Un groupe de chercheurs de l’Université Harvard a créé un bioplastique totalement naturel. Si vous le jetez dans la nature, il se dégrade en quelques semaines dégageant un engrais naturel qui va enrichir les sols, favorisant la croissance des plantes.
Biologique et utile même comme déchet
Plus personne ne peut l’ignorer, les plastiques à base de pétrole envahissent les océans. Ils sont une plaie pour la nature dont il est difficile de se débarrasser. Une fois dans l’environnement, un plastique va prendre des décennies (450 ans pour une bouteille) avant de se dégrader. Mais il en reste très souvent des traces à l’état microscopique qui s’infiltrent dans les organismes vivants.
Parmi les solutions enviables, des chercheurs proposent le « Shrilk », un composant qui ressemble à s’y méprendre à du plastique. Composé d’éléments nutritifs (comme un cadavre organique), il favorise la croissance des plantes en se dégradant naturellement. Leurs expériences a ainsi démontré qu’il était possible de faire pousser une plante uniquement avec ces déchets biologiques.
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Le biomimétisme en application
La découverte a été faite par un groupe de chercheurs de l’Institut Wyss pour l’ingénierie biologique à l’Université de Harvard. Pour se faire, ils vont s’inspirer du vivant. La majorité des animaux sur terre sont des insectes. Ils possèdent naturellement des ailes résistantes et légères, des armures d’une durabilité incroyable pour leur taille, des carapaces flexibles et fines : la base d’un plastique naturel. Par biomimétisme, ils vont créer un plastique aux capacités extraordinaires.
Les scientifiques expliquent que ce matériau durable, transparent et renouvelable peut être produit en masse et sera aussi résistant que le plastique actuellement utilisé. Il serait ainsi possible de fabriquer des jouets, des télévisions et des téléphones biodégradables. On pourrait même envisager de fabriquer des objets en 3D aux formes complexes soit par impression 3D soit par injection classique en industrie.
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Image : aile d’insecte
« Dans de nombreux secteurs, il y a un besoin urgent de matériaux durables qui peuvent être produits en masse. Notre méthode de fabrication à grande échelle montre que le chitosane, facilement disponible et peu coûteux, est un bioplastique viable qui pourrait remplacer les plastiques conventionnels dans de nombreuses applications industrielles« , a déclaré le directeur du Wyss Institute, Donald E. Ingber.
Valorisation des déchets de crevettes
L’invention appelée « shrilk » est une combinaison de krill et de silk (soie). Il est fabriqué à partir de chitosane (une forme de chitine) qui est le deuxième matériau organique le plus abondant sur Terre. C’est aussi la composante principale des carapaces de crustacés. Cette substance a été ingénieusement combinée avec la protéine de la soie. Les coquilles de crevettes, normalement destinées à la poubelle, vont être valorisées pour produire ce bioplastique dégradable et réutilisable comme engrais naturel. Il n’est donc pas question de pécher des crevettes pour leur prendre leur peau, mais d’utiliser les déchets du secteur qui existent en tant que déchet sans valeur. De quoi tenter d’équilibrer un bilan carbone déplorable dans le domaine de la production de crevettes.
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Ce n’est pas le seul plastique biologique en cours d’expérimentation. Mais c’est pour l’instant le seul qui puisse être une nouvelle fois valorisé après utilisation en fertilisant les terres. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. Serait-il un jour possible de créer un cercle vertueux dans nos modèles de production ?
« De l’Atlantique au Pacifique, il existe des continents de plastique. Les poissons sont pris en eux et meurent. Nous ne pouvons pas continuer comme ça ! » , ajoute le professeur Ingber. « Peut-être que cela ne résoudra pas tous les problèmes, mais nous pensons que c’est une première étape. » conclue-t-il.
Source : La Bioguía