Les spongiaires sont des organismes essentiellement marins. On trouve
autour de 5000 espèces. Ce sont des organismes sessiles (vivant fixés).
Leurs seuls mouvements sont des contractions locales du corps et des
mouvements d’ouverture et de fermeture des pores.
A Organisation.Ce sont donc des parazoaires. Les différentes catégories cellulaires
n’ont pas de cohésion définitive. Dans la mésoglée, on trouve de
nombreuses cellules totipotentes.
Le spongiaire type est le type
olynthus : c’est une
amphore fixée par sa base. L’apex porte un orifice exhalant unique
(l’oscule) et la paroi est percée de nombreux pores inhalant.
Suivant la complexité de la paroi, on distingue différents stades (pas de groupe systématique).
1 Le stade Ascon.Le stade ascon est le stade le plus juvénile de la plupart des
éponges. La structure de la paroi est identique en tous points du corps.
Il n’y ni organe ni appareil.
La mésoglée forme une gelée où circulent différentes catégories cellulaires, totalement indépendantes.
L’ectoderme est formé d’un épithélium de revêtement : les
pinacocytes. Ce sont des cellules aplaties, jointives, recouvertes d’une
fine cuticule. Entre les pinacocytes s’ouvrent les pores inhalants,
formés par des porocytes (pour l’entrée d’eau).
Le feuillet interne tapisse toute la cavité gastrale (ou atrium ou
spongocœle) et est composé de choanocytes. Ce sont des cellules de
grande taille, pourvues d’un long flagelle et l’apex forme une
collerette de nombreuses microvillosités. Les choanocytes ressemblent
aux choanoflagellés. Ils créent un courant d’eau dans l’atrium, ce qui
permet la capture de particules alimentaires dans la collerette, mais
aussi, la circulation de l’O
2.
Dans la mésoglée, on trouve :
- Des scléroblastes : ils sécrètent les spicules. Ils peuvent
se grouper par groupe de 2 ou 3 (et donner ainsi des spicules de 2 ou 3 axes).
- Des cellules amiboïdes à rôle phagocytaire.
- Des collancytes qui sécrètent la mésoglée.
- Des archéocytes : ce sont de véritables cellules totipotentes.
- Des myoblastes (en petit nombre) : ce sont des cellules capables de contraction.
- Des cellules nerveuses, diffuses.
2 Le stade Sycon.Les choanocytes se localisent dans des diverticules tubulaires qui
débouchent dans l’atrium par des orifices : les apopyles. Il y a
formation de canaux pour piéger l’eau chargée de particules
alimentaires.
3 Le stade Leucon.Chaque diverticule se divise en diverticules secondaires appelés
corbeilles vibratiles. Les choanocytes sont dans ces corbeilles. Elles
débouchent dans des canaux exhalants, en relation avec l’oscule.
B Classification.On reconnaît trois classes, selon la nature des spicules :
- Les éponges calcaires: les spicules sont composés de calcite. Elles peuvent être simples ou composées. Il existe deux formes :
- Homocœle : les choanocytes tapissent tout l’atrium.
- Hétérocœle : il y a formation de corbeilles vibratiles ou de diverticules tubulaires.
Les Hexactinellides (ou triaxonides ; genre
Euplectella). Les spicules sont composées de silice hydratée et donnent
une architecture cohérente. Elles possèdent trois axes et parfois,
peuvent atteindre une longueur de 60 centimètres.
Les Démosponges : le squelette est formé de spongine pouvant être associée à quelques spicules siliceux.
C La reproduction et le développement.Les éponges sont gonochoriques ou hermaphrodites ; il n’y a jamais de gonades.
1 La gamétogenèse.a Les gamètes mâles.Ces gamètes sont des archéocytes diploïdes situés dans la mésoglée.
Ils se divisent en deux cellules diploïdes dont l’une entoure l’autre.
Ensuite, il y a méiose et se forme 4 cellules haploïdes qui seront les
spermatozoïdes.
ß Les gamètes femelles.Ces gamètes sont dans la mésoglée. Les archéocytes se différencient
en cellules arrondies (oogonies) qui passent dans les corbeilles
vibratiles. C’est là qu’à lieu la méiose. Les cellules regagnent la
mésoglée et connaissent une augmentation du volume cytoplasmique et sont
alors des ovocytes.
2 La fécondation.Un spermatozoïde pénètre dans un choanocyte et perd son flagelle. Le
choanocyte perd collerette et flagelle. Le spermatozoïde devient alors
un spermiokyste alors que le choanocyte devient une cellule charriante.
Cette dernière va aller au contact de l’ovocyte pour y injecter le spermiokyste.
C’est une fécondation indirecte.
3 Le développement embryonnaire et larvaire.Le développement est particulier. Les éponges, vivipares, incubent
l’embryon dans la mésoglée. Après la fécondation, l’œuf subit 4
divisions qui l’amènent au stade 16 blastomères (8 macromères et 8
micromères). Les macromères donneront les cellules supérieures à
potentialité ectodermique alors que les micromères ont une potentialité
endodermique.
Les micromères se divisant plus vite que les macromères, on atteint
un stade intermédiaire (blastula) : sphère creuse. Les cellules
endodermiques de la blastula vont acquérir des flagelles alors que les
cellules ectodermiques s’écartent pour ménager un orifice (différent du
blastopore). C’est le stade stomoblastula. Le premier repas se fait par
consommation des choanocytes de la mère.
La stomoblastula subit une inversion des feuillets par extroversion :
inversion des surfaces par l’ouverture ménagée dans l’ectoderme.
On obtient une larve nageuse typique ou amphiblastula.Lors du mouvement de migration des feuillets, le placenta s’est
retrouvé dans la larve : il se fait digérer ; c’est le second repas
embryonnaire.
La larve va tomber sur le fond et il se passe alors la véritable
gastrulation. La larve se fixe par le blastopore, l’endoderme perd sa
ciliature alors que se différencient les choanocytes.
Le blastopore se ferme et l’oscule se perce à l’apex. L’ectoderme voit se différencier des sporocytes.
4 Notion d’individu.C’est une notion floue car les cellules sont très malléables. Si l’on
fragmente une éponge, on peut faire un bouturage. Il peut se former des
amas d’archéocytes affleurant en surface. Ils se détachent (en devenant
des propagules) et donnent un nouvel individu. Les propagules peuvent
être différenciés.
Les propagules s’entourent de deux couches cellulaires qui édifient
des amphidisques. Ces derniers vont attendre le retour de conditions
favorables pour redonner des propagules puis de nouveaux individus.
Il n’y a pas d’individu au sens strict, ni de colonie.Ce sont des individus particuliers (parazoaires).