Depuis 1991, le prix Ig Nobel (ignoble en anglais) « récompense » les recherches les plus improbables dans tous les champs scientifiques. Les prix parfois reçus en mains propres par leurs bénéficiaires sont placés sous le signe de l’humour : qu’il s’agisse de récompenser des recherches à priori futiles ou de pointer ironiquement des initiatives désastreuses, les prix décernés ont pour objet de « faire rire, puis faire réfléchir. »
Pour sa 24e édition annuelle, la cérémonie organisée à l’université d’Harvard a mis en avant pas moins de dix recherches menées sur autant de disciplines scientifiques. Absurdes, étranges ou simplement drôles, les expériences récompensées ont certes peu de chances de repousser les limites de la science, mais possèdent le mérite -relatif- de fournir des réponses sur leur objet. Comme chaque année, la revue Improbable Research a dévoilé la liste des gagnants par discipline :
Physique : étude du coefficient de friction lors du contact entre une chaussure et une peau de banane, lorsque celle-ci est posée au sol. Les personnages de Tex Avery pourront désormais comprendre ce qui a causé leurs innombrables chutes.
Neurosciences : une équipe sino-canadienne s’est penchée sur le cas des paréidolies, ces fameuses illusions pouvant transformer le premier caillou venu en sculpture à visage humain. Pour traiter ce sujet très sérieux, les chercheurs ont analysé ce qui se passe dans la tête des gens qui prétendent voir Jésus sur une tartine grillée.
Psychologie : selon les auteurs de l’étude, les personnes se couchant tard seraient susceptibles d’être plus narcissiques, manipulatrices et psychotiques que les lève-tôt.
Santé publique : posséder un chat est-il dangereux pour votre santé mentale ? La recherche en question s’appuie notamment sur des données corrélant morsure féline et dépression humaine pour obtenir des éléments de réponse.
Biologie : lors de leurs défécations, les chiens semblent s’aligner sur un axe nord-sud, révélant leur sensibilité au champ magnétique terrestre. Il aura fallu pas moins de douze chercheurs venant de 3 pays pour arriver à cette conclusion.
Art : difficile de ranger ce prix dans l’approche scientifique pure. Afin de déterminer si les qualités esthétiques d’une toile de peinture peuvent atténuer la douleur, des chercheurs italiens ont attaqué leurs cobayes à coup de rayons laser pendant que ceux-ci admiraient successivement des chefs- d’oeuvre reconnus ou d’obscures réalisations moins heureuses.
Économie : l’institut national des statistiques du gouvernement italien (ISTAT) a été récompensé pour avoir inclus à son bilan diverses activités criminelles. Prostitution, trafics d’armes et de drogues, ainsi que la contrebande ont permis au gouvernement italien de remplir les quotas imposés par l’union européenne.
Médecine : quoi de mieux que le porc fumé pour stopper les saignements chroniques du nez ? C’est en tous cas sous cet angle que des chercheurs indiens et américains ont tenté de résoudre ce problème de santé gênant et incontrôlable. Encore faut-il vouloir échanger un désagrément contre un autre…
Science arctique : des chercheurs allemands et norvégiens ont voulu savoir comment des rennes réagiraient à la vue d’êtres humains déguisés en ours. Ne surtout pas essayer chez vous.
Nutrition : les selles de bébé présenteraient des taux élevés de probiotiques (des bactéries intestinales), et pourraient être utilisées pour la fabrication de saucisses fermentées. Le nouveau paradigme alimentaire en marche ?
Si au terme de votre lecture vous en êtes encore à rire en essayant de comprendre les intérêts de telles expériences, alors l’Ig Nobel aura rempli admirablement son rôle. Cette année, plus de la moitié des participants sont venus récupérer leur prix en personne.
Source : improbable research
http://citizenpost.fr/2014/09/voici-les-10-etudes-scientifiques-les-absurdes-lannee/