Les Reptiles ont perfectionné les adaptations au milieu terrestre des
Amphibiens.
Les Reptiles pondent des oeufs, entourés d'une membrane imperméable et
d'une coquille, et qui peuvent donc résister à la dessiccation. La
fécondation est interne. L
'épiderme des Reptiles est couvert d'écailles de kératine qui rendent la peau
imperméable. Pour compenser la perte de l'épiderme comme organe servant à
la respiration et à l'excrétion, les Reptiles ont un rein et des
poumons qui sont plus efficaces. Les côtes, le
sternum et les
muscles intercostaux servent à protéger les viscères et assurent la ventilation des poumons.
Architecture et Évolution
Environ 6200 espèces de reptiles sont
retrouvées actuellement sur Terre. Apparus environ 20 millions d'années
après les Amphibiens, au Carbonifère (340 millions d'années), ils se
sont rapidement diversifiés au Mésozoïque (surnommé l'âge des Reptiles)
et ont dominé l'environnement terrestre jusqu'à une extinction massive
et mystérieuse il y a environ 66 millions d'années.
Figure 103. Cladogramme des Vertébrés terrestres. © BIODIDAC
Environ 100 millions d'années après leur
apparition, les Reptiles se sont divisés en trois lignées. La première a
donné naissance aux tortues. La seconde lignées a donné naissance au
Pelycosaures, ancêtres des Mammifères. La troisième lignée, plus
diversifiée et spectaculaire, comprenait les ancêtres des serpents,
lézards, crocodiliens et plusieurs reptiles maintenant disparus, dont
les dinosaures.
Les trois lignées sont distinguées par le
nombre d'ouvertures dans le crâne au niveau des tempes (les fosses
temporales). La fonction précise de ces fosses n'est pas bien connue,
mais on soupçonne qu'elles sont reliées au fonctionnement des mâchoires.
Respiration et circulation
Figure 104. Coupe transversale du tégument d'un Reptile. © BIODIDAC
La présence d'une
peau imperméable empêche la respiration cutanée chez les Reptiles. Cette perte est
compensée par une amélioration de l'efficacité du poumon et du système
circulatoire. La ventilation des poumons est assurée par la contraction
des muscles intercostaux et abdominaux chez la majorité des Reptiles.
Chez les tortues, la carapace dorsale et le plastron ventral empêchent
le mouvement de la cage thoracique, et ce sont les mouvements des
ceintures pectorale et pelvienne qui assurent l'inflation et la
déflation des poumons.
Figure 105. Coupe sagittale de poumons
d'Amphibien et de Reptile. Noter l'augmentation de la surface d'échanges
chez le Reptile grâce à la présence des cloisons. © BIOEDNET
La surface interne des poumons est augmentée par
la présence de plusieurs cloisons. Certains caméléons possèdent de
long diverticules aveugles qui s'étendent entre les viscères. Ces
diverticules peuvent être gonflés d'air, ce qui augmente le volume du
corps et peut effrayer les prédateurs.
L'évolution du coeur se poursuit chez les
Reptiles par un cloisonnement longitudinal plus poussé qui assure une
meilleure répartition du sang artériel et veineux. Le cloisonnement est
partiel chez la majorité des Reptiles, sauf chez les Crocodiliens où il
est complet.
Figure 106. Coupe sagittale du coeur d'un
Reptile crocodilien. Noter la présence d'une cloison complète entre les
deux ventricules. C'est donc un coeur à quatre chambres. © BIODIDAC
Alimentation et digestion
La majorité des Reptiles sont carnivores. Les
adaptations principales sont les dents et les modifications de la
mâchoire permettant d'avaler de grandes proies.
Les crocodiles et la majorité des lézards ont de multiples dents semblables (ils sont
homodontes).
Chez les crocodiles, ces dents sont profondément ancrées dans la
mâchoire, ce qui réduit les chances qu'elles soient arrachées lors d'un
combat avec une proie.
L'articulation de la mâchoire des lézards et des
serpents est particulière et leur permet d'avaler des proies de taille
disproportionnée. De plus, les deux moitiés de la mâchoire inférieures
ne sont pas fusionnées, mais reliées par des ligaments élastiques.
Les serpents ont typiquement des dents sur le
palais, et ces dents sont incurvées vers l'arrière ce qui empêche la
proie de s'échapper. La plupart des serpents venimeux ont des crochets
creux qui leur permettent d'injecter leur venin. Ces crochets peuvent
être dépliés par l'action des muscles de la tempe. Le venin est souvent
une neurotoxine qui attaque le système nerveux, mais la vipère et le
serpent à sonnette produisent un venin hémotoxique qui détruit les
érythrocytes et les vaisseaux sanguins.
Excrétion et osmorégulation
Les Reptiles excrètent leurs déchets azotés sous
forme d'acide urique, ce qui leur permet de conserver l'eau si
précieuse en milieu sec. Les reptiles marins ont des glandes à sel sur
la tête pour se débarrasser du surplus d'ions.
Reproduction
La fertilisation est interne chez les Reptiles.
Les gamètes ne sont donc pas exposées aux rigueurs du milieu terrestre.
Les Reptiles pondent des
oeufs amniotiques. L'embryon est entouré d'une membrane (
l'amnios)
renfermant le liquide amniotique. Deux sacs membraneux sont rattachés à
l'embryon: la vésicule vitelline et l'allantoïde. La vésicule
vitelline contient le
vitellus (jaune) qui nourrit l'embryon.
L'allantoïde sert à entreposer les déchets jusqu'à l'éclosion. Le tout est entouré d'une autre membrane, le
chorion, qui est perméable aux gaz, mais pas à l'eau. Le chorion est entouré d'une coquille souple chez les Reptiles.
Figure 107. Oeuf amniotique. © BIODIDAC
Défenses et adaptations
Les Reptiles sont des
hétérothermes ectothermes (
poïkilothermes).
Leur température corporelle varie (hétérotherme), et ces variations de
température sont reliées à celles de l'environnement (ectotherme).
Ces animaux arrivent cependant à régulariser quelque peu leur température en modifiant leur comportement.
Certains biologistes croient que les plus gros
dinosaures étaient homéothermes et endothermes, c'est-à-dire qu'ils
maintenaient leur température constante en contrôlant leur métabolisme.
Système nerveux
La langue d'un serpent n'est pas venimeuse.
C'est plutôt un organe qui sert à capter les produits chimiques contenus
dans l'air et à les amener jusqu'à l'organe de Jacobson, situé dans le
plafond de la bouche. Certains serpents nocturnes ont, sur la tête, des
organes thermosensibles qui leur permettent de détecter les petits
rongeurs nocturnes dont ils se nourrissent.
© 2002
Antoine Morin