre été observé chez les rongeurs de laboratoire. Ainsi le DDT augmente-t-il significativement, chez la souris, la fréquence des tumeurs, notamment hépatiques, non seulement sur l'animal mais surtout sur sa descendance.



La contamination des milieux naturels est possibles et les effets sur la faune sauvage présentent d'importante conséquences. La contamination profonde des biotopes naturels par les insecticides organo-chlorés est liée à leurs deux propriétés fondamentales: rémanence (qui entraîne une contamination persistance) et liposolubilité (qui provoque une bioaccumulation au sein des réseaux ou chaînes trophiques, c'est-à-dire des séquences d'organismes qui se mangent les uns les autres. La persistance de ces pesticides est très longue dans les eaux et les sols. La bioaccumulation dans les réseaux trophiques résulte d'une transmission continue de produits très stables chimiquement avec les matières nutritives. Les insecticides organo-chlorés, particulièrement rémanents, sont des pesticides dont l'usage est aujourd'hui réglementé, compte tenu du danger qu'ils représentent pour les milieux naturels. Le plus employé, tant sur le plan thérapeutique que phytosanitaire, est le lindane qui, compte tenu de son efficacité, semble difficilement remplaçable.
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MessageSujet: suite   Toxicologie veterinaire Icon_minitimeVen 20 Fév 2009 - 17:11

ORGANOPHOSPHORES ET CARBAMATES

(Parathion, malathion, ronnel, diazion, trichlorfon, dichlorvos).



A: Généralités:



Bien que leur structure chimique soit sensiblement différente, nous étudierons parallèlement les insecticides de la famille des ORGANO-PHOSPHORES et ceux de la famille des CARBAMATES. En effet, ces deux types de composés possèdent en commun des propriétés inhibitrices des cholinestérases sur lesquelles reposent leur activité immédiate mais également leur toxicité pour les animaux domestiques et l'homme; le tableau clinique qui en découle est pratiquement superposable dans les deux cas, puisqu'il résulte essentiellement de l'accumulation d'acétylcholine dans l'organisme.



Les insecticides organophosphorés sont généralement des esters de l'acide orthophosphorique (PO4H3). Sur le plan chimique, on peut les regrouper en 3 classes principales: 1) Phosphates; 2) Thionophosphates ou phosphorothioates;

3) Thionothiophosphates ou phosphorodithioates. Les insecticides de la famille des carbamates sont des esters et amides de l'acide carbamique HOOC-NH2.

Leur structure générale est la suivante: ROOC-NH-R. Les insecticides carbamates ont une structure voisine de celle de l'ésérine (physostigmine) composé anticholinestérasique naturel d'origine végétale (Fève de Calabar) qui a servi de point de départ à la synthèse de la série chimique.

B: Propriétés physiques et chimiques.

Les insecticides organophosphorés peuvent se présenter: a: sous la forme de solides cristallisés, blancs; b: ou sous la forme de liquides visqueux incolores ou ambrés.

Les dérivés soufrés présentent une odeur alliacée. Leur solubilité dans l'eau est très faible: ils sont par contre très solubles dans la plupart des solvants organiques et dans les lipides (ce qui explique leur pénétration percutanée). Leur volatilité est relativement élevée et permet une pénétration respiratoire, responsable d'assez nombreuses intoxications.



Le devenir dans l'organisme des insecticides organophosphorés et carbamates découle de : deux propriétés essentielles: a) Leur liposolubilité; b) Leur faible stabilité chimique. La liposolubilité conditionne le passage à travers les membranes biologiques, de structure lipoprotéinique et règle l'absorption et la distribution de ces composés. Les insecticides organophosphorés et carbamates pénètrent aisément par toutes les voies d'absorption : digestive, pulmonaire, cutanée. Le passage transcutané est utilisé pour le traitement de certaines parasitoses internes par application externe. La liposolubilité conditionne en partie la distribution dans l'organisme, notamment l'affinité des organophosphorés et carabamates pour les tissus riches en lipides: a) Le tissus nerveux (où ils exercent leur activité toxique aussi bien chez les invertébrés que chez les animaux supérieurs); b) le tissu adipeux avec un certain temps de latence (redistribution secondaire); c) le foie, où ils subissent des biotransformations en général intenses.



La faible stabilité chimique des insecticides organophosphorés et carbamates explique qu'ils vont subir dans l'organisme des réactions de biotransformations variées, rapides et intenses, qui aboutiront à une élimination rapide. Les deux principaux types de réactions sont: a) Des réactions d'oxydation; b) Des réactions d'hydrolyse. Les réactions d'oxydation s'effectuent surtout dans le foie, grâce aux systèmes enzymatiques microsomaux. Contrairement aux oxydations, les hydrolyses donnent naissance à des métabolites beaucoup moins toxiques que les composés de départ et constituent donc des réactions de détoxication vraie. Elles s'effectuent grâce à des estérases de différents types, ou à des amidases et se localisent surtout dans le foie, le plasma, et à moindre degré, dans le tube digestif. Des glucurono- et sulfo-conjugaisons peuvent s'effectuer sur les métabolites d'oxydation d'hydrolyse ou de réduction. Elles aboutissent en règle générale à une inactivation et à une élimination rapide des dérivés conjugués. Certaines variations d'observent dans la rapidité et l'intensité des réactions de biotransformation. L'élimination des insecticides organophosphorés et carbamates se fait essentiellement sous forme dégradée, les biotransformations augmentent considérablement l'hydrosolubilité. Elle se fait surtout par voie urinaire beaucoup moins par voie biliaire.



En résumé, le métabolisme des insecticides organophosphorés et carbamates est rapide et intense; ce sont par opposition aux insecticides organochlorés (DDT, lindane..) des composés non cumulatifs et facilement dégradés et éliminés. Ce qui explique: a) Leur durée d'action relativement courte (ce qui n'est pas un avantage sur le plan économique; b) La relative brièveté d'évolution des intoxications; c) La faible toxicité à long terme;

d) Les taux, en général faibles, de résidus retrouvés dans l'alimentation. Ce qui justifie le remplacement des insecticides organochlorés par les insecticides organophosphorés et carbamates, aussi bien sur le plan phytosanitaire que sur le plan vétérinaire.

C) Les intoxications par les organophosphorés et des carbamates.

Les propriétés antiparasitaires des organophosphorés et des carbamates reposent sur: a) Leur liposolubilité: ils pénètrent facilement à travers la cuticule ou à travers la paroi digestive des insectes (de même qu'à travers la peau ou la muqueuse digestive des animaux supérieurs), jusqu'aux centres nerveux; b) Leurs propriétés anti-cholinestérasiques (voir plus loin: mécanisme d'action), responsables de la mort des parasites, mais également des intoxications observées.





Ces produits sont utilisés: a) en Agriculture pour: La protection des semences, traitement des cultures: légumes, fruits, céréales contre les insectes, acariens parfois nématodes; b) en usages sanitaires pour : La désinsectisation des locaux d'habitation et d'élevage (mouches, moustiques), la démoustication des gîtes à moustiques; c) en usages thérapeutiques pour des traitements antiparasitaires externes ou internes des animaux domestiques: - Traitements antiparasitaires externes; - Traitements antiparasitaires par voie systémique; - Traitements antiparasitaires internes par voie orale.



Les intoxications par les insecticides organophosphorés et carbamates peuvent s'observer chez toutes les espèces animales. Elles frappent surtout les ruminants, plus particulièrement les Bovins. Les animaux sauvages sont également souvent atteints. Les intoxications sont soit d'origine accidentelle, soit consécutives à un traitement antiparasitaire.

La toxicité aiguë des organophosphorés et des carbamates est extrêmement variable suivant le dérivé considéré. Sur la base des DL 50 per os chez le rat ( qui ne constituent que des ordre d'idée du risque toxique réel), on peut distinguer:



a) Des insecticides hautement toxiques (DL 50 Rat - 50 mg\kg), parmi les organophosphorés : Parathion, Mevinphos, Carbophénothion, Phorate, Dichlorvos... parmi les carbamates :Carbofuran, Aldicarbe.



b) Des insecticides moyennement toxiques (DL 50 Rat comprise entre 50 et 500 mg\kg parmi les organophosphorés :Crotoxyphos, Diméthoate, Fenthion; parmi les carbamates :Carbaryl, Propoxur



c) Des insecticides faiblement toxiques (DL Rat - 500mg\kg) parmi les organophosphorés :Malathion, Cruformate. Ces DL 50 ne constituent néanmoins que des points de repère; la sensibilité aux insecticides organophosphorés varie beaucoup suivant certains facteurs important à connaître. Les ruminants en particulier, se montrent plus sensibles que le Rat aux organophosphorés considérés comme peu toxiques (Malathion, Cruformate, Trichlorfon...).



Chez les carnivores, le chat présente une sensibilité supérieure par rapport au chien, d'où un dosage plus faible de l'insecticide organophosphoré dans les colliers insecticides ( 3 p. cent chez le chat contre 9 p. cent chez le chien). Une température élevée augmente le risque d'intoxication en raison: a) D'une volatilisation plus importante permettant une pénétration par voie respiratoire ( La volatilisation est en outre favorisée par une humidité faible de l'air ambiant); b) D'une augmentation de l'absorption percutanée de l'insecticide, ( La stagnation de l'air favorise également les intoxications, en réalisant une concentration locale plus élevée d'insecticide).



Sur le plan pratique, des locaux surchauffés, non ventilés, constituent donc des conditions favorisantes des accidents toxiques. Les insecticides organophosphorés et carbamates agissent en bloquant l'action de certains enzymes: les cholinestérases, qui effectuent l'hydrolyse de l'acétylcholine, médiateur chimique essentiel dans la transmission d'influx nerveux et médiateur du système para-sympathique. Les cholinestérases existent dans presque tous les tissus animaux, quelle que soit l'espèce. Elles appartiennent à deux groupes: a) Les cholinestérases vraies ou acétylcholinestérases (Enzyme très spécifiques, elles réalisent uniquement l'hydrolyse de l'acétylcholine; Elles se localisent essentiellement au niveau des terminaisons nerveuses cholinergiques, des jonctions neuro-musculaires des hématies); b) Les pseudo-cholinestérase ( Des enzymes plus spécifiques, elles hydrolysent non seulement l'acétylcholine, mais également d'autres esters de la choline. Elles se localisent surtout dans le système nerveux central et le plasma.

Certaines variations spécifiques s'observent dans la localisation et l'intensité de l'activité cholinestérasique; par exemple: chez la plupart des animaux domestiques, la majeure partie de l'activité cholinestérasique du sang se situe dans les hématies, alors que chez l'Homme, l'activité est aussi importante dans le plasma que dans les hématies.

Les cholinestérases catalysent l'hydrolyse de l'acétylcholine suivant la réaction:

Acétylcholine + H20 Cholinestérase> Choline + Acide acétique

Pour que cette action puisse s'effectuer, l'acétylcholine doit se fixer sur l'enzyme au niveau de 2 sites distincts:a) Un site anionique (charge négative); b) Un site cationique (charge positive) ou site estérasique. L'inhibition des cholinestérases par les organophosphorés ou les carbamates s'explique par le fait que ce composés sont, du fait d'une analogie structurale avec l'acétylcholine, capables de se fixer de manière très forte, quasi irréversible sur le site cationique des cholinestérases. Ce qui entraîne plus ou moins rapidement une accumulation d'acétylcholine qui ne peut plus être hydrolysée; et cette accumulation va déclencher les symptômes caractéristiques de l'intoxication par les organophosphorés ou les carbamates.



En fonction du temps d'apparition des symptômes et des doses absorbées, on peut distinguer 2 types d'intoxication d'importance inégale: a) L'intoxication à court terme (aiguës ou suraiguës) survenant rapidement après l'exposition, ce sont les plus fréquents;

b) L'intoxication à long terme et les effets sont dus à la "toxicité retardée" des insecticides organophosphorés, beaucoup plus rares.



L'intoxication à court terme: L'accumulation d'acétylcholine induite par l'action anticholinestérasique de ces composés entraîne 3 types de manifestations (qui peuvent s'imbriquer les uns dans les autres): a) Le syndrome muscarinique, composé de troubles de type para-sympathomimétique; b) Le syndrome nicotinique; troubles neuro-musculaire en général plus tardifs; c) Les troubles du système nerveux central. L'évolution mortelle se fait en 1 à 5 jours, le plus souvent dans les 48 heures. Elle est due à une insuffisance respiratoire aiguë (hypoxie, asphyxie, coma) par paralysie spastique des muscles respiratoires, bronchostriction et parfois oedème pulmonaire. Les lésions sont peu importantes et non spécifiques: a) Une hypersécrétions salivaire, bronchique et digestive; b) Parfois, hémorragies diffuses cardiaques et digestives.



L'intoxication retardée: Divers types d'effets peuvent être observés, survenant plusieurs jours à plusieurs semaines après l'exposition: a) neurotoxicité retardée; b) réactions allergiques; c) Les effets embryotoxiques.



C) Le diagnostic.
Dans la majorité des cas, il est de type indirect, en raison de la dégradation rapide des organophosphorés et carbamates dans l'organisme. Il consiste à apprécier le degré d'inhibition des cholinestérases de l'animal suspect d'intoxication, en mesurant l'activité cholinestérasique: a) de l'encéphale; b) du sang (de préférence sur les hématies: culot de centrifugation ou caillot cardiaque. Cette mesure repose sur la réaction d'hydrolyse de l'acétylcholine:

Acétylcholine + H20 Cholinestérase> Choline + Acide acétique


D) Le traitement.



En relation directe avec le mécanisme d'action des organophosphorés et carbamates, le traitement spécifique s'effectue sur 2 fronts: a) Combattre les effets de l'accumulation de l'acétylcholine par l'administration d'atropine (sulfate), para-sympatholytique puissant, antagoniste compétitif au niveau des récepteurs muscariniques.

Sulfate d'atropine: 0,5 - 1 mg\kg: (1\4 en I.V. ; 3\4 SC - IM) à répéter toutes les 3-4 heures pendant 1-2 jours jusqu'à atropinisation (mydriase, sécheresse des muqueuses); b) Lever l'inhibition des cholinestérases par l'administration de réactivateurs des cholinestérases, molécules qui présentent une forte affinité pour les cholinestérases et porteuses d'un groupement fortement nucléophile capables de déplacer l'organophosphoré de sa liaison covalente avec l'enzyme; ce qui aboutit à la libération, à la réactivation des cholinestérases. On utilise essentiellement des composés de type oxime R-CH = N-OH, en particulier la pyridylaldoxime (PAM) ou pralidoxime (Contrathion). La posologie recommandée: 20 mg\kg IV 2 fois\jour.



Le traitement éliminatoire et symptomatique favorise l'élimination du toxique: a) décontamination de la peau (lavage); b) par L'administration de charbon activé; c) L'administration d'analeptiques cardio-respiratoires; d) En supprimant les convulsions éventuelles avec les barbituriques. Les phénothiaziniques sont à proscrire parcequ'ils retardent la dégradation hépatique et les morphiniques qui induisent une dépression respiratoire.



E) La prévention.



a) Éviter l'accès aux sources d'intoxications: stockage convenable des pesticides, empêcher l'accès des animaux aux cultures en vue de traitement ou récemment traitées.

b) Éviter les risques d'accidents thérapeutiques: se méfier des surdosages (marge de sécurité parfois faible) et des conditions favorisantes (atmosphère chaude).
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MessageSujet: Re: Toxicologie veterinaire   Toxicologie veterinaire Icon_minitimeVen 20 Fév 2009 - 17:15

LES FONGICIDES



A: GÉNÉRALITÉS:



Un quatrième groupe de pesticides moins fréquemment évoqué retient aujourd'hui notre attention: celui des fongicides (ou anticryptogamiques). Cette famille de produits, utilisés dans la lutte contre les champignons inférieurs parasites des végétaux et leurs spores, est peu souvent à l'origine d'accidents toxiques chez les mammifères domestiques (du moins en ce qui concerne les composés organiques) en raison de leur faible toxicité aigue (beaucoup ont des DL 50 supérieures à 1000 mg\kg chez le rat).



Ce groupe de fongicides rassemble essentiellement les dérivés du cuivre, le soufre et les dérivés de l'arsenic.



B: Principaux composés:
Les principaux dérivés du cuivre utilisés comme fongicides en agriculture sont:

- sulfate de cuivre (CuSo4 )

- oxyde cuivreux (Cu2O)

- chlorure cuivreux (CuCL)

- chlorure cuivrique (CuCL2)

- carbonate basique de cuivre (Cu (OH)2 , CuCO3)

- oxychlorure de cuivre (Cu2(OH)3 Cl)

- oxyquinoléate de cuivre



a) Usages phytosanitaires: Les dérivés du cuivre servent essentiellement à lutter contre les maladies fongiques de la vigne (mildiou) mais aussi des pommes de terre et des arbres fruitiers (tavelures). Les petits ruminants sont les plus sensibles à la toxicité du cuivre surtout ovins. L'animal présente des symptômes : Digestifs: Vomissements, diarrhée aqueuse et profuse, parfois hémorragique ou de teinte gris-vert, ptyalisme. Nerveux: Après une phase convulsive s'instaure une paralysie, notamment des membres postérieurs. Cardio-vasculaires: Un ralentissement du pouls succède à une tachycardie et précède la mort en collapsus.



b) L'intoxication chronique, après une période de silence clinique au cours de laquelle le cuivre s'accumule dans le foie, permet d'observer un tableau ictéro-hémorragique, typique chez les ovins et plus discret chez les bovins (ictère capucine, hémoglobinurie, parfois saignements intestinaux); Dégénérescence hépatique (foie acajou), vésicule biliaire volumineuse et distendue par une bile épaisse et brunâtre; Rein friable avec pétéchies; Parfois épanchements cavitaires séro-hémorragiques.



c: Intoxication aigue: La mort survient en 1 à 4 jours en crise d'urémie après des signes de gastro-entérite, congestion prononcée des organes (foie, rein, rate),



d: Diagostic: Le diagnostic est basé: sur la recherche du cuivre dans le foie et le rein; et sur la symptomatique



e: Traitements: Il est basé sur l'utilisation de substances tonicardiaques et d'agents chélateurs: EDTA (calcitétracémate disodique L.N.), ne pas dépasser 50 mg\kg par injection IV lente chez les ruminants.

C: LES SUBSTANCES A BASE DE SOUFRE
a) Usages phytosanitaires: Le soufre (Sx) est le produit le plus anciennement utilisé pour lutter contre les Oidiums (vigne, céréales, légumes, pommier, cultures ornementales). Il est également efficace contre la Tavelure des arbres fruitiers à pépins. Le soufre est réputé peu toxique (DMM per os environ 500 mg\kg chez les mammifères). Un certain nombre d'accidents ont pourtant été observés, chez les bovins notamment, avec des préparations micronisées.

D: LES COMPOSÉS ORGANIQUES

SÉRIE ACYCLIQUE: DITHIOCARBAMATES



Les dithiocarbamates sont des fongicides organiques ou organo-métalliques très utilisés en agriculture.( Thirame, Ferbame, Zirame, Nabame, Zinèbe, Manèbe, Mancosèbe, Propinèbe). Ce sont les fongicides organiques les plus largement employés et les plus polyvalents (protection des feuillages, des semences, des fruits et légumes, traitement des gazons, protection des textiles et peintures.



La toxicité aigue de ces produits est extrêmement faible pour les mammifères et les oiseaux. Le seul problème est l'intoxication des poissons après traitements effectués en cressonnières. La toxicité aigue: Chez les herbivores on observe une dépression, de l'anorexie et une diarrhée jaunâtre. Chez les poissons apparaît un endormissement progressif se terminant par la mort.



La toxicité chronique: Chez les mammifères, cette toxicité est purement locale (irritations cutanées, conjonctivite, bronchite). Il a été observé avec les dérivés métalliques des effets antithyroïdien. Chez les oiseaux (perdrix, volailles) ont décrit un fléchissement, voire un arrêt de la ponte associé éventuellement à une altération de l'état général.



La contamination accidentelle de l'aliment par le manèbe et le thiophanateméthyle n'a pas eu de répercussions pathologiques et zootechniques chez les porcelets en post-sevrage. La recherche des résidus dans les tissus confirme la faible absorption des contaminants et leur rapide dépletion.



La contamination accidentielle de l'aliment par le manèbe et le thiophanate-méthyle n'a pas eu de répercussions pathologiques et zootechniques chez les porcelets en post-sevrage. La recherche des résidus dans les tissus confirme la faible absorption des contaminants et leur rapide dépletion.
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MessageSujet: suite   Toxicologie veterinaire Icon_minitimeVen 20 Fév 2009 - 17:22

[b]INTOXICATION DES CARNIVORES DOMESTIQUES PAR LES RODENTICIDES[/b]

(J. LABE - G.LORGUE)


L'utilisation fréquente et généralisée de substances anticoagulants dans la lutte contre les rongeurs conduit les vétérinaires praticiens à être de plus en plus souvent confrontés à des intoxications par ce type de substances, des animaux domestiques, principalement les chiens et les chats.


A: LES RATICIDES ANTICOAGULANTS: GÉNÉRALITÉS

Ces substances se rattachent à deux familles chimiques soit les dérivés de la hydroxy 4 coumarine et les dérivés de l'indanedione 1-3.



a) Les appâts empoisonnés: Les raticides sont déposés à la surface d'appâts variés qui, "théoriquement" au moins, doivent répondre aux critères suivants: Ils doivent être: sélectifs, appétents, effectivement toxiques pour l'espèce et uniquement l'espèce visée, de distribution facile et d'un prix de revient peu élevé. Ces appâts sont principalement des céréales: (blé, mais, orge, grains ou farine) généralement pour la destruction des rats (Rattus norvegicus et Rattus Rattus), des souris, des mulots, campagnols et des carottes pour la destruction des rats musqués et autres. Les concentrations utilisées varient avec les substances, soit généralement 0,005 p. cent à 0,0375 p. cent.



b) Les toxiques de piste sont utilisés en saupoudrage sur les lieux de passage des rats et plus particulièrement aux points de rétrécissement et à la sortie des terriers. Les concentrations en matière active sont plus importantes que pour les appâts soit de 0,2 p. cent pour le bromadiolone, chlorophacinone) à 0,5, 0,75, 1 p. cent pour le coumafène, le coumachlolre, le coumatétralyl. Ces substances comme leur nom l'indique, agissent en bloquant certains mécanismes de la coagulation sanguine. Il nous paraît important avant de voir leur mécanisme d'action proprement dit, de rappeler, en quelques mots et un schéma, le processus de ce phénomène.



c) Rappel de la coagulation sanguine et des trois temps fondamentaux de

l'hémostase.



- L'hémostase primaire conduisant à l'arrêt du saignement par la formation du clou plaquettaire.

- La coagulation sanguine, avec une voie endogène (intrinsèque) une voie exogène (extrinsèque) conduisant à la formation de prothrombine activée en thrombine qui transforme le fibrinogène en fibrine.

- La fibrinolyse et la solubilisation de la fibrine par action d'une enzyme protéolytique: la plasmine.



d) Le mécanisme d'action des raticides anticoagulants:



Ils interviennent comme antivitamines K à plusieurs niveaux. La synthèse de la prothrombine est vitamine K dépendante. En présence d'antivitamines K (ou en absence de vitamine K) est élaborée une protéine voisine de la prothrombine, dite "Prothrombine anormale" possédant des caractères immulogiques identiques, mais non fonctionnelle. Elle ne peut, en effet, pas fixer le calcium, qui est indispensable à la transformation prothrombine en thrombine.



Au niveau des synthèses des facteurs Vll (Proconvertine) lX (facteur anti-hémophilique B) et X (facteur de Stuart). Toutes ces synthèses sont également vitamines K dépendantes. On constate en effet que les anticoagulants entraînent une nette diminution des taux sériques de ces facteurs.



e) Métabolisme des anticoagulants (coumariniques).



Après une administration per os, l'absorption est rapide; elle dépend de plusieurs facteurs (pH, solubilité...) Une heure après l'injection, on en retrouve dans le sang. Les pics plasmatiques maxima sont observés 6 à 12 H après l'injection. Le transport sanguin se fait fixer aux protéines plasmatiques, notamment les albumines. Ainsi liés, les anticoagulants sont pharmacologiquement inactifs. Les liaisons sur les albumines sont facilement réversibles.



La répartition dans l'organisme se fait de façon irrégulière. Les organes fixant le mieux les dérivés coumariniques sont, par ordre de teneur décroissante: le foie, la vésicule biliaire, le rein, la rate, le poumon. Dans le cerveau et les tissus adipeux, on ne retrouve que des traces. La métabolisation est lente (2 à 4 jours). Les transformations chimiques se font essentiellement au niveau du système microsomal hépatique (hydroxylation). Les métabolites sont inactifs et retrouvés dans l'urine. Certains travaux utilisant des molécules marqués aux I4 C , après injection intraveineuse, montrent que l'élimination est à la fois fécale (2\3) et urinaire (1\3) et qu'elle persiste pendant 120 heures. L'hypothèse d'un cycle entérohépatique est avancée.

B: L'INTOXICATION DES CARNIVORES PAR LES RATICIDES ANTICOAGULANTS.

a) Étiologie:



A la suite de la consommation d'appâts raticides. Cas relativement fréquent chez le chien, beaucoup plus rare chez le chat. On observe en effet en pratique, que le chien absorbe facilement des appâts à support céréales (on a retrouvé dans certains contenus stomacaux, des quantités de 200 à 500 g).



A la suite de la consommation de rongeurs intoxiqués. On discute beaucoup de savoir si l'ingestion de rongeurs récemment intoxiqués (vivants ou morts) est susceptible d'entraîner des accidents. Certaines observations sur le terrain permettent de la penser. Certains essais effectués au laboratoire semblent donner des résultats contraires. Il est donc aujourd'hui bien difficile de confirmer ou d'infirmer cette hypothèse étiologique.



b) Doses toxiques:



Coumagène - Doses mortelles

Administration unique Administrations répétées



Chien 50 mg\kg 5 mg\kg - 5-15 jours

Chat 50 mg\kg 1 mg\kg - 5-7 jours



Bromadiolone - Doses maximales tolérées



Chien 10 mg\kg

Chat > 25 mg\kg



Dérivés de l'indanedione - Dose mortelle

Chien 50-100 mg\kg



c) Les signes cliniques:



L'intoxication est caractérisé par un syndrome hémorragique sans localisation préférentielle et de degré variable en fonction de la dose absorbée, du mode d'absorption et du moment d'intervention. Les signes hémorragiques, qui apparaissent 3 à 12 jours après l'ingestion du toxique, sont d'autant plus importants que ce dernier a été absorbé progressivement et régulièrement pendant plusieurs jours.



Il y a une grande variabilité, de ce fait, des manifestations cliniques dont on fait plus volontiers la description dans l'espèce canine; le chat, du fait de son comportement alimentaire particulier et de sa propreté étant moins souvent intoxiqué. Notre expérience clinique en la matière nous permet de distinguer trois éventualités: 1: une forme suraiguë d'un animal dans une détresse physiologique extrême et où même la rapidité d'intervention du praticien laisse le résultat aléatoire; 2: Une forme aiguë qui revêt toujours un caractère d'extrême urgence; 3: Une forme subaiguë devant laquelle le temps de manoeuvre du clinicien lui permet de lever les rares ambiguïtés possibles.



La forme suraiguë:



Le chien est en état de coma. Les muqueuses sont blanc porcelaine. Les suffusions sur la muqueuse buccale sont souvent importantes en surface et en nombre. On note la présence de sang non coagulé au pourtour de l'anus et sur le thermomètre qui révèle, par ailleurs, une hyperthermie.



La forme aiguë:



Si la forme suraiguë demande une rapidité d'intervention telle qu'elle laisse le praticien impuissant dans la majorité des cas, il n'en est pas de même avec la forme aiguë ou l'évolution va de quelques dizaines de minutes à quelques heures. Le chien est amené, ou plus souvent "porté" par son propriétaire. Sa faiblesse est extrême. Les commémoratifs rapportent l'évolution progressivement croissante d'une diarrhée hémorragique jusqu'au déclenchement alarmant d'hématèse.





La forme subaiguë:



Le chien arrive à la salle de consultation à marche lente, la tête basse, dans un état de grande faiblesse. La polypnée est marquée. Sur les muqueuses pâles, les suffusions hémorragiques sont parfois difficiles à détecter.



d) Le diagnostic:



Le diagnostic clinique est celui du syndrome hémorragique. Il repose sur la constatation: De l'anémie, des suffusions (gingivales en particulier, du sang en nature dans les selles diarrhéiques. Ceci joint à des degrés divers à: une hypothermie, une hématurie toujours tardive et alarmante en médecine canine, des hématomes sous-cutanés, une hémopéritoine vérifié par ponction abdominale, une matité pulmonaire déclive devant faire suspecter un hémothorax.



e) Le traitement:



Le traitement antidotique, consiste en l'administration de vitamine K1 ou vitamine K3 (moins active) à la dose d'attaque de 5mg\kg. L'action est observable en trois à quatre heures. La dose d'entretien de la vitamine K, maintenue 6 à 10 jours est de 1 à 5 mg\kg par jour per os.



De la P.P.S.B. (prothrombine, proconvertine, Facteur Stuart, Facteur antihémophilique B) est disponible en flacons de 3,5 à 10 ml en provenance du centre national de transfusion sanguine. L'administration par voie I.V. à la dose de 0,2 à 1 ml\kg, son action est remarquablement efficace de façon immédiate.



Les traitements symptomatiques sont variés. On retient entre autre la fréquence d'emploi: des analeptiques cardio-respiratoires : solu-camphre I.V. (1 ml\25kg renouvelable toutes les heures), de l'oxygénothérapie qui, trop souvent négligée, permet de gagner des minutes précieuses.



Il y a enfin quelques règles de conduite à tenir et sur lesquelles nous mettons l'accent: maintenir l'animal au chaud et au calme, à l'abri de tout traumatisme, le manipuler avec précaution, éviter toute ponction d'hémopéritoine et d'hémothorax dans les deux premières heures, proscrire un certain nombre de médicaments qui favorisent le saignement: entre autres: l'aspirine, les corticoïdes, les antibiotiques de la flore intestinale, préférer toujours la voie I.V. avec autres voies, en choisissant la pose d'appareillage à demeure.



Enfin, veiller après 48 h. à enrayer des séquelles qui peuvent être graves, entre autres les hémorragies sous-durables, l'hémopéricarde et les hématomes intestinaux intramuraux qui peuvent donner un tableau clinique d'occlusion.
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MessageSujet: suite   Toxicologie veterinaire Icon_minitimeVen 20 Fév 2009 - 17:24

C: RODENTICIDE: Métaldehyde, Strychnine, Crimidine.

a) Généralités:

On désigne communément sous le nom de "toxique convulsivants" trois pesticides de nature organique: la Strychnine, le Métaldéhyde et la Crimidine. Ils sont à l'origine d'intoxications graves, survenant chez les carnivores domestiques et se traduisant sur le plan clinique essentiellement par des symptômes de type convulsif.



LA STRYCHNINE est un alcaloïde obtenu par extraction à partir de deux plantes originaires d'Extrême - Orient. Elle possède une structure polycyclique azotée dans laquelle on reconnait un motif indolique. (hachuré). Elle se présente sous la forme d'un solide cristallisé incolore, inodore de saveur amère intense et persistante. Elle est commercialisée très souvent à l'état de sulfate. Elle est employée (essentiellement sous forme de sulfate) dans des appâts à teneur réglementée, destinés à détruire les taupe ("Taupicine).



LE METALDEHYDE ou Métacétaldéhyde ou Méta, appelé communément alcool solidifié, charbon blanc ou Métafuel est un trimère de l'acétaldéhyde obtenu par synthèse. Il est utilisé comme combustible (sous forme de tablettes blanches rectangulaires) pour allumer les poêles à mazout, les barbecues ou sous la forme d'appât, dont le support est une matière inerte, organique (son, par exemple) ou inorganique. Les appâts recèlent en général 5 p. cent de métaldéhyde. Certains contiennent un répulsif pour chien (inefficace). On épand au moins 300 à 1000 g de produit par hectare. Il est aussi utilisé sous la forme à pulvériser (Métaldéhyde stabilisé et émulsifié ou poudre mouillable). On pulvérise 6 à 7 kg de produit par hectare.


LA CRIMIDINE (ou Castrix) est un dérivé chloré de la pyrimidine. C'est la chloro-2-, méthyl-4, diméthylamino-6 pyrimidine. LA CRIMIDINE est un taupicide, présenté surtout en appâts à la concentration de 0,1 p. cent. Les espèces concernées sont essentiellement les carnivores (chien). On relève également quelques cas chez les ovins et les équidés (Métaldéhyde).


La strychnine, la Crimidine et le Métaldéhyde sont rapidement absorbés au niveau de l'intestin. Les deux premiers ne traversent pas la muqueuse gastrique. La Strychnine est oxydée par les microsomes hépatiques, puis conjuguée. Le métaldéhyde d'abord converti en éthanol, peut ensuite être dégradé en C02 et H20. L'élimination de tous ces toxiques se fait essentiellement par le rein. Tous trois sont destinés à la destruction de nuisibles.


Les intoxications sont de deux types:

Ils sont accidentelles chez les chiens ingérant des appâts à la strychnine, destinés à la destruction de nuisibles. Aussi chez les chiens avalant des tablettes de "Méta" laissées par des campeurs ou (plus fréquemment) absorbant des granulés hélicides.

Les intoxication sont criminelles: Lorsque des voisins agacés par les aboiements d'un animal. Ce type d'intoxication est fréquent (surtout avec la strychnine). La Strychnine occasionne essentiellement une atteinte médullaire, qui provoque l'apparition des convulsions.

Il y a perturbation de la réflectivité de la moelle, celle-ci étant fortement accrue et surtout incoordonnée (le phénomène affecte aussi bien les muscles agonistes qu'antagonistes). Les influx diffusent apparemment sans ordre dans le névraxe au lieu d'emprunter les circuits préformés, franchissant toutes les synapses excitatrices sans distinction.
La Crimidine semble être un antagoniste de la vitamine B6. Le mécanisme d'action du Métaldéhyde au niveau du système nerveux est inconnu. Il a certainement une action irritante sur la muqueuse digestive.


b) Signes cliniques:

Nous ne donnerons ici sous forme de tableau que les principaux symptômes en soulignant ceux qui ont une importance pour l'établissement d'un diagnostic clinique différentiel entre les 3 intoxications.



STRYCHNINE METALDEHYDE CRIMIDINE



1ère Phase

-Inquiétude, hyperréflectivité

-Contracture musculaire progressive

-Inquiétude (parfois agressivité)

-Fléchissement des membres postérieurs

-Fibrillations musculaires

-Tachycardie, dypsnée

-Eventuellement troubles du comportement avant l'apparition des crises, aboiements

-Phase TONIQUE initiale avec parfois emprosthotonos. Large ouverture buccale.



2ème Phase


-Hyperesthésie

-Accès convulsifs de type TONIQUE avec opisthotonos (crises rétaniformes)

-Hyperthermie

-Resserrement des sphincters.

-Mort asphyxique au cours d'une crise convulsive

-Inconscience, indifférence aux stimuli extérieurs.

Hallucinations.

-Violentes crises CLONIQUES

-Hyperthermie

-Mydriase-Ptyalisme

-Vomissements

-Relâchement des sphincters.

-Mort asphyxique

-Crises CLONIQUES

avec pédalage, mâchonnements (crises épileptiformes)

alternant avec des phases de prostration.

-Hyperthermie

-Ptyalisme

-Mort asphyxique

Les lésions sont peu caractéristiques. En général, on observe: une rigidité cadavérique précoce si les symptômes ont duré longtemps; une congestion hémorragique généralisée de tous les organes et tissus (poumons, foie, méninges notamment) avec des pétéchies cardiaques ou pleurales. Le contenu gastrique présente fréquemment une teinte bleuâtre. Avec la Strychnine, on remarque très souvent une pancréatite hémorragique dont certains auteurs estiment qu'elle est pathognomonique.



a) Diagnostic:



Le diagnostic étiologique s'appuie sur les commémoratifs (présence d'appâts anti-limaces, zone d'enzootie rabique, menaces proférées à l'encontre de l'animal. Le diagnostic clinique s'appuie sur la présence de troubles convulsifs survenant brutalement doit faire penser à ce type d'intoxication. Néanmoins, le diagnostic différentiel doit être fait: avec d'autres intoxications (insecticides organo-phosphorés et carbamates, insecticides organo-chlorés, plomb. C'est le plus souvent le Diagnostic de laboratoire qui permet de conclure après la mort de l'animal. Les prélèvements requis dans ces cas sont: l'appât suspect, le vomiturations, et le contenu gastrique.



b) Traitements symptomatiques:



Il est nécessaire dans un premier temps de placer l'animal à l'obscurité et au calme et d'administrer éventuellement des analeptiques cardio-respiratoires afin de soutenir les fonctions vitales. On limite l'absorption grâce au lavage gastrique ou à une vidange de l'estomac (Apomorphine: 2 mg\kg par voie sous-cutanée). Ceci avant le début des symptômes, notamment dans le cas de la strychnine dont l'absorption est quasi nulle dans l'estomac. On peut également administrer du charbon activé qui absorbe cet alcaloïde. Il faut augmenter la diurèse: osmotique neutre (sérum glucosé hypertonique) pour la Métaldéhyde. La diurèse acide (chlorure d'ammonium en perfusion) pour la Strychnine et la Crimidine. Dans ce cas, les solutés alcalinisants (bicarbonate de sodium) sont à proscrire.

e) Le traitement des convulsions s'effectue avec:

Le Pentobarbital sodique (NEMBUTAL ND) sans dépasser l'anesthésie légère (30 mg\kg par voie intra-veineuse). En raison des risques de surdosage, il vaut mieux utiliser le Diazepam (VALIUM ND) qui est également myorelaxant (2mg\kg par voie intra-veineuse, des doses de 1 mg\kg pouvant être répétées lors de nouvelles crises.

CONCLUSION:

La Strychnine, la Crimidine et 77le Métaldéhyde sont responsables du fait de leurs propriétés neurotoxiques, d'accidents aigus graves à dominants convulsive. Les examens cliniques ou nécropsiques permettent difficilement d'incriminer de façon préférentielle l'un de ces trois composés. Le diagnostic de laboratoire post mortem revêt donc, en l'occurrence, une importance toute particulière, encore faut-il qu'il soit correctement orienté grâce à des commémoratifs suffisamment explicites. En l'absence de toute identification précise du produit à l'origine de l'intoxication, le vétérinaire dispose heureusement d'un schéma thérapeutique de base "anti-convulsivant" qui lui permet de faire face à l'urgence.
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MessageSujet: Re: Toxicologie veterinaire   Toxicologie veterinaire Icon_minitimeMar 21 Avr 2009 - 9:23

merci magisien :D
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MessageSujet: Re: Toxicologie veterinaire   Toxicologie veterinaire Icon_minitimeMar 21 Avr 2009 - 9:24

dsl magicien Laughing
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MessageSujet: Re: Toxicologie veterinaire   Toxicologie veterinaire Icon_minitimeJeu 23 Avr 2009 - 12:34

trés bien mais est ce que tu peut nous donne la référence de ces informations pour les utilisés dans des exposés
vraiment se sont des information que je cherche
merci et bon courage Rolling Eyes
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